Government Business – Héritage de L’Alliance Lepep : Un Balancing Act du 14e mois, des prix pétroliers et de la compensation en gestation

Les délibérations de l’Economic Cabinet en début de soirée d’hier déterminantes en vue de réconcilier promesses électorales et réalité économique du jour en prévision du conseil des ministres de vendredi Pendant 23 minutes en fin de séance de l’Assemblée nationale, le PM brosse un tableau des plus sombres du State of the Economy, dénonçant la politique de la terre brûlée de l’ancien gouvernement Navin Ramgoolam : « The previous government has fumbled and jumbled the economic fundamentals »

La séance de l’Assemblée nationale d’hier a été marquée par un Statement du Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam, sur l’état de l’économie. Pendant 23 minutes, il a brossé un tableau des plus sombres des principaux paramètres économiques et de gestion des fonds publics, héritage légué par l’ancien gouvernement, dirigé par Pravind Jugnauth. « It is with great concern that I present the document to the House and to the nation. Great concern because the previous government has left us an economy which is in an unprecedented state of precariousness as the legacy of the previous government is disastrous to say the least », fera-t-il comprendre d’entrée de jeu. Et tout au long de ce Statement, dénonçant catégoriquement le fait que « the previous government has fumbled and jumbled the economic fundamentals », il n’a laissé transpirer la moindre indication quant aux intentions du gouvernement en ce qui concerne le paiement du 14e mois aux bénéficiaires des différentes prestations sociales, aux salariés du public et du privé, la révision à la baisse des prix des produits pétroliers à la pompe ou encore en ce qui concerne la compensation salariale avec les négociations des tripartites en cette fin d’année.

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Toutefois, dès le début de soirée d’hier l’Economic Cabinet, présidé par Navin Ramgoolam, en comprenant le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, et des ministres avec des portefeuilles ayant trait à l’économie, s’était réuni en vue de mettre au point la stratégie visant à réconcilier les attentes suscitées par les promesses faites lors de la récente campagne électorale et la réalité déclinée dans les 14 chapitres du State of the Economy, rendu public en cours d’après-midi. À la fin de la séance de travail, succédant à une journée consacrée à la première séance du Question Time de la 8e session de l’Assemblée nationale, aucune des sources n’a voulu s’aventurer pour faire le moindre commentaire sur l’issue des discussions.

L’objectif de l’Economic Cabinet est d’élaborer un Package de Balancing Act comprenant une formule de paiement du 14e mois, la baisse des prix de l’essence et du diesel et également la question du paiement d’une compensation salariale à partir de janvier prochain prenant en ligne de compte l’état de l’économie et des finances publiques. La seule indication se situe au niveau du calendrier, soit les préparatifs au plus tard cet après-midi du Cabinet Memorandum sur toute la question devant être avalisée au conseil des ministres de vendredi avec des projets de loi relatifs inscrits sur The Order Paper pour la séance de l’Assemblée nationale de mardi prochain. Aucun signe si les détails du Package pourraient dévoilés en fin de semaine ou s’il faudra attendre encore la semaine prochaine.

Entre-temps, la teneur du State of the Economy retient l’attention. En conclusion à son Statement aux parlementaires et indirectement à la nation, Navin Ramgoolam affirme que « the top of our priorities will be to implement a credible Medium Term Fiscal Consolidation Plan.  Our aim is to significantly reduce debt and contingent liabilities so as to minimise risks to our debt sustainability and ensure medium term macroeconomic stability. We will rebuild the fiscal space while safeguarding critical social spending to protect the most vulnerable. The Plan will also be growth-promoting. The more we produce, the more we can share. »

