Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Deven Nagalingum était face à la presse le mercredi 15 janvier dans son quartier général à Port-Louis entouré du Permanent Secretary (PS) du ministère Joseph Ramsamy et du directeur des Sports, Samoo Pillay, lui qui compte bien entamer une réforme sportive à travers un nouveau « Sports Act » axé sur la bonne gouvernance et de la transparence. « Le gouvernement a constaté qu’il y avait beaucoup de money politics engagé dans le sport et un manque d’accountability », annonce-t-il avec véhémence. Avant de préciser que « bizin kone kot larzan sorti, kot li pase ek kot li rantre ». Des morts forts et lourds de sens.
Il soutient d’ailleurs que « des enquêtes approfondies seront menées prochainement sur certaines fédérations que je considère suspectes ainsi que sur certains individus. Je ne suis pas là pour faire des menaces. Mais c’est un avertissement. Si tout fonctionne dans les règles de l’art, ils pourront opérer. Mais si je constate qu’il y a des maldonnes de par et d’autres, je compte bien y remédier. »
Deven Nagalingum tient aussi à tirer la sonnette d’alarme pour les fédérations fictives. En effet, ce n’est un secret pour personne que les fédérations dites fictives demeurent un mal qui ronge le sport mauricien depuis des années, comptent tenu du fait qu’elles n’existent pas sur le terrain. « Ce n’est pas possible que certaines fédérations continuent d’opérer alors qu’elles ne sont même pas légalement reconnues. Ce n’est plus possible pour certaines personnes, supposées être au service du sport, se servent du sport et des athlètes pour leurs intérêts personnels dès plus obscures. Il faut que cela cesse », peste-il.
Le ministre clame haut et fort que « le sport doit être propre à travers toutes les valeurs positives qu’on lui confère. Le sport est noble et n’a pas de prix. Je suis plus que déterminé, et ce, avec le soutien du gouvernement a rétablir l’ordre. Nous allons tout revoir ; tout passé au peigne fin. Vous allez voir le véritable changement. Nous irons au-delà de ce qui se faisait d’habitude. C’est le sport ses acteurs (athlètes) qui doivent être au centre des priorités. Je vous en fais la promesse. »
« We mean business »
Une nouvelle réforme du secteur sportif va être entamée, avec un nouveau Sports Act en préparation. « La première draft sera prête dans les jours qui viennent. Et de là suivront les consultations avec les différents stakeholders avant l’entrée en vigueur de la nouvelle législation vers le mois de juin. L’objectif est de faire en sorte que toutes les associations, les fédérations et tout autre organisme opérant sous l’égide du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), le Comité Olympique Mauricien (COM) et le Comité Paralympique Mauricien (MPC) opèrent dans une transparence totale conforme aux principes de la bonne gouvernance », stipule notre interlocuteur.
Le ministre a tenu à réitérer son engagement auprès du peuple en s’assurant qu’il mettra tout en œuvre pour que les infrastructures sportives retrouvent leurs lustres. Il a d’ailleurs indiqué qu’il a déjà effectué plusieurs visites sur des sites de compétitions dont les stades de football. Et son constat est des plus amers. « J’ai été choqué ! À titre d’exemple, il n’y a pas de fire clearance au stade Anjalay Coopen, ainsi qu’au stade George V. Sans compter les problèmes de canalisation qui m’ont laissé sans voix. »
Le constat est également implacable au centre d’entraînement de Pointe-Jérôme dans le sud de l’île. « Je me suis demandé comment des athlètes d’élites pouvaient s’entraîner dans de telles conditions ! Cela m’a donné envie de vomir. Quitter sa maison et ses proches pour se retrouver dans de telles conditions et, qui plus est, pour des sportifs qui font honneur au pays, je trouve cela aberrant et inadmissible. J’ai aussi visité différentes piscines et j’ai ordonné au préposé de rectifier le tir au plus vite. Et je compte bien revenir à la charge. »
ANDY BERTHELOT