Écologie — Sauvegarde et préservation de l’île aux Bénitiers – #Savetheblu : Plaidoyer pour une action urgente

C’est un fait que depuis plusieurs années, l’île aux Bénitiers, au large de la côte sud-ouest de Maurice, prisée des visiteurs et des plongeurs, fait aujourd’hui face à une crise écologique majeure. Derrière ses paysages idylliques d’eaux turquoise et son banc de sable immaculé se cache une réalité alarmante : la pollution massive, la dégradation des écosystèmes marins et la menace d’une exploitation non durable. Aujourd’hui, l’appel à sa sauvegarde se fait de plus en plus pressant.

- Publicité -

Le cri d’alarme de nombreux citoyens et écologistes engagés pour la préservation de l’environnement semble enfin avoir été entendu. D’ailleurs, comme l’ont constaté les députés et Juniors Ministers il y a quelques jours, l’île aux Bénitiers est aujourd’hui gravement menacée par l’activité humaine. Le site, qui attire des milliers de touristes chaque année, souffre de plusieurs maux : une pollution intense, la perte de biodiversité et des constructions illégales. Les eaux, jadis cristallines, sont désormais polluées par des plastiques, des déchets alimentaires, des métaux, et des produits sanitaires laissés par les visiteurs. Les récifs coralliens, qui étaient autrefois un spectacle sous-marin fascinant, sont maintenant en grande partie morts, et les poissons, souvent malades, n’inspirent plus que la tristesse chez les amateurs de snorkeling.

Face à cette situation, le mouvement #Savetheblu, lancé par Murali Krishna Appandi, plaide pour une action urgente afin de préserver ce trésor naturel. Lors de plusieurs sessions de réflexion organisé par ce mouvement, des experts et des acteurs locaux ont souligné les nombreux défis auxquels l’île est confrontée pour maintenir un écosystème sain. Parmi les menaces majeures, la pollution et la surexploitation touristique arrivent en tête note #Savetheblu, faisant ressortir qu’au-delà de ces problématiques immédiates, c’est un héritage de décennies d’exploitation irresponsable qui menace aujourd’hui la viabilité écologique de l’île.

Deux segments pour une gestion durable

Le projet proposé par #Savetheblu repose sur deux segments pour une gestion durable : diviser l’île en deux zones distinctes pour gérer à la fois la conservation et le tourisme. La première zone serait dédiée aux activités touristiques, mais sous un modèle artisanal et contrôlé. Ces opérations seraient limitées à certaines saisons, afin de minimiser l’impact environnemental tout en maintenant les emplois locaux. La seconde zone, en revanche, serait entièrement consacrée à la conservation, avec une protection rigoureuse contre toute forme de stress écologique. Cette zone servirait de refuge pour de nombreuses espèces endémiques, notamment des oiseaux, des reptiles et des mammifères marins.

Une approche semblable à celle du “réservoir écologique” serait mise en place, limitant les interactions entre les humains et la faune. Seules les interventions scientifiques et les études taxonomiques seraient autorisées. Ce modèle vise à permettre à ceux qui travaillent sur l’île de continuer à vivre de leurs activités, tout en garantissant la préservation d’un habitat naturel intact.

Restauration des
écosystèmes marins 

La restauration des écosystèmes marins est un autre axe central du projet. Les eaux autour de l’île aux Bénitiers, dont la température varie entre 23°C et 26°C, sont idéales pour la culture de coraux, indique #Savetheblu, qui propose la mise en place de pépinières de coraux, permettant de récolter les fragments cassés, de les cultiver sous l’eau, puis de les replanter pour restaurer les récifs coralliens.

Une économie circulaire et durable 

Ce programme pourrait être soutenu par les touristes, qui participeront activement à la restauration en plantant eux-mêmes des coraux, tout en apprenant l’importance de la préservation des récifs, pense le mouvement. #Savetheblu plaide aussi pour la mise en place de cultures des herbiers marins et des mangroves autour de l’île, afin de renforcer la résilience de l’écosystème côtier.

Outre la conservation, il est essentiel de réfléchir à l’impact socio-économique pour les habitants de la région. Dans cette optique, #Savetheblu milite pour une économie durable, qui ne se contente pas de préserver l’environnement, mais qui soutient également les communautés locales. Cela inclut la mise en place de programmes de formation pour les jeunes aux métiers marins et écologiques, ainsi qu’un soutien aux entrepreneurs locaux pour promouvoir une économie circulaire. Il est aussi proposé d’interdire la vente de produits importés sur l’île, afin de stimuler le marché local et réduire la dépendance aux ressources extérieures.

Pour assurer une gestion efficace, #Savetheblu propose un système de régulation stricte des activités touristiques, avec des quotas pour les visites, des réservations obligatoires via une plateforme en ligne et un contrôle renforcé des autorités locales. Une gestion saisonnière, avec des périodes dédiées exclusivement à la conservation, permettrait de réduire les pressions touristiques et de garantir une meilleure régénération de l’environnement.

Par ailleurs, des installations sanitaires écologiques et des systèmes de gestion des déchets durables, basés sur des toilettes sèches et un tri sélectif strict, sont essentiels pour éviter la pollution estime #Savetheblu. Les bateaux de transport des déchets seraient également réglementés pour assurer leur évacuation rapide et efficace.

Rôle clé de l’État et des autorités locales

L’organisation fait aussi ressortir que l’implication du gouvernement et des autorités locales est cruciale dans ce processus de transformation. L’objectif étant, à travers le renforcement des régulations, le soutien aux initiatives locales et une approche intégrée entre les différents acteurs, de créer un modèle de gouvernance partagé, dans lequel la préservation de la biodiversité est au cœur des préoccupations.

#Savetheblu appelle à une action rapide et déterminée pour sauver cet écosystème fragile, tout en soutenant les communautés locales dans leur transition vers une économie verte. Ses prochaines démarches incluent une session de travail avec toutes les parties prenantes à la fin du mois de février 2024, visant à établir une stratégie commune et durable pour la sauvegarde de l’île aux Bénitiers et des îles avoisinantes.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -