Le 60-0 de ce 11 novembre (troisième de l’histoire de notre pays quand même) restera inévitablement gravé dans nos mémoires et nos cœurs. Car il représente, surtout et avant tout, le sursaut d’une population qui partage un destin commun sur notre petit lopin de terre de 1 865 km2 face à des conditions de vie qui devenaient écrasantes. Notre déjà fragile tissu social étant fréquemment brutalisé et mis à mal par un régime répressif et dictatorial mené par Pravind Jugnauth. Ce 60-0 ne devra pas être un accident de parcours, mais un “landmark”.
Notre petit carré de terre, ô combien riche par sa diversité et sa pluralité, a forgé depuis des siècles des hommes et des femmes d’horizons multiples, mus par un même élan de solidarité, d’humanité et de fraternité. C’est le triomphe de cette unité qui a vu la victoire de l’Alliance du Changement. Cette passion patriotique s’est traduite par un vote sanction, exagéré selon certains, qui trouvent qu’il aurait dû être plus modéré, réfléchi.
Des conditions extrêmes, parfois, déclenchent des réactions extrêmes. C’est peut-être un peu ce qui s’est passé le 10 novembre. La dernière campagne électorale a pris une tout autre dimension avec l’explosion, littéralement, du scandale des écoutes téléphoniques porté par le(s) lanceur(s) d’alerte connu(s) comme Missie Moustass. Ces révélations ont eu leur lot de répercussions !
L’unité sera aussi au coeur de ce que fera ce gouvernement totalement inédit : c’est ce que souhaite et attend d’ailleurs chaque Mauricien. Que nos nouveaux dirigeants met latet ansam pour redresser notre pays et nous assurer un futur solide. Car désormais, il n’y a plus de doute : quand il le faut, le Mauricien sanctionne et sait se faire entendre. C’est l’une des (belles) leçons à retenir de cette joute électorale, à savoir que la population veille au grain.
L’euphorie de ce véritable “feel good factor” ne doit donc pas nous faire oublier nos priorités. Notre pays va mal. Notre économie, pour commencer, pilier du développement, garant de l’avenir de nos enfants et socle de notre durabilité, requiert un savant “make over”. Dans ce processus, le gouvernement PTr-MMM-ND-ReA devra faire preuve d’audace et d’ingéniosité. Il est quasiment inévitable qu’il prenne des décisions et des mesures qui paraîtront impopulaires, pour un certain nombre peut être trop « habitués » aux « cadeaux » et autres gratuités qui étaient la marque de fabrique de Jugnauth fils, tant il était porté par le désir d’une société matérialiste.
Énorme donc sera le boulot de ceux qui ont pris les rênes du pouvoir et qui ont à charge, entre autres priorités, de bâtir une économie forte et durable. Et en contrepartie, à nous, la population, de faire preuve de résilience et de patience. Parce qu’il n’y a pas de solution miracle ! Pour compenser pour les largesses et gaspillages qui ont été faits sous le précédent régime, il nous faudra avaler la pilule amère. Cela, Navin Ramgoolam et les siens ne l’ignorent nullement. Et il est attendu d’eux qu’ils fassent également un pas dans la même direction. Comme, pourquoi pas, éviter les envies de circuler dans des bagnoles ronflantes et rutilantes, de toucher des salaires mirobolants et exiger des bénéfices astronomiques, qui sont ponctionnés des poches des contribuables !
Nombreux sont les compatriotes qui souhaitent aussi et surtout de rebâtir notre nation arc-en-ciel sur des fondements plus solides, pour que notre harmonie sociale ne puisse être prise en otage, comme elle l’a été sous Pravind Jugnauth. La fierté Mauricienne, notre identité, passe par ce légendaire vivre-ensemble dont on a presque craint la disparition, tant les attaques et les divisions ont été multiples.
Avec le vent libérateur qui souffle, prions que les bonnes décisions soient prises et concrétisées afin d’assurer un environnement sain et salubre. Comme redéfinir les paramètres des socioculturels qui peuvent se révéler de sérieux dangers… Il faut pour cela audace et volonté. Ce nouveau régime ne s’inscrit-il pas dans cette veine ? Au final, encore une fois, ce sera l’unité qui triomphera.