« Les médias visuels tels que les séries coréennes ont des atouts importants qui s’alignent bien avec la psychothérapie », ajoute l’expert.
Le petit écran ou le cinéma peuvent ainsi aider les spectateurs à « obtenir des éclairages sur des situations grâce à un nouveau point de vue qui véhicule des valeurs saines et apporte des solutions à leurs problèmes », poursuit-il.
Selon M. Im, il est peu probable qu’un médecin prescrive ce type de thérapie. Cependant, une série qui résonne avec la vie du sujet, recommandée par un spécialiste, peut être utile en proposant une voie pour traverser, par exemple, « ruptures ou décès ».
– Messages « universels » –
Selon la thérapeute Jeanie Chang, la qualité de la production, le jeu des acteurs ou encore l’attirance qu’ils peuvent susciter ne suffisent pas à expliquer l’ascension fulgurante des K-drama, contenus non-anglophones les plus regardés sur Netflix, d’après la plateforme.
Mme Chang leur prête un pouvoir de guérison qui transcende le contexte culturel.
Les sentiments forts explorés, d’un chagrin abyssal à la joie folle d’un amour nouveau, poussent les spectateurs à se reconnecter à leurs propres émotions et traumatismes, estime-t-elle.
« Nous avons tous des pressions et des attentes familiales, des conflits, des traumatismes, de l’espoir », et se confronter à des sujets lourds, quand ils sont bien traités à l’écran, peut permettre à ceux qui regardent ces séries de mieux gérer leurs soucis, poursuit-elle.
La thérapeute, née à Séoul mais élevée aux États-Unis, raconte que les K-drama ont facilité son renouement avec ses racines, qu’elle rejetait enfant, lorsqu’elle souhaitait avant tout s’assimiler.
« Les messages des séries coréennes sont universels », dit-elle.
« La santé mentale, c’est comment vous vous sentez, comment vous vous comportez avec les autres, psychologiquement, comment votre cerveau est affecté par les choses (…) On voit cela dans une série coréenne. »
– « Adoucir mon cœur » –
L’enseignante américaine Jeanie Barry avait pour sa part entendu parler des K-drama lors de l’enterrement d’un membre de sa famille, quand une amie lui a conseillé de regarder la série « It’s Okay to Not Be Okay ».
« La façon dont cette culture traite les traumatismes, la dépression mentale, a vraiment touché une corde sensible chez moi », témoigne auprès de l’AFP Mme Barry, qui a participé à un voyage consacré à un K-drama en Corée du Sud organisé par Jeanie Chang.
« J’ai commencé à faire le deuil que je n’avais pas fait. J’ai beaucoup pleuré devant cette série mais elle m’a aussi fait voir qu’il y avait de la lumière au bout du tunnel », raconte la professeure.
Devenue adepte, elle dit avoir regardé 114 K-drama depuis et délaissé la télé anglophone.
Ces séries « me permettent d’adoucir mon cœur ».
Erin McCoy, une autre Américaine participant au même voyage, considère que les K-drama ont contribué à mieux contrôler sa dépression, apparue à l’adolescence.
« Quand on vit avec ça, on est tout simplement insensible donc on ne se sent pas nécessairement mal mais on ne se sent jamais bien non plus », explique-t-elle.
« Il y a tant de hauts et de bas dans chacune (de ces séries) et, en ressentant les émotions des personnages, cela m’a aidé à mieux m’identifier à ma propre personne. »
« J’ai senti que j’étais à nouveau capable d’exprimer et d’avoir des émotions. »
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