Journée importante pour le pays

Après trois semaines de campagne électorale intense, un peu plus d’un million d’électeurs de Maurice, de Rodrigues et d’Agalega auront la possibilité ce dimanche d’exercer un droit puissant et souverain qui leur a été donné dans le cadre du processus démocratique : ils auront la possibilité de choisir le gouvernement qui aura la responsabilité de diriger le pays durant les cinq prochaines années. Il n’est un secret pour personne que ce pouvoir a été obtenu de longue lutte sous le leadership des grands tribuns du PTr. Après des décennies de lutte, le suffrage universel a été accordé pour la première fois en 1957.
Cette lutte a connu son summum lors des élections générales de 1967, lorsque la majorité des électeurs a voté en faveur de l’accession du pays à l’indépendance, qui a été obtenue l’année suivante, soit le 12 mars 1968. Après des hauts et des bas, qui ont caractérisé la démocratie dans les années 1970, le gouvernement MMM-PSM devait amender la Constitution afin que les élections générales soient organisées obligatoirement tous les cinq ans. C’était un progrès majeur en matière démocratique, en attendant que les mêmes principes soient appliqués aux élections municipales et villageoises. Tout cela pour dire l’importance de la journée de demain.
L’ambassadeur des États-Unis, Henry Jardine, a eu le mot juste pour définir l’importance de la journée électorale à l’occasion de la présidentielle américaine le 6 novembre. « This is a really significant event that we wanted to share with so many people here in Mauritius. I think it’s really important to share this because, again, we share very common values of democracy, principles of democracy, open debate, public discourse. These are values that are important for both our countries, both our governments, and really critical to a stable, peaceful government that provides the support services that the people expect and need. And so it’s an important moment in our country, and it’s one that I’m excited to share with all of you. And it’s one that I know you’re excited to be having in the coming days, and I wish the best for Mauritius for its upcoming elections. »
À part quelques problèmes çà et là, la campagne électorale s’est déroulée dans le calme. Et elle a connu un gros déplacement des foules dans les meetings et congrès organisés par les eux principaux blocs politiques, l’Alliance Lepep et l’Alliance du changement. Ces rassemblements ont, comme on le sait, culminé dimanche dernier sur deux grands meetings nationaux organisés par les deux blocs, à Phoenix et à Port-Louis, qui ont mobilisé des milliers de partisans.
Une troisième force politique a émergé cette année, composée d’une coalition d’une dizaine de petits partis sous la bannière de Linion Reform, et qui s’est manifestée dans certaines circonscriptions particulières. Sa présence pourrait jouer en faveur de l’un ou l’autre principal bloc politique, même si elle se présente comme une alternative face aux deux blocs. Mais un invité imprévu à la campagne électorale a été sans nul doute le whistleblower Missie Moustass, qui a dominé les réseaux sociaux à Maurice durant ces trois dernières semaines. Son succès a été tel que les autorités ont interrompu pendant au moins un jour l’accès aux réseaux sociaux.
Les enregistrements téléphoniques, qui ont été mis en circulation, ont été suivis par des milliers d’internautes. Certes, ces enregistrements mettent sur le tapis la violation de la vie privée des Mauriciens, avec ou sans la permission des autorités compétentes. Se pose donc la question de la sécurité digitale dans le pays, que n’importe quel gouvernement qui arrive au pouvoir devra régler. Mais il faut aussi reconnaître que le contenu de ces enregistrements a mis en lumière les dessous de la gouvernance de l’actuel gouvernement.
Personne ne pouvait imaginer qu’au-dessus des députés et ministres démocratiquement élus pourrait opérer une force supérieure. D’aucuns pourraient se demander si les députés et ministres élus ne font que de la figuration, sans compter que ces opérateurs de l’ombre font fi de tout protocole élémentaire ou diplomatique. D’autres personnes qui opèrent les réseaux sociaux n’hésitent pas à violer les dossiers secrets des compagnies opérant dans les services financiers, mettant en péril la réputation du pays dans ce domaine. Nous invitons ainsi tous les électeurs à se munir de leur carte d’identité et à exercer leur devoir civique demain.

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