À leur corps défendant, le nouveau ministre l’Environnement, de la Gestion des déchets solides et du Changement climatique, Rajesh Bhagwan, et la Junior Minister, Joanna Bérenger, ont hérité de l’une des patates chaudes… les plus brûlantes du gouvernement sortant : le dossier lié au centre d’enfouissement technique de Mare Chicose, avec pour toile de fond la catastrophe écologique en cours sur une superficie d’environ 31 500 mètres carrés. Le brasier a été circonscrit sur 9 000 mètres carrés. Loin du compte. Rajesh Bhagwan, Joanna Bérenger, ainsi que les trois députés de la circonscription No 11 (Vieux-Grand-Port/Rose-Belle) — Anishta Babooram, Ashley Ramdass et Manoj Seeburn — ont effectué une visite sur place hier. « Il nous faudra 25 000 tonnes de terre. Nous lançons un appel à la population et au secteur privé à apporter leur aide dans l’intérêt du pays », a fait ressortir Rajesh Bhagwan.
En prévision de la forte tempête tropicale Bheki, des couches de terre avaient été étalées sur les zones les plus touchées pour contenir les flammes, mais face au statu quo, — l’incendie demeurant difficile à éteindre en raison de la nature des déchets et de la configuration complexe du site —, tout le monde avait les yeux rivés vers le ciel gris. Espérées en vain, depuis le départ de l’incendie, le 6 novembre, de grosses averses salvatrices ont calmé une éventuelle fulgurante reprise du feu et soulagé les soldats de feu qui bravent le danger depuis deux semaines. Au cours de la semaine écoulée, le nombre de sites d’intervention est passé de trois à six, une décision qui visait à accélérer les efforts de maîtrise du feu. Affichant un certain optimiste, vendredi, le Dr Dhanandjay Kawol, Senior Chief Executive au Ministry of Local Government & Disaster Risk Management, confiait à la presse que « les averses et les récentes initiatives pourraient réduire les délais. Pompiers et contracteurs unissent leurs forces pour mettre un terme à ce sinistre qui perturbe la vie des habitants depuis plusieurs jours. Si nous continuons au même rythme qu’auparavant, il faudra 16 jours pour éteindre le feu, mais avec les nouvelles décisions, le travail devrait avancer plus rapidement. »
Sauf que lors de la réunion qui s’est tenue hier à Mare Chicose, en présence des nouveaux élus du Parlement, des officiers du National Disaster Risk Reduction Management Centre (NDRRMC), des hauts cadres du Mauritius Fire and Rescue Service (MFRS), des représentants du ministère de l’Environnement et du contracteur et gestionnaire du site, entre autres, il ressort désormais que le délai pour maîtriser le feu est passé de 16 à 20 jours. « Nous sommes dans une situation d’urgence nationale. De deux mois à 16 jours, et maintenant à 20 jours, forcément nous ne sommes pas satisfaits du délai, mais il est de notre devoir de garder notre sang-froid et travailler sans relâche pour mettre un terme à ce marasme dont le premier responsable n’est nul autre que le gouvernement sortant et son ministère de l’Environnement », a soutenu Joanna Bérenger.
L’envoi du Dash 8 écarté
Les soldats du feu ont à leur disposition plusieurs outils qui peuvent être utilisés en fonction des types d’incendies qu’ils doivent combattre, dont un en particulier, validé, hier, lors de la réunion de crise. « Dans leur combat contre les flammes, les pompiers sont appelés à utiliser des additifs qui, lorsqu’ils sont mélangés à l’eau, permettent de lutter plus efficacement contre les sinistres », a fait valoir Joanna Bérenger.
La Junior Minister a été l’une des voix qui s’étaient élevées pour solliciter l’aide internationale, notamment l’envoi d’un bombardier d’eau. Cependant, la France a opposé une fin de non-recevoir à la demande officielle des autorités mauriciennes. « Il n’y aura pas d’envoi du Dash 8 sur cet incendie, car sa doctrine d’emploi prévoit une intervention uniquement sur des feux de forêts et de végétation, ce qui n’est pas le cas pour cet incendie souterrain affectant un amas de déchets », ont déclaré les services de la préfecture. Rajesh Bhagwan a lancé un vibrant appel à toute la population. « Kot ena later ki pe fouye, que ce soit sur de grands ou petits chantiers, au lieu de les jeter n’importe où, contactez-nous. Il en est de même en ce qui concerne les propriétaires de camions à benne. Je compte sur l’aide du secteur privé.
