La dépréciation de la roupie a été un des thèmes majeurs de la récente campagne électorale et est présentée comme la cause majeure de l’érosion du pouvoir d’achat des ménagères. Une récente analyse d’Axys, intitulée The Winds of Change ; Challenges for the New Government, est une morsure de scorpion, dans la mesure où depuis l’avènement du gouvernement mené par le MSM en 2014, la roupie a connu une dépréciation de l’ordre de 32,9% par rapport au dollar américain. « Between 2015 to 2020, the rupee depreciated by 9,7% and post Covid to date, the currency depreciated by 23,2% », note encore Axys
Au cours de ces quatre derniers exercices financiers, la Banque de Maurce a engagé un montant de 2,9 milliards de dollars US, soit près de Rs 135 milliards, pour soutenir la roupie, dont 1,3 milliard de dollars en 2020-21, 755 millions de dollars en 2021-22, 545 millions de dollars en 2022-23 et 315 millions de dollars en 2023-24.
Pour enfoncer le clou de la faillite de la politique de la Banque de Maurice, Axys avance que « Bank of Mauritius interventions have fallen over the years from a total of USD 1,3 billion in FY 21 to USD 315 million in FY 24 presumably as a result of falling Forex Reserves. »
Le document The Winds of Change, rendu public au cours de la semaine écoulée, avance que « while Gross Reserves increased in Mauritian Rupee terms from Rs 253 billion in FY 19 to Rs 328 billion, as at end of February 2024, this was mostly linked to the depreciation of the rupee. In USD terms, Gross Reserves stood almost unchanged during the period. »
Plus loin, Axys relève que depuis le mois de février de cette année, la Banque centrale a cessé, pour des raisons inconnues, de publier les détails de son balance sheet permettant de mieux appréhender l’évolution de la situation au niveau des réserves en devises étrangères, avec pour conclusion que « the Net International Reserves stood at USD 4,98 billion as at February 2024, significanty lower compared to USD 6,6 billion in June 2019. This represents an import cover of only 7,4 months » (page 14 du rapport).
Un constat accablant de maquillage des chiffres…