Un communiqué de l’ambassade de Madagascar à Maurice, signé de son représentant, Camille Vital, et concernant de nouvelles mesures relatives aux contrats de travail ou stages de formation dans notre pays (voir plus loin), amène le syndicaliste Fayzal Ally Beegun à monter au créneau. « Je lance un appel à toutes les ambassades ayant des ressortissants travaillant à Maurice : menez des campagnes d’informations et de conscientisation auprès de vos ressortissants ! Expliquez-leur et sensibilisez-les sur les droits humains, d’une part, et les lois en vigueur à Maurice. Et ce, avant qu’ils ne débarquent au pays ! » dit-il.
Le syndicaliste est catégorique : « Quand j’apprends que des ressortissants malgaches, nigérians ou sud-africains ont été arrêtés par des policiers parce qu’ils transportaient de la drogue, ou quand je suis informé que de jeunes femmes, dans un grand nombre de cas des Malgaches, sont victimes de commerce sexuel et d’exploitation dans des prétendus “salons de massage” ou “de beauté”, cela m’écœure ! » Il souligne aussi être « parfaitement conscient que ces personnes n’agissent pas par plaisir ».
Le syndicaliste poursuit : « En acceptant de devenir des mules et des passeuses, voire de vendre leurs charmes dans des salons de massage, c’est parce qu’elles essaient de sortir de la pauvreté qui prévaut dans leur pays. » Pour autant, dans de nombreux autres cas, qu’il dit personnellement connaître, « ces jeunes femmes sont victimes de chantages odieux et de menaces ».
Notre interlocuteur continue : « C’est mon devoir, en tant qu’humain et syndicaliste, de défendre ceux qui sont victimes d’injustices et d’oppressions. Raison pour laquelle je lance des appels aux autorités. Mais à mon humble avis, il en va de même pour nos politiciens et les diplomates qui sont affectés dans les ambassades ! » Fayzal Ally Beegun ajoute : « Les ambassades représentent des citoyens venus travailler à Maurice. Puis il y a le gouvernement, par l’entremise du ministre du Travail, Reza Uteem, qui représente les droits des travailleurs. Je leur demande à tous d’agir de manière responsable. »
Ainsi, selon lui, les ambassades devraient rappeler à leurs ressortissants que transporter de la drogue constitue un délit. « Pourquoi laisser de jeunes femmes de 18 ou 20 ans prendre le risque d’être passeuses ou mules, et qu’elles croupissent 20 à 30 ans dans les prisons mauriciennes, sacrifiant ainsi leur jeunesse ? Pourquoi hypothéquer leur vie et leur avenir ? »
À Reza Uteem, Fayzal Ally Beegun demande de « ne pas octroyer de licences et de permis d’opérations de salons de massage » et autres. « À mon sens, ces business ne contribuent pas à l’économie du pays. » Le syndicaliste s’insurge ainsi sur le fait que le trafic humain, à Maurice, prend des proportions de plus en plus alarmantes ! « Non Selma sak lane nou gayn karton rouz dan rapor internasyonal, me aster pa zis sitwayenn local me osi rezional ek internasyonal ki viktim bann rezo prostitisyon ek ladrog ! » Avant de lancer aux autorités, avec un air de défi : « Ce gouvernement veut apporter le changement ? Alors que quelque chose de concret et de durable soit mis en œuvre pour stopper ces manigances ! »