Rezistans ek Alternativ a célébré la victoire de l’Alliance du Changement aux dernières élections générales par une fête culturelle à Pomponnette. Cet endroit est devenu le symbole de l’accès du public aux plages de Maurice après le succès de ReA, AKLP et les autres qui ont empêché que des promoteurs sud-africains y construisent un établissement hôtelier. « Nous sommes là pour célébrer une nouvelle île Maurice, assurer la liberté et l’accès du public mauricien aux plages mauriciennes », affirme David Sauvage. Ashok Subron a souhaité que désormais les hôtels ne soient plus construits sur les plages, mais à l’intérieur du pays. Le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, a annoncé qu’il demandera au gouvernement de permettre aux représentants des ONG crédibles de siéger sur le conseil d’administration de la Beach Authority. « Aucune décision ne sera prise sans qu’on ait entendu l’avis de la Beach Authority et des ONG », a-t-il affirmé. Le ministre de la Sécurité sociale, Ashok Subron est revenu sur le cas de Pomponnette, une région riche en biodiversité. « Ce qui fait notre fierté sont nos côtes, nos plages, et notre mer », a-t-il dit, soulignant que « ce qui fait la fierté d’être mauricien c’est notre identité multiple et indivisible, à savoir notre mauricianisme.
Ce mauricianisme qui a mené le pays vers la victoire lors des dernières élections.» Il a demandé à ce que la nouvelle majorité parlementaire ne répète pas les mêmes erreurs que les membres du MSM qui ont cru qu’ils étaient de « bel mari » et ont cru que ce pays leur appartenait et qu’ils pouvaient faire ce qu’ils veulent. « Ce pays appartient à toute la population et aux générations à avenir. Nous ferons de notre mieux pour honorer le programme conclu entre les différents partis politiques », a-t-il conclu. De son côté, Rajesh Bhagwan a fait comprendre que depuis longtemps il avait exprimé le souhait de la présence de ReA au sein du gouvernement . Il a félicité les dirigeants de ReA pour leurs idées qui ont été intégrées dans le manifeste électoral. Parmi ces idées figure l’amendement de la Constitution pour inclure le droit à la Nature. « Le combat en faveur de la nature ne concerne pas uniquement le ministre mais tout le monde. L’environnement n’est pas uniquement l’affaire d’un ministre ou d’un parti politique, mais chaque Mauricien doit se sentir concerné », déclare-t-il.
Il a annoncé que la Junior Minister Joanna Bérenger se trouve actuellement à La-Réunion pour voir le fonctionnement les sites d’enfouissement et les systèmes de gestion des déchets. Il a suggéré la production d’un film consacré à Pomponnette pour montrer la lutte menée par ReA et les autres organisations pour protéger cette région du pays. Il a confirmé qu’il proposera au gouvernement que des membres des ONG puissent siéger sur le conseil d’administration du Beach Authority. Babita Thannoo a, elle, affirmé qu’« en célébrant la victoire aux élections générales nous célébrons également notre appartenance à la mer, notre appartenance à la nature ». Elle a eu une pensée spéciale pour les enfants tués ces derniers jours. « Nous avons beaucoup de tristesse pour les enfants qui ont perdu leur vie ces dernières semaines. Qu’est-ce qui est arrivé à notre société ? Pourquoi la vie des enfants n’est-elle pas en sécurité ? » s’est-elle demandé. « Il nous faut avoir une pensée pour ce bébé et cette petite fille qui ont perdu la vie. Il nous faut également condamner les actes d’atrocité contre chaque bébé à Gaza et dans le monde », a-t-elle dit. Carina Gounden, une militante de l’environnement, a déploré pour sa part que la plage publique de Pomponnette a été déproclamée comme plage publique sans demander l’avis de la population. Elle a demandé aux Mauriciens de défendre les derniers morceaux de la plage et qu’ils ne soient pas utilisés pour la construction des projets hôteliers Plusieurs orateurs ont pris la parole dont Ritesh Ramful, Rajen Narsinghen, Kugan Parapen, Véronique Leu Govind, Kevin Lukeeram. La partie culturelle était animée par une série d’artistes de groupes venant des pays de la région.
