On s’y attendait, l’ex-directeur général de la MBC Anooj Ramsurrun n’a pas eu l’élégance — un mot dont il doit ignorer la signification — de soumettre sa démission après la débâcle du parti et du gouvernement qu’il a défendus bec et ongles durant son mandat. Il a attendu de recevoir sa lettre de révocation, en se félicitant du travail qu’il avait accompli et du fait que ses droits aient été respectés — ce qu’il a systématiquement nié à des employés de la corporation — avant de s’en aller. En partant, il a utilisé un autre terme dont il ne doit pas connaître la signification : « fair-play ».
La MBC est, dit-on depuis des années, une réplique miniature du gouvernement avec ses contradictions, ses lobbies et des passe-droits. Elle est une institution dont les lois, qui auraient besoin d’une sérieuse remise à jour, ont été détournées pour passer de service de radio-télévision nationale à celui de grossière caisse de résonance du gouvernement en place, fonctionnant comme une boîte de propagande. Ce détournement de ses objectifs premiers s’est accentué ces dernières années avec la mise en place à sa tête d’un DG qui affichait ses couleurs politiques en déclarant « mon enn solda Pravind, mwa ! » Cette déclaration d’appartenance — pour ne pas dire de servilité — politique qui, dans une démocratie, aurait valu au DG au moins une remontrance, n’a suscité aucune réaction de son conseil d’administration — composé de hauts fonctionnaires — chargés de veiller à la mise en application de la loi qui régit la MBC.
Car s’il ne fait pas oublier Anooj Ramsurrun, ses délires et ses dérives, il ne faut pas mettre de côté que sa « politique » a été avalisée par ce conseil d’administration qui, en le laissant faire, a été son complice actif. Vous allez me dire qu’il était de notoriété — les enregistrements de Missié Moustass l’ont amplement démontré — que c’était l’épouse du Premier ministre qui dirigeait en fait la MBC en choisissant les sujets à diffuser et ceux qu’il fallait exclure. Certes, mais tout cela a été fait avec l’approbation, dans le silence, du conseil d’administration. Que je sache, les conditions d’emploi des hauts fonctionnaires ne leur imposent pas à rendre des comptes ou à prendre des directives de l’épouse du PM ! Il ne faut également pas oublier que ces directives partisanes ont été suivies à la lettre par un personnel, lui aussi servile, qui aujourd’hui dit à qui veut l’entendre qu’il a été forcé de suivre les ordres de l’ex-DG.
Durant le mandat — à rallonge — de l’ex-DG, je n’ai jamais entendu un syndicat protester contre le fait que leurs membres étaient obligés de violer quotidiennement leurs conditions de travail. On a vu des anciens employés embauchés comme consultants aider le DG à mener sa politique de propagande. Ils sont aidé des journalistes à monter des sujets diffamatoires diffusés dans le JT, surtout le dimanche, pour tenter de discréditer leurs confrères de la presse écrite avec des informations et des allégations jamais prouvées ou en fabriquant carrément des fake news. Les membres du conseil d’administration, le personnel et leurs syndicats et les consultants ont été des complices — souvent actifs — de la politique du DG visant à transformer les différents JT et différentes émissions d’informations en opération de propagande au service du gouvernement MSM et de ses alliés. Ils ont des comptes à rendre et des responsabilités à assumer.
Ce n’est pas seulement le conseil d’administration, la direction et le DG de la MBC qu’il faut changer, mais le système, en opération depuis des années, qui a transformé la radio-télévision nationale en caisse à propagande du gouvernement en place. Si l’Alliance du Changement se contente de remplacer les hommes et femmes de l’ancien gouvernement par les siens, en y ajoutant les carapates, la MBC restera ce qu’elle est. Ce sera un changement dans la forme. On va remplacer les longs sujets consacrés à Pravind par d’autres, dont Navin sera le principal personnage et les bandes orange et bleu du décor du JT par du rouge et du mauve.
Attendons voir la suite du feuilleton, en espérant que pour l’Alliance du Changement, en ce qui concerne la MBC, la rupture avec le passé ne sera pas que cosmétique !
MBC News
Ce retraité de la MBC qui a été embauché comme consultant a tenté de prendre la direction de la rédaction depuis le début de semaine. Embauché pour donner des conseils, il s’est transformé en donneur de directives pour la réalisation du JT, ce que les employés voient d’un très mauvais œil. Ce retraité réembauché est par ailleurs président d’une institution supposée veiller à la formation et développement des journalistes qui n’a jamais trouvé à redire des méthodes de « gestion » de l’ex-DG de la MBC et de sa manière, très particulière, d’appliquer les règles de la démocratie à la télévision nationale. Il est à souligner qu’il faisait également partie des « dévots » accompagnant l’ex-DG à des cérémonies religieuses, qui faisait partie de reportages diffusés dans le JT de la MBC.
Ce journaliste connu pour ne venir à la MBC que pour clocker sa carte le matin et l’après-midi en passant ses journées on ne sait où fait école. Son fils, également employé de la MBC, a adopté le même mode de fonctionnement, mais on savait quel était son emploi du temps de ses journées ces dernières semaines. Il aidait le politicien Adrien Duval à faire sa campagne dans la circonscription Numéro 4. Depuis les 60-0, le père et le fils ne se montrent plus à la MBC. Selon certaines sources, ils seraient occupés à renier le PMSD, dont ils ont été les supporters déclarés, pour essayer de se faire adopter par les Nouveaux Démocrates. Comme quoi, pour beaucoup de suiveurs du PMSD, la trahison est une seconde nature.
Cette employée de la MBC que l’on a vu faire des hugs à l’ex-DG de la MBC dans un clip diffusé sur les réseaux sociaux affirme aujourd’hui en avoir été la victime dans une tentative pour se positionner comme prochain DG. Et pourtant, sous le règne de l’ex-DG, cette employée a eu droit à des promotions à des postes de responsabilité avec des avantages qui vont avec, dont une voiture de fonction.