Politique : Lalit situe l’urgence de la sécurité alimentaire

  • Rajni Lallah note : “When we say food sovereignty it is food production on a large scale, as food security cannot rely only on small planters and kitchen gardens…”
  • L’industrie sucrière appelée à consacrer une partie conséquente de ses terres à assurer la politique de production alimentaire envisagée

En marge de la lecture de la Presidential Address, soit la déclaration de politique générale du gouvernement de L’Alliance du Changement, annoncée à l’Assemblée nationale pour le vendredi 24 janvier, Lalit situe l’enjeu de l’urgence stratégique de la sécurité alimentaire à Maurice. Ce n’est pas la première fois que les animateurs de ce parti politique ramènent au premier rang ces préoccupations, souvent reléguées au second plan par des obsessions politiciennes. Dans une correspondance, sous forme d’Open Letter en date d’hier et adressée au Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam, Rajni Lallah, au nom de Lalit, a rebondi sur le commentaire inclus dans The State of the Economy, à l’effet que « food security is a pressing issue, with almost 80% of current food consumption being imported. »

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Lalit affirme partager pleinement ce constat et avance que l’un des moyens pour inciter les propriétés sucrières à s’engager davantage dans le domaine de la sécurité alimentaire demeure la fiscalité « with subsidies moving from cane and sugar where necessary, and then move to legislation, as was resorted to during World War II. »

Poursuivant son analyse au nom de son parti, Rajni Lallah maintient que le gouvernement n’aura d’autre choix que d’adopter une approche globale pour faire face à la situation. « We believe that food security cannot rely only on small planters and kitchen gardens. It is absurd. This quotation hides the fact that half of all cane crushed in Mauritius comes from just three large estates: Terra, Omnicane and Alteo! Another proportion comes from huge planters, up to the size of Medine with its 10 000 arpents under cane (2021 figures). So, the land we need for food security is the sugar estate land, itself », note le document en évoquant le Target d’un tiers de la superficie en question pour les besoins de la nouvelle politique de production alimentaire susceptible d’être adoptée par le gouvernement de L’Alliance du Changement.

D’autre part, Lalit dénonce les effets pervers de la conversion à grande échelle des terres agricoles et souhaite que la tendance soit renversée de manière drastique. « Lalit has for many years campaigned for large scale land reform for this land to be used for food sovereignty instead of being destroyed to make way for luxury real estate projects, malls, golf courses, while the rest stays monopolised by cane plantation », regrette Rajni Lallah.

Toujours au chapitre de la souveraineté alimentaire, Lalit plaide pour la production à grande échelle des denrées de base, dont le maïs, le fruit-à-pain, la patate douce, la pomme de terre et même le riz, de produits laitiers, de poulet de table, des fruits et légumes, susceptibles d’être Processed et conservés, du poisson et des fruits de mer, de la viande sur le modèle d’« integrated circular farms developed by the late, world-renowned scientist Professor Chan. »

Lalit s’appuie sur les conclusions d’une récente étude confirmant la vulnérabilité alimentaire de Maurice. Ainsi, la Banque Mondiale, qui est prise à témoin, trouve que « Mauritius has an opportunity to take advantage of the current COVID-19 crisis and reduce its high dependence on the global economy for its sugarcane, food imports, and tourism revenues, further promoting … local food production. »

Lalit indique que ce rapport, qui prévoit qu’au moins 25% de la superficie de terres arables disponibles peut être consacré à assurer la souveraineté alimentaire, « depicts a potential future without sugar production where land can be used for food security. »

Lalit ne passe pas par quatre chemins pour mettre l’accent sur la dimension politique pour réussir une entreprise stratégique de cette envergure. « For a large-scale food sovereignty program to succeed there need to be a political plan to shift the sugar-cane industry to massive food production », devait-elle s’appesantir. Toutefois, dans un premier temps, une première salve de mesures s’impose, dont

le gel de l’octroi des Land Conversion Permits favorisant les Gated Communities hors de portée du Mauricien à

la fin des Tax Concessions sans limites du gouvernement Jugnauth au Luxury Villa Real Estate Sector

des contraintes à des transactions foncières et immobilières exécutées sur le marché international

la mise en place d’un cadre légal favorisant la culture intercalaire dans les champs de cannes

mettre les institutions publiques, dont le Mauritius Cane Industry Authority, l’Agricultural Marketing Board, Landscope, Sugar Investment Trust, Rose Belle Sugar Estate, FAREI, Economic Development Board et le Central Electricity Board (CEB) au diapason de l’urgence de la souveraineté alimentaire pour le pays.

Pour assurer un nouveau départ au secteur de la pêche, avec l’ambition de l’Etat-Océan de développer l’économie bleue, Lalit ne voit d’autre solution qu’une étroite collaboration avec les Seychelles. “Regarding the fishing industry, to seek assistance from the Seychelles on how to develop a sustainable fishing industry. Consider a joint venture with the Seychelles which has this experience », prône Rajni Lallah.

En conclusion vu que « food security at least protects us from some of the threats we face », Lalit propose que « there needs to be constant political mobilisation towards achieving such change. Which is what LALIT has consistently done since 1984. We call on your newly elected Government to embark on such a course. You have a mandate. At the same time, any additional funds from reparations for unlawful post-colonial military occupation of Chagos can be used to strengthen the conversion to a different agricultural base from cane and sugar », écrit Rajni Lallah.

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