- Le répit attendu à partir de la mi-février
Soleil de plomb, chaleur étouffante, nuits tropicales où les températures ne descendent pas en dessous de 20°C dans certaines régions. Des niveaux records à Maurice, où la météo fait état de la présence d’un courant d’air chaud conjugué à un vent léger dans le secteur nord. Les fortes chaleurs et l’humidité peuvent occasionner des risques pour la santé. Il est conseillé de se réhydrater régulièrement, en buvant beaucoup d’eau, et de se protéger des coups de soleil.
Les ventilateurs ont le vent en poupe. Les commerçants se frottent les mains ! Forcément, avec le dôme de chaleur qui s’abat sur l’île, l’appareil à hélices demeure clairement l’un de nos meilleurs alliés, au même titre que les climatiseurs pour ceux qui en ont les moyens. Le pays est actuellement en proie à des températures élevées, oscillant entre 28° et 34°C, et on n’est pas au bout de nos peines, à en croire les services météorologiques de Vacoas qui soulignent que cette période caniculaire pourrait durer jusqu’à la mi-février. Les températures les plus élevées ont été enregistrées au cours de ces dernières 48 heures à Rivière-Noire (34°C) et Port-Louis (33°C). Sur les Plaines-Wilhems, le mercure flirte avec les 32°C, contre 33°C dans ses environs immédiats. Un prévisionniste à la station météo de Vacoas confie que « la forte chaleur de ces derniers jours a été provoquée par un courant d’air chaud conjugué à un vent léger dans le secteur nord. La vague de chaleur accablante qui frappe Maurice depuis une dizaine de jours n’est pas près de se calmer. Une baisse des températures ne se fera sentir que lorsque les premières grosses averses estivales arroseront l’île durant plusieurs jours. »
Comment a-t-on pu en arriver là ? La question est sur toutes les lèvres, au point où même les aînés disent ne pas avoir en mémoire d’avoir été confrontés à une telle chaleur ambiante. On pourrait se baser sur un bon nombre d’études où les sempiternels termes « réchauffement climatique » ou « El Niño » reviennent en boucle, mais attardons-nous sur l’évaluation faite par Météo-France, en novembre 2022. Pour la première fois, la station a étudié l’impact du réchauffement climatique d’ici 2100 dans le sud-ouest de l’océan Indien, qui regroupe La Réunion, Maurice, Madagascar, Mayotte, les Seychelles et les Comores. Quatre ans de recherches ont été nécessaires pour mener à bien le projet BRIO (Building Resilience in the Indian Ocean), dont les données ont été présentées en marge du forum Swiocof (South-West Indian Ocean Climate Outlook Forum) à Victoria, capitale des Seychelles. Il apporte des données locales précises, avec une résolution de trois kilomètres, sur les effets du réchauffement climatique qui touche déjà la zone.
À en croire ce rapport, « dans le pire des scénarios, les températures augmenteront d’ici 2100 de 3°C à 5°C dans le sud-ouest de l’océan Indien par rapport à la période 1981-2010. Ce réchauffement sera plus élevé encore sur la côte africaine et dans les terres de Madagascar avec une augmentation de 5°C à 6°C. Il est moindre dans les îles, entourées par l’océan qui absorbe mieux la hausse des températures. Dans le scénario optimiste, le réchauffement se limitera à 1,5°C en fin de siècle. Et à 2°C pour le médian ». L’île Maurice et La Réunion seront-elles épargnées ? C’est la question que se sont posée les météorologistes de Vacoas et du Chaudron. Il semble que cette vague de chaleur, qui ébranle actuellement les deux îles, est venue mettre un terme aux spéculations, à moins qu’on assiste à un revirement des plus spectaculaires lors des prochaines décennies !
Le monde a dépassé 1,5°C de réchauffement moyen sur 2 ans en 2023-2024
Le monde a dépassé 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle durant la seule année 2024, mais aussi sur la moyenne des deux années 2023-2024, témoignant d’une hausse des températures inédite dans l’histoire récente de l’humanité, a annoncé, vendredi, l’observatoire européen Copernicus.
Comme pressenti depuis des mois, et désormais confirmé par l’ensemble des températures jusqu’au 31 décembre, 2024 a bel et bien été l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des statistiques en 1850, a confirmé le Service changement climatique (C3S) de Copernicus. 2025 ne s’annonce pas record, mais l’Office météorologique britannique a, pour sa part, prévenu que l’année devrait être l’une des trois plus chaudes enregistrées sur la planète. Selon Copernicus, la seule année 2024 avec la moyenne des deux années 2023-2024 a dépassé 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, avant que l’utilisation massive du charbon, du pétrole et du gaz fossile ne modifie en profondeur le climat.
Derrière ces chiffres, se cache déjà une série de catastrophes exacerbées par le changement climatique : 1,300 morts en juin lors de chaleurs extrêmes pendant le pèlerinage de La Mecque ; inondations historiques en Afrique de l’Ouest et centrale ; ouragans violents aux États-Unis et aux Caraïbes… Et aujourd’hui, les incendies de Los Angeles, « les plus dévastateurs » de l’histoire de Californie, selon les mots du Président Joe Biden.
L’année passée a, pourtant, vu la fin du phénomène naturel El Niño, qui induit un réchauffement planétaire et une augmentation de certains événements extrêmes, et une transition vers des conditions neutres ou le phénomène inverse, La Niña. L’Organisation météorologique mondiale a déjà prévenu, en décembre dernier, que ledit phénomène serait « court et de faible intensité » et insuffisant pour compenser les effets du réchauffement. « Le futur est entre nos mains. Une action rapide et décisive peut toujours dévier la trajectoire de notre climat futur », souligne le directeur du service de Copernicus sur le changement climatique, Carlo Buontempo.