Abandonnée par sa famille à l’hôpital Jeetoo, où elle avait été admise depuis avril 2024, une jeune fille de 15 ans s’est finalement retrouvée dans un abri pour enfants, il y a quelques jours.
Rapporté, le 8 janvier 2025, à la police de l’hôpital par le personnel de l’établissement, ce cas interpelle. D’une part, parce que l’adolescente, qui a obtenu sa décharge depuis le 25 novembre 2024, a vécu une situation d’abandon pendant plus d’un mois. D’autre part, cette jeune fille, qui souffre de problèmes de santé (c’est ce que nous a indiqué le ministère de l’Égalité des Genres, hier matin), a été placée dans un abri, alors qu’un placement en famille d’accueil aurait été plus approprié dans son cas. En effet, si un shelter demeure le lieu le plus sécurisant pour un/e mineur/e en position de vulnérabilité ou en danger, cependant les abris sont devenus l’ultime refuge où l’on envoie tous les enfants en difficulté. Et ce, indépendamment de la nature ou de la gravité de leurs problèmes. La réforme de la prise en charge des mineurs en danger, qui se fait attendre, est plus qu’une urgence. L’accompagnement d’une adolescente à la santé fragile, rejetée par sa famille, ne peut être le même que celui d’un garçonnet victime d’inceste. Depuis qu’elle a été admise à l’hôpital, en avril 2024, la jeune fille a été déscolarisée.
“Son état était instable et elle était sous respirateur à un certain moment. Un suivi a été assuré par la Child Development Unit sur l’évolution de son état de santé avec les services médico-sociaux. D’ailleurs, une case conferencing a eu lieu sous la présidence du directeur régional de la santé pour discuter de la marche à suivre dans le meilleur intérêt de la mineure”, nous informe le ministère de l’Égalité des Genres. Ajoutant : “Étant donné que la mère a refusé de prendre la charge et la responsabilité de sa fille, le personnel de l’hôpital a signalé un cas d’abandon d’enfant contre elle au poste de police de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, le 8 janvier 2025. Une ordonnance de protection d’urgence a été appliquée par la CDU devant le tribunal pour enfants le 10 janvier 2025 et la mineure a subséquemment été placée dans un abri pour enfants. La mineure se porte bien et un suivi est assuré par la CDU.” Il revient que pendant son hospitalisation, l’adolescente ne recevait plus de visite.
Selon le ministère, il n’y a pas d’autres cas d’enfants abandonnés dans les services hospitaliers publics. En revanche, 11 enfants placés par la Child Development Unit (CDU) ont récemment été hospitalisés, respectivement à l’hôpital psychiatrique et au Sir Anerood Jugnauth Hospital de Constance. À plusieurs reprises, après avoir été alertés, nous avons constaté que certains enfants en placement et hospitalisés ne reçoivent pas toujours la visite de préposé/es des abris, qu’ils soient publics ou privés. De son côté, le ministère avance : “Lorsqu’un enfant d’un shelter est admis à l’hôpital, la CDU assure la coordination avec les medical social workers présents quotidiennement à l’hôpital pour toute éventualité ou urgence. De plus, le service hospitalier veille à ce que l’enfant soit pris en charge dans les meilleurs délais et qu’il/elle bénéficie du soutien nécessaire et approprié pendant son séjour à l’hôpital.”