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Transition politique : Carton rouge au MSM pour la gestion de l’économie  

–       Axys : « Le PIB en termes réels s’est contracté de $ 17 milliards en 2019 à $ 16,2 milliards en 2024 »

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–       La croissance économique de plus en plus érodée par la dépréciation de la roupie

Dans un rapport intitulé The winds of change – Challenges for the new Government», Axys dresse un constat accablant de la situation économique, minée par des importations massives, une économie axée sur la consommation et la dépréciation accélérée de la roupie qui a dopé l’inflation, entraînant une flambée du coût de la vie pour les Mauriciens ces dernières années, le tout résultant en une contraction de l’économie en termes réels…
Axys met en avant que l’économie est à la croisée des chemins, faisant face à des défis majeurs, qui – s’ils ne sont pas relevés – pourraient bien menacer sa stabilité à long terme et ses perspectives de croissance. Ces défis trouvent leur origine dans des faiblesses structurelles de l’économie, des Demographic Shifts et d’autres facteurs comme la dépréciation de la roupie.

Si Maurice a réalisé un taux de croissance notable sur la dernière décennie (+5,9% de Compound Annual Growth Rate), essentiellement réalisée grâce à la consommation des ménages, Axys souligne que cette croissance s’est faite grâce à une escalade des importations, qui ont d’ailleurs atteint Rs 284 milliards en 2023, comparé à Rs 172 milliards en 2014… et de préciser que « the country’s growth story, while positive in nominal terms, masks a troubling trend when real GDP is adjusted for currency depreciation. The real GDP in USD terms has contracted at a rate of -0,3% CAGR since 2014, indicating that Mauritius’ economic growth is increasingly being eroded by the depreciation of the Mauritian rupee. »
Un commentaire laissant clairement transparaître de sérieux manquements en termes de gestion économique et de stratégie de la part du précédent gouvernement.  Et Axys enfonce le clou: « the real GDP contracted from USD 17 billion in 2019 to USD 16,2 billion in 2024. That means that the economy has shrunk by around USD 800 million over the past five years. »

Ce rapport, qui résonne comme une motion de blâme pour la gestion économique du gouvernement sortant et de l’ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy, explique que depuis 2014, la roupie s’est dépréciée de plus de 30% par rapport au dollar américain, « signif​icantly impacting the real value of the country’s output. » Pour y remédier, les experts d’Axys suggèrent diverses mesures, à commencer par un grand boost à la productivité, dans tous les secteurs économiques, qui est essentiel pour assurer une croissance soutenue du PIB. Cela peut ​se faire en adoptant des technologies avancées, en améliorant les compétences de la main d’œuvre, en encourageant l’innovation et en rationalisant les Business Processes.

Deuxième priorité : diversifier la base économique afin que le pays réduise sa dépendance sur une croissance axée sur la consommation et les importations. « This can be achieved by incentivizing domestic production in key sectors like agriculture, blue food (marine resources), and renewable energy among others. »

Troisième priorité nationale : développer une stratégie de croissance orientée vers l’exportation, ce qui permettra de balancer le déficit commercial et réduire la dépendance sur les importations, « in order to curb importation, we believe that we have to tax luxury items such as cars and high-end products. »

Concernant la dépréciation de la roupie qui fait peser une pression énorme sur l’économie, le rapport fait ressortir que « in the past five years alone, the rupee has fallen by 23,2%. This decline has resulted in significant inflation, which has exacerbated the cost of living for Mauritians. Here we would like to highlight that a drop in inflation does not mean that prices are going down, but prices are increasing at a lower rate as compared to the previous year. » L’inflation et la dépréciation de la roupie ont augmenté la facture des importations, surtout celle des produits alimentaires et de l’énergie, « straining household budgets. »

Dans un tel scénario catastrophe, la Banque de Maurice s’est vue contrainte d’intervenir sur le marché Forex pour stabiliser la roupie, « but its reserves are dwindling, with the net international reserves falling from USD 6,6 billion in FY19 to USD 4,9 billion in Februiary 2024, representing an import cover of only 7,4 months. The net reserves have shrunk by USD 1,7 billion. »

Axys précise qu’avec le compte courant et la balance des paiements du pays en territoire négatif (avec un déficit de Rs 29,6 milliards), « we expect the country’s reserve to decline further until the Balance of Payments situation is reversed. We believe that this is the reason behind the Rupee depreciation and unless this situation is fixed, the depreciating trend will persist. » Voilà qui est dit.

Au chapitre des agissements futurs de la Banque Centrale, Axys recommande une approche prudente aux taux d’intérêt et la nécessité de doper les réserves en devises, en augmentant les exportations et en attirant de l’investissement direct étranger.
Au final, Axys plaide pour une économie où l’innovation se développe sans contraintes, où l’entrepreneuriat est encouragé et où règne la justice sociale. Une économie où la bureaucratie est réduite et qui propose un environnement Business-Friendly permettant aux individus de réaliser leurs ambitions : « We should be committed to equality to ensure that opportunities are accessible to all, enabling a fair and just society. Through these efforts, we will build a resilient, inclusive, and prosperous future where creativity, fairness and sustainable growth are at the heart of our economic progress.”

 

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