La Federation of Managers (FoM) des collèges privés félicite l’Alliance du Changement pour sa victoire aux dernières élections générales et souhaite que le dialogue soit renoué avec les autorités. Ses dirigeants ont élaboré les aspects importants à prendre en considération pour une bonne rentrée scolaire au janvier prochain. Notamment le recrutement des enseignants.
Ramdass Ellayah, président de la FoM, a d’abord souligné que la fédération a rencontré tous les leaders politiques avant les élections pour leur exposer la situation des collèges privés subventionnés. Seul le Premier ministre dalors et leader du Mouvement Socialiste Militant (MSM), Pravind Jugnauth, n’avait pas répondu à leur demande. Il a mis l’accent sur l’importance de l’éducation pour la société. « Grâce à l’éducation gratuite offerte par sir Seewoosagur Ramgoolam, toutes les familles à Maurice ont connu un progrès social. Malheureusement, le gouvernement MSM, avec M. et Mme Luchoomun à la tête de l’Éducation, a voulu tout torpiller », dénonce-t-il.
Il a aussi dénoncé le système d’Extended Programme, qui a généré beaucoup d’échecs. « C’est pour cela que nous nous sommes fait un devoir de rencontrer les leaders politiques pour leur exposer la situation, car l’avenir de nos enfants était en danger », ajoute-t-il.
Ramdass Ellayah a également critiqué la mainmise de la Private Secondary Education Authority (PSEA) et les restrictions sur le financement. « En voulant nous asphyxier, ils ont fait du tort à nos enfants. Surtout que nous accueillons des enfants défavorisés qu’on a n’a pas voulu prendre dans les collèges d’État. » Il souhaite ainsi que le nouveau ministre de l’Éducation puisse recevoir l’exécutif de la FoM très vite afin de passer en revue la situation et préparer la rentrée scolaire.
Le Dr Jimmy Harmon, directeur adjoint du Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC) et responsable du secondaire, est revenu sur les réunions de sensibilisation pendant la campagne électorale. « Nous avions dans un premier temps, organisé des réunions avec les parents, qui étaient très concernés par la situation. À l’annonce des élections, nous avons estimé qu’il était important de sensibiliser également la société civile. »
Armand Tadebois, Manager du Collège Saint Joseph, a, lui, souhaité qu’une structure soit mise sur pied, où tous les partenaires de l’éducation pourraient s’exprimer. Il a aussi déploré le « dialogue de sourds » avec l’ancien gouvernement, citant en exemple le refus de la PSEA de valider le recrutement de psychologues, alors que ce sont des professionnels importants dans le développement de l’enfant. « Le bien-être vient avant l’éducation. Si un enfant n’est pas bien dans sa peau, comment va-t-il apprendre ? »
Mike Phanjoo, vice-président de la FoM, dira pour sa part que le changement est une décision du peuple pour un autre système d’éducation également. Il a ainsi estimé que la défaite de la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation sortante, Leela Devi Dookun-Luchoomun, est une « sanction contre le système qu’elle a mis en place et qui n’était pas adapté à la réalité. »
Dénonçant également les ingérences de la PSEA, il a dit sa surprise de voir que son directeur, Shiv Luchoomun, soit toujours en poste. « À mon avis, il aurait dû soumettre sa démission dès le lendemain des élections, comme beaucoup l’ont fait. » Il a émis le souhait que la nouvelle équipe soit à l’écoute des Stakeholders pour un bon système d’éducation.
Oodesh Bhowon a abondé dans le même sens. Il a lancé un appel pour revoir la politique de Post Graduate Certificate in Education (PGCE) dans le recrutement des enseignants. La FoM précise qu’elle n’est pas contre le fait que les enseignants fassent un PGCE, mais l’imposer comme critères de recrutement est inapproprié, car il n’y a pas suffisamment de personnes formées sur le marché. « Nous avons actuellement de gros problèmes de recrutement, surtout si la PSEA met trois à quatre mois pour valider. »
Afin de ne pas avoir de problème de Staffing à la rentrée scolaire, en janvier, la FoM souhaite que le nouveau ministre de l’Éducation puisse se pencher sur ce dossier rapidement.