Auparavant, le Premier ministre, qui détient également le portefeuille des Finances, s’est lancé dans une analyse des principaux paramètres en martelant que « the damage done to our socio-economic and environmental fabric (by the previous government) defies description. » D’abord au titre du produit intérieur brut, il fait état d’un Reassessment des National Accounts par Statistics Mauritius avec cet indicateur réduit de Rs 22 milliards en 2023, soit une baisse de 1,4% et de Rs 36 milliards pour 2024. « Indeed, the new assessment by Statistics Mauritius indicates that the GDP growth rate was deliberately exaggerated by intimating that the construction industry would grow by 37.4 percent in 2023 and 38.8 percent in 2024, as published in September 2024.  These figures were manifestly overstated – to put it mildly! » ajoutera Navin Ramgoolam, renversant la campagne de « high GDP growth rates in recent years. »

Le document, qui note également que « the average annual private investment rate over the same periods has also declined significantly from 16.6 percent to 14.1 percent », fait également de la détérioration du secteur externe, soit les importations et les exportations et de la balance des paiements.

Un autre facteur préoccupant sur le front économique demeure la dépréciation de la roupie et ses conséquences sur les prix. « Over the period 2022 to 2024, cumulative inflation in Mauritius was 23%. Our record on inflation has been one of the worst when compared to other peer nations.  This signals a total failure of monetary policy and exchange rate management », poursuit-il en dressant le parallèle avec la situation aux Seychelles et les 2,4%.

Mais pire sera la comparaison par rapport à la hausse des prix alimentaires (voir tableau plus loin). « Prices of food items have increased at a much higher rate than the average inflation rate. Cumulative food price inflation over the period 2022 to 2024 is more than 33 percent – much higher than the inflation rate of 23 percent. It is no wonder that people have been complaining about the constant rise in the price of food items », fait-il ressortir en dénonçant la politique de sourde oreille à la détresse de la population de l’ancien ministre des Finances et de l’ex-Premier ministre. Il indiquera qu’entre fin décembre 2014 et fin novembre 2024, la roupie a connu une dépréciation de 46 % par rapport au dollar américain.

Après avoir commenté l’évolution de l’emploi avec ses faiblesses, le Premier ministre s’est attardé sur l’état des finances publiques. « The previous Government has literally dilapidated all the fiscal space of the country. There is absolutely no room for manoeuvre.  This is the legacy the previous Government has left us – they have practiced a policy of terre brulée. Après moi le déluge as the french would say », avance-t-il tout en s’insurgeant contre le fait que « the budget deficit and public sector debt figures were largely understated. They are in fact much higher than the population was made to believe. » Il cite une surestimation de l’ordre de Rs 13,8 milliards pour masquer le déficit. Ainsi, le déficit budgétaire en 2023/24 est de 5,7% au lieu de 3,9%. Avec la répétition de la manipulation des chiffres, le déficit en 2024/25 s’avère être de 6,7% au lieu des 3,4% annoncés.

« Even worse, the borrowing requirements of Government is going through the roof », fait-il ressortir en abordant le volet de l’endettement public. Les chiffres révisés font voir que « the borrowing requirements of Government work out to be Rs 59,6 billion instead of Rs 38 billion estimated in the Budget, a difference of Rs 21,6 billion! »  Le ratio de la dette publique est de 80%, soit supérieur à la Statutory Liimit. « Yet, what has the previous government done?  It has been piling national debt on the shoulders of new born babies. Indeed, over the last 10 years, the previous Government has added Rs 321 billion to public sector debt, that is, an average of Rs 32 billion per year.  Every new born has a debt of Rs 500 000 rupees as soon as he or she is born», indique-t-il en énumérant les Rs 26,9 milliards par rapport à l’ex-BAI, Betamax et Neotown sans compter les Rs 19,8 milliards de la dépréciation de la roupie.

Navin Ramgoolam conclura ce chapitre avec les canards boiteux, soit Metro Express et son poids de Rs 16 milliards de dettes et la State Trading Corporation et un déficit de Rs 5,6 milliards au titre du Subsidy Account et du Price Stabilisation Account. Il assènera le coup de massue en affirmant que « as per the Companies Act 2001, Air Mauritius is deemed insolvent – Yes insolvent!  They have recklessly destroyed our national pride! » Il trouvera que « furthermore, the statutory bodies defined pension funds have an actuarial deficit of Rs 47 billion. »

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