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Océan Indien — Diplomatie et politique — Chagos : course contre la montre pour sceller un Done-Deal

Rendez-vous crucial, demain, au Treasury Building pour le Special Envoy anglais, Jonathan Powell, en vue de mettre au point les ultimes détails du traité anglo-mauricien

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Le Royaume-Uni est engagé dans une course contre la montre pour arriver à un done deal avec Maurice sur l’archipel des Chagos et le bail de 99 ans pour la base nucléaire et militaire des Américains à Diego Garcia. C’est du moins l’impression qui se dégage avec la décision du Premier ministre britannique, sir Keir Starmer, de dépêcher à Maurice, demain, son Special Envoy, Jonathan Powell, pour une séance de travail critique avec le Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui devrait avoir à ses côtés le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Ritesh Ramful, de même que l’Attorney General-Designate, Gavin Glover, Senior Counsel. Le message pour la tenue de cette séance de travail a été transmis jeudi en début de soirée par la cheffe de la British High Commission à Port-Louis, Charlotte Pierre, lors d’une visite de courtoisie au nouveau Premier ministre.

Les recoupements d’informations effectués par Week-End dans les milieux concernés indiquent que Jonathan Powell serait porteur d’une ébauche du traité, découlant de la déclaration commune anglo-mauricienne du 3 octobre dernier. Le programme de l’envoyé spécial de sir Keir Starmer prévoit qu’après avoir cleared ce document avec la partie mauricienne, il mettra le cap sur Washington pour un briefing avec l’administration américaine en vue de sceller ce done deal.

Toutefois, que ce soit à Port-Louis ou à Londres, aucun détail n’a transpiré jusqu’ici au sujet de la teneur de ce traité anglo-mauricien, permettant à Maurice d’exercer sa souveraineté sur l’archipel des Chagos 56 ans après l’accession à l’indépendance et validant le bail de 99 ans et renouvelable sur Diego Garcia pour la base américaine. Même sous pression des interpellations à la Chambre des Communes au cours de la fin de la première quinzaine de ce mois, le gouvernement Starmer n’a rien concédé en substance.

Répondant à une interpellation supplémentaire de la Shadow Foreign Secretary (Conservateur) Priti Patel, Stephen Doughty, Minister of State (Foreign, Commonwealth and Development Office), a tout simplement fait comprendre que « the right hon. Lady will be able to scrutinise those arrangements in due course, as will the House, Mr Speaker. The treaty will be presented in the usual way after signature. It will go through the usual process. »

Auparavant, le porte-parole du gouvernement britannique sur les Affaires étrangères avait voulu être rassurant quant aux détails de ce traité et qu’il n’avait aucun doute au sujet de la conclusion de l’étape de la signature. « The treaty will be signed, it will come through this place, and it will have the appropriate scrutiny — it is only right that it does and that questions are asked. I am absolutely confident that when the full details of the treaty are provided to the incoming Administration in the United States, they will be absolutely confident that it meets US and UK national security interests and is in the mutual benefit of all parties involved », ajoute le représentant du Foreign Secretary.

Le gouvernement britannique a aussi fait face à un barrage de questions sur le loyer à être versé à Maurice pour le bail de Diego Garcia. Cette nouvelle offensive contre le Chagos Deal était menée par le leader du UK Reform Party, Nigel Farage. Londres a clairement fait comprendre qu’il ne compte nullement révéler le moindre détail à ce sujet.

Donc, aucune confirmation officielle n’est possible à l’effet que le loyer pourrait être de l’ordre de 150 millions de dollars annuellement (Rs 6,8 milliards) pendant 99 ans, sans compter la possibilité de réclamations des arriérés à Londres. Et cela, même si le Foreign Office confirme que « the agreement will be underpinned by a financial settlement that is acceptable to both sides, and will underpin a strong, long-term partnership with Mauritius. That was crucial to securing the agreement. The Government will not scrimp on our national security ; however, I am sure that the House will understand that it is not normal practice for the UK to reveal the value of payments for military bases anywhere across the globe, because to do so would put at risk their future secure operation. »

Devant le tollé qu’entretient le clan des anti-Chagos Deal, soit Nigel Farage et les conservateurs confondus, une voix autoritaire, soit celle de David Vine, un anthropologue, qui lutte aux côtés des Chagossiens, se fait entendre. Il encourage les autorités à Londres, à Port-Louis et à Washington à accélérer les procédures menant à la signature du traité pour le mettre à l’abri de tout inconvénient ou autre surprise sur le plan des relations internationales.

« Before Trump takes office, Starmer, Biden and Ramgoolam have an opportunity not just to push back against the rise of anti-democratic authoritarianism but also to offer a powerful and much-needed example of another kind of politics prioritising human rights and democracy, international law and the end of colonial rule. They should finalise an improved Chagos treaty and tell Trump and his allies that the Diego Garcia deal is done », fait-il comprendre.

De son côté, l’ancien leader du Pari Travailliste britannique, Jeremy Corbyn, qui siège en indépendant à la Chambre des Communes, avait voulu obtenir de garanties au sujet de la visite des Chagossiens dans toutes îles de l’archipel.

« The right hon. Gentleman asks a very technical question. He is absolutely right to say that Chagossians will have the right to visit all the islands. Given the sensitivity of the facilities on Diego Garcia, he will understand that some procedures are in place around that, but it will be possible to have visits. We hope to be able to announce the scheme for that in due course next year. Most importantly, the treaty allows for resettlement of the outer islands by Mauritius », affirme Stephen Doughty selon le Hansard de la Chambre des Communes.

Par ailleurs, même avec le changement de gouvernement à Port-Louis, Londres n’anticipe pas d’objections majeures avec le traité en prévision des consultations avec Jonathan Powell de demain. « As for Mauritius, we welcome Dr Ramgoolam’s election. I understand that he and his Government are to be sworn in over the next few days, and we look forward to working with them to take forward this agreement. He is a friend of the UK and has deep professional and personal connections with it, having studied and worked here. I should also point out that his party, in opposition, made clear that it in no way wanted to contend with the operation of our base on Diego Garcia. We are looking forward to engaging with the new Government in the days to come », devait conclure le Minister of State (Foreign, Commonwealth and Development Office) en conclusion de cette tranche du Question Time à la Chambre des Communes.

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