Une dizaine d’habitants de Mare Chicose étaient présents sur le site d’enfouissement, hier, pour tâter le pouls et rencontrer leurs nouveaux députés ainsi que le ministre de l’Environnent. Au fil du temps, ce havre de paix a été vidé, au pied du Mont-Vernon plus particulièrement, de 80% de ses habitants. À l’origine de cet exode forcé, l’odeur insoutenable provenant du centre d’enfouissement qui empoisonne l’air qu’ils respirent et les maladies que la pollution y émanant entraîne. D’autres villageois rongent leur frein depuis trois ans face aux promesses fallacieuses d’un relogement dans des villages avoisinants tels que Marie-Jeannie, Rose-Belle, Ballisson et Union Park.
« Lorsque les autorités avaient décidé de convertir les terrains cultivés et cultivables en dépotoir en 1997, j’ai été trop naïve pour croire que ma demeure, qui se trouve à plus de 500 mètres du site, allait être épargnée. Notre quotidien s’articule, hélas, autour des vrombissements des camions-bennes, des odeurs fétides, des insectes, des mouches. Les deux derniers incendies majeurs n’ont fait qu’accentuer notre désarroi », confie Rita. À bout de forces, Sanjana dit vivre un cauchemar dans la maison qui l’a vu grandir. Le désespoir et la colère se mêlent à l’incompréhension lorsqu’elle évoque l’odeur fétide qui émane du site d’enfouissement : « Il fait chaud, mais je ne peux pas ouvrir les fenêtres. C’est vraiment impossible.
Des envies d’ailleurs
Nou ti met lakrwa kot nom trwa depite an 2019. Noun sanze an 2024. Pou le meyer mo espere » Une petite virée dans le village nous a permis de rencontrer quelques habitants, déboussolés par cette catastrophe écologique. Un événement fâcheux et assez impressionnant, au point où certains, malgré un grand attachement à leur village natal, songent à plier bagage.
À plusieurs kilomètres de Mare-Chicose, le petit village de Gros-Bois, comme bien d’autres régions, n’échappe pas aux odeurs incommodantes émanant du site d’enfouissement, conséquences de l’incendie qui a éclaté le 6 novembre. Jeudi dernier, pour la première fois en deux semaines, Carol (nom modifié), une habitante de Gros-Bois âgée d’une quarantaine d’années, s’est sentie très mal. Cette mère de famille confie qu’elle n’est pas la seule dans son voisinage à avoir ressenti un malaise. Toutefois, elle, habituellement en bonne santé et très active, a vécu une expérience plus difficile que certains de ses voisins. « L’air était particulièrement nauséabond ce jour-là. La chaleur étouffante, la pluie et le vent ont amplifié l’inconfort dans l’atmosphère, et ce, dès la matinée. J’avais du mal à respirer à l’extérieur de la maison. Il y avait comme un léger brouillard. Mes yeux ont commencé à brûler, et j’ai ressenti un violent mal de tête qui m’a contrainte de me reposer. J’étais étonnée de me retrouver dans cet état. Cette réaction m’a vraiment alertée », ajoute Carol, encore visiblement bouleversée.
