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Taxis : La FHTA dénonce l’indifférence des autorités et soutient les mesures de l’Alliance du Changement

La Federation of Hotel Taxis Association (FHTA) est montée au créneau pour dénoncer les nombreux problèmes auxquels les chauffeurs de taxi doivent faire face en ce moment. Elle déplore le fait que les différentes démarches auprès des autorités soient restées vaines. Elle accueille toutefois les mesures annoncées par l’Alliance du Changement, tout en souhaitant que cela puisse aider à améliorer leur situation.
La FHTA, qui regroupe les chauffeurs de taxis basés dans les hôtels, est rejointe dans cette initiative, par la Flacq Taxi Owners Association, et de nombreux chauffeurs de taxis basés dans les villages. Selon Yash Murrakhun, cette démarche vise à démontrer que les problèmes des chauffeurs de taxi ont été ignorés par le gouvernement. « Nous avons fait des pétitions, qui ont été transmises au Premier ministre, Pravind Jugnauth. Nous avons demandé des réunions avec le ministre du Transport, Alan Ganoo. Mais toutes nos démarches ont été ignorées. Nous sommes à bout. Nous voulons aussi trouver la lumière au bout du tunnel », déclare-t-il.
Yash Murrakhun indique que la FHTA avait organisé un forum-débat à la municipalité de Quatre-Bornes, en novembre 2016, auquel Alan Ganoo avait participé. « À cette époque, il nous avait dit qu’il comprenait nos problèmes et avait même proposé des solutions. Mais une fois qu’il est devenu ministre du Transport, il nous a semblé qu’il ne comprenait plus rien. Il n’a même pas eu le temps de nous recevoir »,dit-il.
Le porte-parole de la plateforme des taximen est d’avis que le système d’opération de ce secteur est dépassé et qu’il est temps d’évoluer, afin que les chauffeurs de taxi puissent aussi faire des progrès. « Pour pouvoir rouler un taxi de nos jours, il faut avoir un pass. Si jamais le taximan tombe malade et qu’il veut avoir recours à un chauffeur freelance pour le remplacer, il faut faire une demande à la NLTA. Les procédures sont longues et peuvent prendre des mois. Comment le chauffeur de taxi fait-il entre-temps, pour vivre ? », se demande-t-il.
Il dresse un parallèle avec les compagnies de location de voitures (Contract Cars), les tour opérateurs et même les compagnies d’autobus, qui peuvent recruter un chauffeur sans avoir à passer par toutes ces procédures. De plus, si un chauffeur de taxi veut faire transférer sa patente à un de ses enfants, il doit jurer un affidavit, sans compter que les procédures sont longues, également.
Les chauffeurs de taxi s’élèvent également contre le fonctionnement du Taxi Operators Welfare Fund (TOWF), se révélant être une contrainte. « Pour renouveler son permis de taxi, il faut payer Rs 300 tous les mois au TOWF. Toutefois, si un chauffeur de taxi décide de transférer sa patente à un de ses enfants, il perd tout son argent. La somme restera dans le fonds et son enfant aura à créer un autre compte pour lui », ajoute-t-il. Il fait aussi comprendre que la fédération avait sollicité plusieurs partis politiques pour exposer ses problèmes. « Seule l’Alliance du Changement a été à l’écoute et a inclus nos suggestions dans son programme électoral. Nous accueillons également les autres mesures annoncées dans ce secteur », reconnaît-il.
Au sujet de la proposition de l’Alliance du Changement pour le transport gratuit à tous et si cela ne risque pas d’impacter sur les taximen, Yash Murrakhun déclare que les taxis seront inclus dans ce système. « J’ai pris le soin d’aller demander des explications au sujet de cette mesure. D’après ce qu’on m’a fait comprendre, les taxis bénéficieront aussi de ce système et la Transport Allowance ne sera pas aboli dans les entreprises », explique-t-il.

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Témoignages

Isabelle Amélia : « Six mois à attendre un Death Grant »
Isabelle Amélia, dont l’époux, Tony, est décédé en mai dernier, a témoigné de son calvaire auprès de la TOWF, pour bénéficier du Death Grant. «Il m’a été dit dans un premier temps que mon époux n’était pas en règle avec le paiement. J’ai cherché tous les reçus qu’il avait à la maison et j’ai vu qu’il avait effectué les paiements jusqu’à 2026. Quand je leur ai montré le reçu, ils m’ont dit qu’ils vont me verser l’argent dans deux semaines, mais six mois plus tard, j’attends toujours », dénonce-t-elle.
Elle explique que les officiers de la TOWF, viennent lui dire, cette fois-ci, qu’il y a des paiements antérieurs qui étaient dus. Elle se demande ainsi comment cela peut être possible, d’autant les paiements ont été faits jusqu’en 2026, donc, deux ans en plus. « Déjà que je me retrouve seule avec mes enfants, je dois passer mon temps à faire des démarches auprès de la TOWF. Au dernier moment, je me suis retrouvée devant un bureau fermé. La TOWF avait déménagé et je ne savais pas où se trouvait le nouveau bureau. »

Ashvin Limbeea : « 11 mois pour transférer la patente de mon père en mon nom »
Ashvin Limbeea a été appelé à remplacer son père au volant de son taxi, quand celui-ci est tombé malade, l’année dernière. Il témoigne d’un véritable parcours du combattant, pour le transfert de la patente. « Les procédures ont pris 11 mois. J’ai même dû en parler sur une radio, pour que finalement, les autorités concernées fassent le nécessaire », témoigne-t-il.
Entre-temps, il n’avait pas le droit d’opérer le taxi de son père, alors que ce dernier ne pouvait travailler. Mais le plus révoltant, dit Ashvin Limbeea, est que tout l’argent que son père a contribué au TOWF est resté bloqué dans ce fonds. « Le permis d’opération a bien été transféré à mon nom, mais, j’ai dû faire un nouveau compte à mon nom, au TOWF. Tout l’argent que mon père a contribué est resté dans le fonds et ne peut être transféré à mon nom. Au final, je me demande à quoi sert cette contribution. »

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