Deal Not Yet Done – Chagos : manœuvres ou manigances de DH

  • Londres fait état d’un délai dans le « final announcement of the completed deal until it has Trump’s blessing »
  • Echanges entre le PM, Navin Ramgoolam, et le leader du CRG, Olivier Bancoult, avant le Special Cabinet de ce matin
  • Stephen Doughty, ministre au FCO: « There is no rush… We’ve secured a deal that is in all of our interest and one that secures our base and our national security interests and those of our allies on Diego Garcia »

Les manœuvres de dernière heure sur la reconnaissance de la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos sont engagées. En principe, avec la décision devant être entérinée ce matin par le Special Cabinet Meeting présidée par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, le Prerogative Order in Council (UK Statutory Instrument No 1, 1965) en date du 8 novembre 1965, imposé unilatéralement à Maurice avant l’indépendance, deviendra historiquement caduc. C’est par le truchement de cet instrument de l’ère coloniale que le Royaume-Uni s’est permis de créer la fiction légale qu’a été jusque-là le British Indian Ocean Territory (BIOT), avec le démembrement du territoire de Maurice et l’excision des îles constituant l’archipel des Chagos. Aux termes du Much Better Deal recherché par Navin Ramgoolam comparativement au Draft Political Agreement du 3 octobre 2024 de Pravind Jugnauth, la République de Maurice devrait être en mesure d’exercer de plein droit sa souveraineté sur cette partie de son territoire, occupée illégalement depuis bientôt 60 ans. Pour ce qui est de la base militaire et nucléaire, installée sur la principale île de l’archipel, Diego Garcia, Maurice aspire à bénéficier d’une compensation de l’ordre de 90 millions de livres annuellement, avec un Frontloading arraché des Anglais après les Counter-Proposals du 31 décembre et la mission de dernière heure menée par l’Attorney General, Gavin Glover, à Londres, la semaine dernière.

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Mais en prélude à la signature de cet accord entre Maurice et le Royaume-Uni, annoncée pour la fin de la semaine, soit juste avant l’investiture du 47e président des Etats-Unis en la personne de Donald Trump, l’heure est aux ultimes manigances politico-diplomatiques. En effet, des informations en provenance de Londres dans la soirée d’hier indiquaient que le gouvernement britannique aurait changé d’avis quant à l’annonce formelle imminente du Final Deal sur les Chagos. C’est ce que laisse entendre le Financial Times en dernière heure en évoquant de nouveau l’éventualité d’un veto de Donald Trump au Chagos Deal.

« However, on Tuesday night there were indications that the Government may have got cold feet about announcing a final deal before Mr Trump returns to the White House, amid a backlash from Republicans », fait état le Telegraph, reprenant une information du Financial Times à l’effet que « the (British) Government wanted to delay a formal announcement of the completed deal until it had Mr Trump’s blessing ».

En effet, la presse britannique fait état de sources à Washington soutenant : « Trump has received a UK-sourced briefing on Chagos, and has asked the presidential transition team to work with the Pentagon to get legal advice. He has expressed a stance in principle to object to the deal if elected on the advice of the Department of Defense based on their global security posture. »

À Port-Louis, les indications sont que le Premier ministre avait prévu de recevoir hier à son bureau du Treasury Building le leader du Chagos Refugee Group (CRG), Olivier Bancoult, pour un tour d’horizon portant sur le dénouement de cette lutte en vue de reconnaître les droits de Maurice sur son territoire. Ou encore pour évoquer The Way Forward avec le projet de Resettlement des Chagossiens à être défini (voir déclaration plus loin).

À Londres, le gang des Anti-Chagos Deal a tenté une nouvelle parade politique, en violation du droit international, à la Chambre des Communes, avec des interpellations sur les négociations anglo-mauriciennes, ayant connu une nette accélération depuis l’avènement du gouvernement de l’Alliance du Changement. En début de semaine, répondant au député conservateur Desmond Swayne, le ministre d’Etat et porte-parole du Foreign Commonwealth and Development Office, Stephen Doughty, a rejeté plus catégoriquement la thèse du Rush pour conclure cet accord sur les Chagos.

« There is no rush. The last, the last, the last, Mr Speaker, it’s a fact, it’s a fact, to see it’s, it is a fact Mr Speaker the negotiations on this were going on for two years under his previous government. Ten rounds of failed negotiations. We’ve secured a deal that is in all of our interest and one that secures our base and our national security interests and those of our allies on Diego Garcia », devait soutenir le ministre, selon la version du Hansard de cette séance de la Chambre des Communes.

De son côté, la presse britannique continuait hier à spéculer quant à la signature de l’accord avant la date fatidique du 20 janvier. « The UK’s deal to hand over the Chagos Islands is set to be signed off this week ahead of Donald Trump’s inauguration, Mauritius has claimed. A source close to the Mauritian government told The Telegraph that both sides have reached a consensus on the pact following fresh talks in London », annonçait hier le Telegraph. Ce quotidien britannique reprenait également le fait que : « The PM (Navin Ramgoolam) has decided to discuss it in the Cabinet on Wednesday and all the ministers are on the same page, supporting Prime minister [Navin] Ramgoolam on the agreement. The deal will be concluded this week. »

Si, à Londres, il est presque certain que « the deal will still need to be ratified by the UK Parliament after Mr Trump returns to the White House, although Labour’s vast Commons majority should mean it passes comfortably », à Maurice, confirmation devra être obtenue si des débats seront consacrés à ce dossier au Parlement.

Mais à coup sûr, la Presidential Address, dont lecture sera donnée le vendredi 24 à l’Assemblée nationale par le président de la République, Dharam Gokhool, fera la part belle à la souveraineté de Maurice sur les Chagos. Et subséquemment lors des débats parlementaires sur le discours-programme du gouvernement de l’Alliance du Changement, débats qui devront durer jusqu’au mois d’avril.

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