Éducation – SC 2024 : Elle passe de 4 Credits aux Mock Exams à Ungraded dans toutes les matières

- Ses parents démunis et sans soutien dans leur quête de la vérité - Rs 40 000 nécessaires pour recorriger les questionnaires d'examens

C’est un nouveau cas à ajouter aux incohérences de Cambridge Assessment International Education (CAIE) enregistré après chaque publication des résultats. Une élève fréquentant un collège d’État du Nord a eu la surprise de sa vie en découvrant qu’elle a été Ungraded dans les huit matières prises aux examens de School Certificate 2024. Si ce n’est pas la première fois qu’un candidat se retrouve avec un tel résultat, ce cas préoccupe particulièrement car l’élève avait obtenu quatre Credits aux Mock Exams. Ce qui veut dire qu’elle avait le niveau nécessaire pour obtenir au moins un Pass à ces examens…

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Elle est désespérée, déprimée… En plus d’avoir été Ungraded dans les huit matières aux examens de SC 2024, elle est devenue la risée des autres élèves. Un proche raconte qu’on se moque d’elle tous les jours et ne veut plus aller au collège. Cette triste histoire se passe dans un collège d’État de la région Nord. En prenant connaissance de ses résultats de SC en ligne jeudi dernier, Isha (prénom fictif) est tombée des nues. La mention Ungraded s’aligne sur le Result Slip. De plus, ses résultats pour l’épreuve orale d’anglais n’apparaissent pas alors qu’elle avait pris part à l’examen.

Un enseignant qui a côtoyé la jeune fille indique qu’elle avait le niveau nécessaire pour réussir. D’ailleurs, elle avait décroché quatre Credits aux Mock Exams. Ce qui l’avait mise en confiance. « C’est difficile pour un candidat d’avoir Ungraded partout. À moins de rendre ses feuilles vides. Généralement, un candidat mauricien peut obtenir au moins un Pass en français. Même pour les mathématiques, il suffit d’avoir 20 à 30 points pour obtenir un Pass pour certains papiers », fait-on comprendre.

Que s’est-il passé alors ? Les parents de la jeune fille multiplient les démarches depuis la semaine dernière pour avoir une réponse. L’administration du collège est impuissante devant cette situation et les a référés au Mauritius Examinations Syndicate. Là, les parents ont appris que la seule option est de demander les explications à Cambridge. Pour cela, il faut payer.

Pour recorriger les questionnaires dans les huit matières, les parents doivent trouver Rs 40 000. Qui va payer ? Comme c’est le cas dans toutes les situations similaires, aucune institution ne veut en assumer la responsabilité. Qui représente Cambridge à Maurice ? Qui paie pour les candidats mauriciens ? N’ont-ils pas l’obligation de demander un rapport à l’examinateur ? Et si les parents acceptent de payer et qu’il s’avère que Cambridge a effectivement fait une erreur, va-t-on leur rembourser cette somme ?

Ce sont autant de questions que se posent les éducateurs qui ont pris connaissance de ce cas. Ils se demandent s’il n’est pas temps que les autorités assument leurs responsabilités dans ce genre de situation. « Généralement, les parents sont livrés à eux-mêmes », fait-on comprendre. La procédure en cours pour obtenir un rapport ou demander une nouvelle correction est d’en faire la demande auprès de l’établissement que fréquente l’élève. Celle-ci sera transmise au MES qui fera le nécessaire. Dans tous les cas, cette procédure est payante.

Les incohérences dans les résultats du SC et du HSC ne sont pas nouvelles. À l’Assemblée nationale l’année dernière, l’ancienne vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, répondant à une interpellation de Mahend Gungapersad, actuel ministre, avait indiqué que de 2015 à 2021, Cambridge avait reconnu 195 erreurs aux examens de SC et de HSC.

Parlant du cas d’un candidat qui avait obtenu le Grading 1 dans tous ses papiers de chimie, sans pour autant décrocher un A+, Mahend Gungapersad avait suggéré la mise sur pied d’une cellule au ministère de l’Éducation pour gérer ce genre de cas. Cette idée pourrait-elle être concrétisée aujourd’hui ?

Ce qui est sûr, c’est que la bataille continue pour de nombreux parents. En décembre dernier, quelques jours après l’installation du nouveau gouvernement, Sudhir Fowdur, se présentant comme porte-parole pour trois candidats lésés aux examens du HSC 2023, avait écrit au Premier ministre, Navin Ramgoolam et au ministre Gungapersad. Il avait exposé les incohérences dans les résultats de ces trois brillants candidats fréquentant des académies.

Le signataire de la lettre déplore le fait qu’aucune institution n’a voulu apporter de soutien aux candidats dans leurs quêtes d’explication auprès de Cambridge. « Which door should they knock to seek justice, when they are not satisfied with their subject grade ?» se demande Sudhir Fowdur.

Le plus grave, c’est que de telles incohérences peuvent avoir des tournures dramatiques, comme c’est le cas de l’élève en pleine déprime qui se demande si cela vaut la peine de refaire une nouvelle année au collège…

 

 

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