La Fédération des travailleurs unis (FTU) dénonce la démarche de certaines entreprises du privé d’obliger leurs employés à contribuer à un fonds de pension privé. C’est une pratique devenue courante, déplore-t-il, sans aucun contrôle des autorités concernées. Il rappelle que, selon la loi, un employé doit donner son accord en écrit pour des déductions de son salaire. Il invite le ministère du Travail à réagir.
Pour Atma Shanto, négociateur de la FTU, les fonds de pension privés représentent des milliards de roupies et comprennent la contribution des travailleurs. Toutefois, souligne-t-il, il n’y a aucun contrôle sur ces fonds ni sur les investissements faits, à partir de l’argent des travailleurs. « Pour créer un fonds de pension privé, c’est tellement simple. Il suffit de créer une association et de l’enregistrer auprès des autorités concernées. Une fois que c’est fait, on oblige alors les travailleurs à devenir membres. »
Selon lui, contribuer à un fonds de pension privé est même devenu une condition pour travailler dans certaines entreprises. « Il n’y a aucune loi qui oblige les travailleurs à contribuer à un fonds de pension privée. De plus, il faut avoir le consentement de l’employé, par écrit, pour pouvoir déduire la contribution de son salaire. Mais dans le concret, ce n’est pas le cas. »
Ce qu’il dénonce surtout, c’est le fait que les travailleurs n’ont aucun droit de regard sur leurs contributions. « Les assemblées générales où l’on donne les bilans financiers et vote les Rules and Regulations sont organisées pendant les heures de travail et les employés n’ont pas de permission pour y assister. » Dans de telles conditions, poursuit-il, des amendements passent « comme une lettre à la poste » et les travailleurs découvrent du jour au lendemain que le montant de leur contribution mensuel a augmenté. « Ce qui est encore plus grave, c’est que lorsqu’ils seront à la retraite, ils n’auront que leurs contributions et pas celles de l’employeur. » Atma Shanto souhaite que le gouvernement exerce un contrôle sur ces fonds de pension privés, surtout en ce qui concerne l’investissement à l’étranger.
Le syndicaliste cite l’exemple d’une entreprise, où la direction a fait valoir que c’est le gouvernement qui a demandé de mettre sur pied un fonds de pension privé. « Maintenant que nous avons un nouveau gouvernement, il serait bien de vérifier si c’est effectivement le cas. » Il demande également une enquête dans les entreprises ayant un fonds de pension privé, afin de vérifier si les employés ont donné leur accord ou si cela leur a été imposé.
Dans la foulée, Atma Shanto dénonce les conditions de travail au sein d’un groupe engagé dans la production alimentaire et la distribution. « Les employés, en particulier les femmes, ont un accès limité aux toilettes. C’est inacceptable ! Je souhaite que la ministre de l’Égalité des genres s’intéresse à cette affaire. D’autant que ces femmes subissent également un langage abusif sur leur lieu de travail. »
Le syndicat pour sa part, précise-t-il, envisage des actions à l’avenir pour que le travail décent soit respecté au sein des entreprises de ce groupe. Il y a actuellement deux cas concernant l’augmentation des salaires et la prime de performance devant l’Employment Relations Tribunal. Il dénonce des relations industrielles tendues au sein de ce groupe.