Téléphone portable – Le Curepipe College instaure la Mobile Free Zone

  • Les téléphones des élèves ramassés et gardés à clé dans un « locker » chaque matin
  • Le ministre Mahend Gungapersad en visite : « Je suis impressionné »

Le Curepipe College a dévoilé hier matin son protocole pour la restriction des téléphones portables à l’école. L’enceinte du collège a ainsi été décrétée Mobile Free Zone et les Grade Masters récupèrent chaque matin les appareils électroniques, qui sont gardés sous clé jusqu’à la fin des classes. Cette politique est appliquée depuis 2019. Le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, qui a effectué une visite à l’établissement hier, s’est dit impressionné. Il a félicité le Curepipe College, « qui est un exemple à suivre », a-t-il dit.

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« Mobile phones and electronic devices free zone. » Ce panneau sur fond bleu, montrant le téléphone portable, Smart Watch, tablette et autre caméra barrés, n’échappe pas au regard lorsque l’on franchit la grille du Curepipe College. L’établissement, qui fête ses 63 ans cette semaine, montre la voie sur la question du téléphone portable à l’école.

Chaque matin, lorsque les élèves entrent en classe, les Grade Masters (deux par classe) viennent prendre les présences et en profitent pour récupérer les appareils. Ici, chaque classe est équipée d’une caméra CCTV. Les élèves sont appelés un par un. Ils se présentent devant la caméra, montrent leur téléphone et le dépose dans un panier. Une fois l’exercice terminé, les Grade Masters mettent les paniers dans un locker, qu’ils ferment à clé. Chaque classe a son locker et les clés sont déposées dans le bureau du recteur.

Les élèves qui arrivent à l’école en retard se rendent directement au bureau des Senior Educators, qui récupèrent les téléphones et les rangent dans d’autres casiers, fermés à clé, où chaque classe a son compartiment. Pour donner l’exemple, les enseignants également déposent leurs téléphones portables dans leurs casiers.

Neetesh Sewpal, manager du collège, explique que cette politique est appliquée depuis 2019. « Nous avons instauré la Mobile Free Zone afin de permettre à nos élèves et nos enseignants d’évoluer dans un environnement sûr et de rester concentrés. Le Curepipe College s’est toujours efforcé à offrir la meilleure éducation possible, et nous améliorons constamment nos infrastructures. Toutes nos salles sont équipées de projecteurs numériques et nous avons une salle polyvalente pour le développement holistique de nos élèves », déclare-t-il.

Cette politique, a-t-il ajouté, est bénéfique à la vie scolaire, et tout le monde apporte sa collaboration. « Il y a eu une amélioration au niveau de la discipline. Nos enseignants travaillent dans un environnement plus calme et les parents apprécient. Nous sommes convaincus que cette démarche permettra d’améliorer les compétences académiques », indique-t-il encore.

De même, précise-t-il, sans téléphone portable, les élèves sont encouragés à interagir, à collaborer et à se respecter mutuellement. « Ici, nous sommes une famille. Nous sommes d’autant plus encouragés de voir que le nouveau ministre veut instituer un Modern Learning Environment, et il bouge très vite, tel un TGV. »

Le ministre Gungapersad a effectué une visite au Curepipe College justement pour prendre connaissance du protocole en place concernant le téléphone portable. Il n’a pas caché son appréciation pour cette initiative, qui devrait servir d’exemple. « Je suis impressionné. Ce modèle doit devenir un exemple national. Je me demandais comment gérer la question des téléphones portables, mais le Curepipe College a déjà trouvé la solution », fait-il ressortir.