Craignant pour sa santé et celle de sa famille, elle a décidé, de concert avec ses proches, de quitter leur domicile le jour même pour leur résidence secondaire à Blue-Bay. Carol précise que les désagréments liés à la pollution provenant de Mare-Chicose se faisaient sentir même à l’intérieur de sa maison. Quelques jours auparavant, elle s’était rendue à Mare-Chicose avec ses enfants pour constater l’ampleur de la catastrophe. « Nous avons pu parler aux pompiers sur place. Ils nous ont dit qu’ils doivent intervenir chaque année pour circonscrire des incendies, mais que cette fois-ci, ils n’arrivent pas à contrôler l’ampleur des dégâts », dit-elle. Carol exprime également son inquiétude quant aux conséquences à long terme de l’incendie de Mare-Chicose : « Bien que la pluie puisse contribuer à atténuer les dégâts sur le site d’enfouissement, elle risque, en revanche, de contaminer les terres agricoles des régions environnantes. »
Questions à Michel Mesnage, Ingénieur spécialisé en ingénierie construction d’usine (thermique et chimie) : « La situation actuelle est très préoccupante… »
Il n’est pas resté de marbre devant l’énième catastrophe écologique qui ébranle Mare Chicose. En se confiant à Week-End, Michel Mesnage, un ingénieur français, spécialisé en ingénierie construction d’usine (thermique et chimie), veut non seulement tirer la sonnette d’alarme sur une situation qu’il qualifie de « très préoccupante », mais aussi prodiguer des conseils au nouveau gouvernement, compte tenu de son parcours enrichissant dans une société, à Paris, qui a été la toute première à s’intéresser de près au traitement des déchets ménagers, dans les années 1990. Il propose, entre autres, la création d’une nouvelle zone de stockage, couplée à la procédure nécessaire à la collecte du lixiviat et du biogaz.
Vous avez une longue carrière dans l’ingénierie, comme chargé d’affaires, notamment. Parlez-nous de votre parcours qui vous a conduit à travailler à Maurice sur des projets pharaoniques…
Je suis arrivé à Maurice en décembre 2003, sollicité par la firme Sotramon Ltée, qui construisait une centrale à Union St Aubin pour la Compagnie thermique du Sud (CTDS). Sotramon avait de l’expertise dans les chaudières, beaucoup moins du côté des turbines, qui demeure mon domaine de prédilection. C’est la raison pour laquelle je suis venu leur prêter main-forte. À la fin des travaux, en 2005, je suis resté à Maurice, car Sotramon avait été désigné pour construire la centrale de Savannah dans la foulée. L’ouvrage a pris fin en juillet 2007. Ma carrière dans l’ingénierie, ayant duré 40 ans, a oscillé entre le thermique et la chimie. Mes compétences m’ont valu des déplacements dans les quatre coins du globe, dont Maurice.
Les déchets en feu de Mare Chicose défraient la chronique actuellement. Qu’est-ce qui vous pousse à vouloir prodiguer des conseils aux autorités mauriciennes ? Mais penchons-nous d’abord sur la gestion des déchets et ses contours en général…
J’ai eu l’opportunité de travailler dans une société, à Paris, qui a été la toute première à s’intéresser de près au traitement des déchets ménagers, dans les années 1990. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le déclic est venu du maire de Malleville-sur-le-Bec, une commune située dans le département de l’Eure, en région Normandie, où l’achat de résidences secondaires avait le vent en poupe compte tenu de sa proximité avec la capitale. Là où le bât blesse demeure dans le fait que ces résidences se trouvaient dans les environs d’un centre d’enfouissement technique. À cette époque, des casiers, creusés dans le sol dont le fond et les flancs étaient recouverts de feuilles polymères étanches, recevaient les déchets ménagers. Un réseau de canalisations reliées entre elles permettait la récupération de ce qu’on appelle le lixiviat, un mélange d’eau de pluie et de fermentation des déchets enfouis. Un second réseau de canalisations récupérait ce qu’on appelle le biogaz, émanant de la décomposition des déchets solides. Que faire de ces deux éléments nocifs que constituaient le lixiviat et le biogaz pour la commune de Malleville-sur-le-Bec ? Un soir comme un autre, alors qu’il promenait son chien, le maire de cette commune, dans un moment particulier de réflexion, a conclu en s’arrêtant devant la torchère qu’il y aurait peut-être une manne à en tirer de toute cette énergie perdue, tout en protégeant l’environnement. Il a alors pris contact avec le directeur général d’une entreprise d’ingénierie en chimie dans laquelle j’étais employé en qualité de chargé d’affaires. Une site visit fut organisé. On ne savait vraiment pas à quoi s’attendre. Au bout de réflexions assidues, mon collègue et moi sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait récupérer le lixiviat pour en extraire la matière sèche. Notre patron ne croyait pas si bien faire en nous confiant cette mission, le calcul des appareils à pression étant ma spécialité, alors que mon collègue chimiste excelle dans le calcul des volumes et des vitesses de circulation de produits, liquides ou vapeurs, etc. L’objectif de l’extraction fut atteint et a permis de prémunir la nature, la faune et la population de ce dangereux liquide cancérigène. C’était énorme, ce qu’on avait réalisé. On était parti d’une feuille blanche. Certaines entreprises, encore peu existantes, nous ont emboîté le pas avec un succès relatif. Même Gaz de France (GDF) avait compris que cela marcherait.
