Sportif de l’année- Le choix de Week-End : Yovanni Philippe, Par la force du mental

À 22 ans, Yovanni Philippe est devenu, le 3 septembre dernier, à Paris (France), le premier athlète mauricien a décroché une médaille aux Jeux paralympiques. Un exploit que seul l’ancien boxeur, Bruno Julie, avait jusqu’ici réalisé aux Jeux olympiques de 2008 à Pékin en Chine en remportant aussi la médaille de bronze au 400m T20. Grâce à cette performance et au mental surtout, Week-End a décidé de faire de lui son champion 2024, notamment après une fin de course époustouflante inoubliable, alors qu’on pensait tous que Yovanni Philippe n’allait jamais revenir sur les meneurs après une course compliquée.

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La « fusée Philippe » comme Week-End l’a surnommé après sa médaille de bronze aux Championnats du monde de 2022 à Paris toujours, n’a pas déçu. Même si ses chances dépendaient énormément de son état d’esprit compte tenu du fait qu’il souffre d’une déficience mentale, donc plus difficile à cerner, notamment pour son entraîneur, Jean-Marie Bhugeerathee, à l’heure de lui transmettre de précieux consignes.
Du reste, Yovanni Philippe n’a-t-il pas été disqualifié aux Mondiaux de cette année à Kobe au Ja-
pon ? Forcément, s’il a pu se remettre en selle c’est grâce à son mental de fer et c’est justement cette capacité de rebondir, en dépit de ces conditions difficiles, qui font de lui un champion à part pour notre rédaction sportive. Et nous sommes sûrs qu’ils sont nombreux les Mauriciens à penser comme nous.
Ce que Yovanni Philippe a démontré lors de cette finale des Jeux paralympiques prouve, encore un peu plus, que c’est un athlète au potentiel énorme. Cela, en tenant compte de ses capacités physiques à revenir sur le Colombien Jhon Sebastian Obando Asprilla lequel a profité de ses longues enjambées pour mettre tous ses adversaires en difficulté après un départ canon.

Seul Espagnol Jose Pineda Mejia a pu suivre le pas pour décrocher la médaille d’argent, alors que Yovanni Philippe a, dans un effort monstrueux sur les derniers 100m, grappillé énormément le terrain pour finalement s’adjuger la médaille de bronze. « J’ai été surclassé en course, mais en réalisant que j’étais dernier, j’ai accéléré. Je savais que j’avais un très bon finish. J’aurai même pu remporter la course s’il y avait encore quelques mètres. »
Malgré cela, le jeune homme a fait faire preuve de beaucoup d’humilité. « Je ne m’attendais pas à me retrouver sur le podium et ce n’est qu’en découvrant les résultats sur le grand écran que je l’ai su. Et forcément, c’est une grande fierté pour moi, pour Maurice et mes parents qui m’ont toujours encouragé à m’entraîner. Toute l’île Maurice m’a bien soutenu et cette médaille est pour elle », disait-il à son arrivée à Maurice et il avait de quoi être très fier de sa performance.

Car, ce n’est pas tous les jours et à tout le monde qu’il est donné d’être médaillé paralympique et ça, Yovanni Philippe le sait désormais. Lui qui, précisons-le, avait frappé une première fois très fort en demi-finale des Championnats du monde de 2022. Il avait alors battu le record de ces championnats au 400m détenu par le Brésilien Daniel Tavares, avant que ce dernier ne reprenne son dû en finale et la médaille d’or. Le Mauricien avait, lui, décroché la médaille de bronze.

Il faut aussi reconnaître que Yovanni Philippe compte peu d’année de pratique en para-athlétisme. En revanche, sa capacité à s’adapter a surpris ses entraîneurs, à commencer par Guillano Ameer, qui l’a découvert avant de le confier à Jean-Marie Bhugeerathee. Ce dernier l’a ensuite métamorphosé grâce à un entraînement spécifique et avec l’aide de toute une équipe technique pour qui aucun détail n’a été négligé.

Si Yovanni Philippe parvient à garder le cap lors des années à venir, il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’il sera appelé à progresser davantage. Et pourquoi pas viser le titre paralympique en 2028 à Los Angeles, aux États-Unis, si toutes les conditions sont réunies. D’autant que nous sommes convaincus que Yovanni Philippe n’est pas un athlète comme les autres nous poussant à prendre le risque de vanter ses chances de médailles aux Jeux paralympiques de Paris. Et Dieu sait les merveilles qu’il aurait accompli à un niveau supérieur s’il ne souffrait pas d’une déficience intellectuelle !

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