On ne finira sans doute jamais d’égrener les maux qui minent la société mauricienne en matière d’actes d’incivilité environnementale. Le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, flanqué de la Junior Minister Joanna Bérenger, semble avoir pris la mesure de la gravité de la situation, en soutenant, lors de ce point de presse, que la Police de l’Environnement fera preuve d’une plus grande fermeté envers les pollueurs patentés. Sauf que le ministre a omis un élément essentiel dans sa quête d’une île Maurice plus propre : l’installation de poubelles ou conteneurs poubelles plus grandes et plus adaptées face aux réalités du quotidien… lorsqu’elles sont tout bonnement absentes dans certaines artères.
À la rue Jemmapes, à Port-Louis, en face des Casernes centrales, les gobelets en carton et bouteilles en plastique enlaidissent l’environnement près de l’arrêt d’autobus. Encore heureux que la municipalité ait fait installer une poubelle dans ce périmètre, en 2022, quelques jours après un article paru dans nos colonnes, sauf que ladite poubelle est beaucoup trop étroite pour contenir le lot de déchets laissés par le flot de voyageurs et de piétons qui arpentent cette voie quotidiennement. Des poubelles qui débordent, des conteneurs pleins qui envahissent les trottoirs, les canalisations et les rues, restant là parfois plus de 24 heures et la nuit. C’est le triste spectacle qui s’offre à nos yeux à la rue Jemmapes et ailleurs dans la capitale, comme à la Place de l’Immigration : un véritable fléau faisant partie du décor quotidien de ce site chargé d’histoire, situation qui est due à l’incivisme de citoyens mal élevés, à l’incurie des pouvoirs publics et l’insuffisance de boîtes à ordures. Bien loin de la vision de carte postale vendue aux touristes.
Quid des poubelles désuètes et étroites de couleur orange, floquées de panneaux publicitaires, aménagées il y a une vingtaine d’années dans les quatre coins des villes ? On ne compte plus le nombre de fois où Week-End a attiré l’attention des mairies sur le fait que ces poubelles ne servent plus à grand-chose et qu’elles devaient être supplantées. Pire, pour des raisons qu’on ignore, certaines de ces poubelles ont été recouvertes de ciment ! Rajesh Bhagwan et Joanna Bérenger ont lancé un appel à la police pour qu’elle applique la loi dans toute sa rigueur. Ils auraient également dû mettre les représentants des municipalités et des conseils de villages devant leurs responsabilités.