Le succès se glane aussi par une gestion, un suivi des opérations et une maintenance efficace et permanente…
Les centres d’enfouissement techniques existent dans le monde entier et génèrent deux produits qui demeurent de véritables bombes s’ils ne sont pas traités efficacement. Ce type de décharge est comme une personne atteinte d’une maladie longue durée qui requiert des visites périodiques chez un médecin qualifié chargé d’un traitement vous concernant. On plonge dans la chimie à 100%. Ces centres d’enfouissement sont censés, obligés même, de respecter des protocoles dans l’optique d’analyses approfondies. Comparer les résultats d’analyses aux normes de rejets internationales afin de situer les risques. Outrepasser ces règles peuvent engendrer des situations complexes, voire irréversibles.
Vous dites avoir suivi avec attention ce qui se passe à Mare Chicose depuis plusieurs années. Quels autres parallèles ou contrastes faire avec ce que vous avez emmagasiné comme expérience au centre d’enfouissement de Malleville-sur-le-Bec ?
Il faudrait d’abord se pencher sur les dessous de la conception d’un centre d’enfouissement technique. Le site de Malleville-sur-le-Bec avait, naguère, des casiers creusés dans le sol, comme à Mare Chicose actuellement. Sauf que Mare Chicose aurait à ce jour une capacité de 6 millions de mètres cubes, incomparable avec le centre de Malleville-sur-le-Bec. Je pourrais aussi gloser sur le projet extension verticale orchestré à Mare Chicose sur un site qui engendre à lui seul une hauteur de 250 mètres, mais posons-nous d’abord les bonnes questions. Ce n’est plus possible de rester sur ce genre de considération par rapport à une île qui est dotée de 250 km de côte et de 1,2 million d’habitants. Je fais le va-et-vient entre Maurice et mon pays natal depuis 20 ans. Au fil du temps, je me sens devenir Mauricien à part entière, et il est normal que je puisse donner mon avis lorsque des choses ne tournent pas rond, particulièrement sur des volets que je pense maîtriser. J’ai eu l’occasion de côtoyer de nombreux ingénieurs à Maurice qui ont un excellent niveau. Est-ce qu’on fait appel à eux ? Là encore je me garderai bien de porter un jugement. Le stockage des déchets ménagers résiduels, ainsi que leurs traitements, demeure un enjeu mondial. Il existe des moyens ailleurs avec des situations analogues. Il faut que l’expérience des uns puisse servir aux autres. Traiter les déchets ménagers résiduels est bien connu de certains… Prenons comme exemple l’île de La Réunion qui a eu, il n’y a pas si longtemps, des problèmes avec les fameux déchets ménagers résiduels. Ils ont fait venir une entreprise qui, hélas, n’a pas été en mesure de gérer le sujet. Il a fallu qu’une autre entreprise vienne à La Réunion pour que ce problème soit résolu. Ladite nouvelle entreprise opère toujours sur l’île sœur.