David Sauvage : « Selebrasyon ki sa laplaz la revinn piblik »
David Sauvage de Rezistans ek Alternativ affirme que le rassemblement d’hier sur la plage de Pomponnette est « enn selebrasyon ki sa laplaz la revinn piblik ». Au Mauricien, il est revenu sur le symbolisme de ces lieux et sur la lutte du mouvement Aret kokin nu laplaz, qui a pu faire stopper un projet hôtelier de grande envergure et indique que « la proclamation de la plage de Pomponette de plage publique fait partie de l’accord électoral avec les alliés de ReA. »
Il indique qu’avec Aret Kokin nou la plaz, « il y a eu un long travail de réflexion avec la population pour repenser le tourisme pour qu’il soit plus responsable et que chacun vit en harmonie l’un avec l’autre et avec la nature. Un tourisme écologique. C’est un nouveau pilier économique à développer ».
David Sauvage souligne que Maurice fait face à la privatisation des plages depuis les années 80 « mais que cela se fait sans planification et sans respecter le peuple qui doit avoir accès aux plages. Pomponnette est symbolique parce que nous avons réussi à bloquer le projet. À plusieurs reprises nous avons enlevé les feuilles de tôles qui délimitaient le périmètre. »
Il indique que plusieurs membres du mouvement avaient été victimes de la répression dont lui-même et que c’est avec l’épisode Wakashio qu’il y a eu un dénouement. « Ti ena des milie de personn lor waterfront Mahebourg. Nou ti pe prepare enn aktivite Ponponet. Gouvernma inn realize ki problem kapav ena si dimounn vinn Pomponette. Se lerla ki linn rezilie kontra konpagni sudafrikain-la. », fait-il comprendre.
PROTECTION DE LA NATURE : Un droit constitutionnel
Roland Ngam : « Maurice va inspirer les pays africains »
Le Project Manager pour la « climate and social ecological transformation » de l’Afrique sub-saharienne de la Rosa Luxembourg Foundation, Roland Ngam affirme qu’avec « l’inclusion de la protection de la nature comme un droit constitutionnel, Maurice va inspirer les autres pays africains. » Il fait partie de la délégation régionale de ceux qui participent à la rencontre annuelle de la Indian Ocean School of Political Ecology, se déroulant du 27 novembre au 3 décembre, au centre CARES, de ReA, à Moka.
Roland Ngam note que la fondation soutient Cares. « It is about education in radical political ecolocal rights », affirme-t-il. Commentant l’entrée au Parlement de trois membres de ReA, il estime que “this is really going to strengthen protection of the beach front, protection of the right of workers, of women’s rights, digital rights and a lot more.”
“It is interesting that may be Mauritius is going to be the first country where nature will be protected in the constitution. This is really, also, thanks to the democratic socialist party in parliament. It is important for this to happen because it is the big fight of the 21 st century. Transitioning from anthropocentric anthologist to more ecocentric one. Hopefully, they are going to succeed and give inspiration to other African and global movements”, ajoute-t-il.
Pour Kimbouma Graciace de la République du Congo, la bataille gagnée du mouvement Aret kokin nou laplaz est un exemple à suivre. Et à son confrère Simphiwe Gaga, d’Afrique du Sud, de renchérir : « it is this symbol against profit makers that we take away. »
Les jeunes malgaches engagés dans le même combat écologique pour la région océan indien abonde dans le même sens. « Nous sommes un réseau de jeunes pour le développement durable et nous luttons contre l’injustice, la néocolonisation et le capitalisme. Et comme Madagascar et Maurice sont toutes les deux des îles, nous menons le même combat », soutient Ranarisoa Antsompitiabana.
Ranjavololola Mirantsoa ajoute : « quand on a vu le documentaire et les photos témoignant du travail que le mouvement a abattu, c’est ce que nous ramènerons chez nous .»
Samuel David, de l’école mokassienne indique qu’il s’agit d’ « une plateforme qui regroupe des participants de la région mais également d’autres pays qui ne font pas partie de l’Afrique pour partager ce qui se passe dans les pays respectifs et des actions qui ont été menées pour répondre aux problèmes d’inégalité sociale et écologique. Il y a plusieurs groupes de travail et de discussion. Il y a aussi un volet culture avec des soirées qui sont organisées. »