Il est toutefois revenu sur le fait qu’il n’imposera pas de restriction, car il souhaite que des propositions viennent des Stakeholders eux-mêmes. « Et voilà l’exemple. Je sais qu’il y a des résistances, des sceptiques. Je les invite à venir voir comment cela se passe ici. » Il a également mis l’accent sur la collaboration entre les différents partenaires. « C’est comme cela que nous avons pu élaborer rapidement le Foundational Programme in Literacy and Numeracy Skills. Chacun y a apporté sa contribution. »

S’adressant aux élèves, il a affirmé que cette mesure sur le téléphone portable s’inscrit dans leurs intérêts. « Cela a été fait pour votre santé et pour que vous puissiez vous concentrer en classe. Moi-même, si je le pouvais, j’aurais mis le téléphone de côté », avoue-t-il. Le ministre a également invité les élèves à respecter leurs enseignants à l’école comme en dehors de l’enceinte de l’école. « Vous devez avoir un comportement exemplaire, car vous êtes l’avenir du pays. Vous êtes les ambassadeurs de la République. »

Mahend Gungapersad a visité quelques salles de classe et d’activités. Il a rencontré la dizaine d’élèves admis pour le Foundational Programme in Literacy and Numeracy Skills. Il les a invités à profiter pleinement des cours et activités proposés. « Ce n’est pas grave si vous n’avez pas pu avoir de bons résultats au PSAC. Nous sommes là pour vous tenir la main. Vous allez acquérir les compétences de base et faire le plein d’activités. Après trois ans, vous aurez un certificat pour les compétences acquises. »

Le ministre a également fait ressortir que les résultats du School Certificate sont attendus demain, soit le 16 janvier. Au-delà du taux de réussite, a-t-il affirmé, il affirme que chaque enfant a été pris par la main pour arriver jusque-là.

Neetesh Sewpal (recteur et manager) :« Les caméras ne sont pas là pour surveiller les enseignants »

Sollicité par Le Mauricien sur la présence de caméras CCTV dans les salles de classe, Neetesh Sewpal a déclaré qu’il n’est pas question d’épier les moindres faits et gestes des enseignants. « Les caméras ont été installées dans un contexte de discipline et sécurité. Vous n’allez peut-être pas me croire, mais ce sont les enseignants eux-mêmes qui l’ont demandé. Nous le faisons depuis 2019, avec le consentement du personnel et des parents. Au contraire, beaucoup de personnes nous ont encouragés à aller de l’avant avec ce projet », fait-il comprendre .

En ce qu’il s’agit de la collecte des téléphones portables, il a indiqué que c’est pour faciliter la tâche des enseignants que des lockers ont été installés dans chaque classe. « Les caméras de surveillance aident justement pour la sécurité dans ce contexte. »

Prithiviraj Aumeer (Senior Educator) :« L’absence de téléphone permet aux élèves d’interagir »

Prithiviraj Aumeer, Senior Educator, partage la démarche de la direction du collège de ramasser les téléphones portables chaque jour. « Avec le téléphone portable, les enfants ne lisent plus, et cela a des répercussions sur leurs études. De même, il y a eu beaucoup de vidéos faites dans des collèges qui ont atterri sur les réseaux sociaux. Cela fait du tort aux élèves et aux enseignants. »

Il ajoute que l’absence de téléphone portable permet aux élèves de parler entre eux et de faire des activités sportives. « Ils peuvent interagir. Quand ils ont leurs portables, ils jouent dessus pendant la récréation et lorsqu’ils retournent en classe, ils ont toujours ça en tête. »

Quant à savoir si la présence de caméras CCTV ne dérange pas les enseignants, il est catégorique : « Ce ne sont pas des caméras qui sont Monitored à longueur de journée. C’est là simplement pour des raisons de sécurité. Au contraire, cela nous aide énormément à faire respecter la discipline. À aucun moment ce n’est utilisé contre les enseignants. »

Parmesh Bhajun (élève de Grade 13) :« Apprendre la résilience mentale »

Parmesh Bhajun, élève de Grade 13, se dit d’accord avec l’idée d’interdire le téléphone portable pendant les heures de classe. « Je pense que le ministère a pris une bonne initiative. Cela permettra aux jeunes d’apprendre à se passer de leurs téléphones. » Il fait ressortir que beaucoup d’élèves passent leurs temps à jouer sur leurs portables au lieu de passer du temps avec leurs amis. « Ils se renferment sur eux et cela ne les aide pas à s’épanouir. Sans téléphone portable, ils développeront plus la résilience mentale. »

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