Les Réunionnais auraient, pour ainsi dire, une longueur d’avance sur nous…
À la limite, on s’en moque ! Si je parlais des États-Unis, de la Chine ou d’autres pays lointains, je comprendrais. Moi, ce qui m’incommode le plus, c’est que Maurice et La Réunion sont tout proches. La structure pour réaliser tous ces protocoles existe et est connue comme l’ingénierie qui en découle. Maurice annonce 1 500 tonnes de déchets ménagers par jour, soit environ 1,5 kg pas jour et par tête d’habitant. C’est l’équivalent de toute la population réunie portant à bout de bras un sac de 1,5 kg de déchets pour le déposer à Mare Chicose dans une seule journée ! Ces 1 500 tonnes de détritus balancées quotidiennement à Mare Chicose sont, hélas, une triste réalité à laquelle Maurice doit faire face. Traiter avec la formule enfouissement ressemble à une obligation, toutefois, il serait raisonnable de créer une nouvelle zone de stockage, en préparant le sol avec des casiers, couplée à la procédure nécessaire à la collecte du lixiviat et du biogaz. Une condition sine qua non avant d’envisager de bâtir une structure de tri sélectif et de valorisation de produits comme il en existe partout ailleurs dans le monde. La méthodologie de tri sélectif est un must. Quand les bennes arrivent, elles déposent ces produits-là qu’on récupère afin qu’ils soient triés et traités séparément. En sortie d’usine, ces produits sont commercialisés. Cette situation génère des emplois et amoindrit les dépenses de santé. Le fait de trier convenablement les déchets peut réduire drastiquement les problèmes majeurs tels que le lixiviat et le biogaz au bénéfice d’une vie meilleure…
Partagez-vous les critiques qui fusent sur le projet d’extension verticale du centre d’enfouissement orchestré par le consortium Sotravic Ltée/Strata ?
Sur un site qui fait déjà 250 mètres de haut ? Les critiques me paraissent fondées, d’autant que la construction d’une usine de traitement de valorisation des déchets qui, soit dit en passant, ne se fait pas du jour au lendemain, devrait figurer en tête de liste du cahier des charges avec une réquisition musclée du client. Pour trouver l’entreprise qui est capable de gérer efficacement tous les éléments mentionnés et pour que la montagne n’accouche pas d’une souris au final, il y a tout un processus qui passe par un exercice d’appel d’offres rigoureux. Ce n’est pas la mer à boire. Il y aurait deux choses à entreprendre. Gérer un centre d’enfouissement existant, d’une part, et construire une unité de tri sélectif, d’autre part.
Disons les choses crûment. Les autorités mauriciennes ont failli lamentablement sur toute la ligne ?
Je pense pouvoir émettre quelques réserves à votre thèse. Il n’en demeure pas moins vrai que la situation actuelle est très préoccupante. Quand je suis arrivé à Maurice, en 2003, pour le compte de Sotramon Ltée, je peux vous dire que j’ai côtoyé des gens de qualité qui connaissaient parfaitement leur travail. Ils avaient besoin d’expertises étrangères à l’époque pour traiter un sujet bien particulier, mais je reste persuadé que ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Reformulons notre question. Le marasme qui prévaut actuellement à Mare Chicose, et éventuellement dans d’autres secteurs, relève-t-il forcément de mauvaises appréciations politiques ?
Le problème est que dans tous ces projets, vous pouvez faire venir des ingénieurs, des centraliens ou des gars avec les plus diplômés de France ou de Navarre, ils vont, certes, vous proposer des solutions probantes, mais on en fait quoi de tout ça si derrière il n’y a personne pour valider tout ça et franchir le Rubicon ? Ça n’aura servi à rien. Il faut mettre en application des choses qui ont produit des résultats, tout en évitant des investissements infructueux.
Le mot de la fin ?
Il y a un nouveau ministre de tutelle depuis vendredi. Certes, il lui sera impossible de faire disparaître du jour au lendemain, d’un coup de baguette magique, le marasme prévalant à Mare Chicose, mais à partir du moment où lui et son gouvernement prennent, d’une part, conscience qu’il y a des gens qui vivent autour de cette bombe à retardement et, d’autre part, qu’il existe des experts, à Maurice ou à l’extérieur, comprenant ce sujet sur le bout des doigts, il serait étonnant que des mesures concrètes et probantes ne voient pas le jour.
Propos recueillis par
ANDY SERVIABLE