Candidat au No 16 (Vacoas/Floréal) sous la bannière de Linion Reform, Patrick Philogène, qui a fait ses premiers pas en politique en 2017 avec Nou Repiblik, est convaincu que les Mauriciens feront le bon choix pour une île Maurice propre et nouvelle. Père de trois enfants et grand-père de deux petits-enfants, Patrick Philogène est né et a grandi à Floreal. La circonscription No 16 qu’il connaît par cœur est férocement convoitée d’une part par l’Alliance du Changement avec Joanna Bérenger, Jyoti Jeetun et Mahen Goondea et de l’autre par L’Alliance Lepep avec Alexandre Le Blanc, Asant Govind et Deenoo Parveshsingh Lutchmee. À quelques jours du scrutin, Patrick Philogène pense que Linion Reform peut faire trancher l’électorat. Il se confie à Le-Mauricien.
Pour commencer, quelques mots sur votre parcours.
Je suis né et j’ai grandi dans la circonscription à Floréal. J’ai principalement évolué dans le secteur privé. Après avoir commencé des études d’ingénieur, j’ai décidé de tout arrêter pour créer ma première boite de construction et je suis dans le domaine depuis déjà 35 ans. Il y a 15 ans, j’ai aussi créé une entreprise pour la promotion immobilière et il y a 10 ans, je me suis lancé dans le tourisme. Donc, oui, je suis un entrepreneur, et je suis un peu touche-à-tout.
Quand et comment avez-vous commencé la politique ?
J’ai commencé la politique en 2017 avec la création de Nou Repiblik, dont j’ai été le président. À l’époque Nou Repiblik avait pour vocation première d’être un Think Tank et elle s’est ensuite transformée en parti politique. Nous avons, par la suite, rejoint Lalians Lespwar pour les élections de 2019 et avions aligné 12 candidats. C’était une petite campagne sympathique, mais après je me suis remis au travail, parce qu’il fallait bien que je me nourrisse.
Finalement, il y a trois mois, j’ai fait une première rencontre avec Nando Bodha et j’ai, on va dire, succombé à ses propositions de créer une nouvelle alliance. J’ai donc décidé de rejoindre l’alliance Linion Reform avec comme but de faire, de ce que moi j’appelle, une force d’alternance. C’est ce que les autres appellent la troisième force.
C’est un fait, les Mauriciens en ont marre de ces deux familles et de leurs partis béquilles qui dirigent le pays ! Ces deux familles qui se marient entre elles, puis qui divorcent… et qui finalement laissent le peuple mauricien trahi, dupé. D’ailleurs, moi je ne suis pas satisfait du pays que j’ai et au lieu de rester assis chez moi, derrière mon clavier d’ordinateur à tout critiquer sur les réseaux sociaux, j’ai décidé de m’investir pour faire de la politique autrement. Il y a encore des gens qui aiment leur pays !
Il y a encore des gens qui veulent que Maurice retourne comme avant, redevienne propre, avec une politique noble qui aurait pour principal objectif de servir le peuple plutôt que de se servir. C’est aussi mon objectif. Je ne suis pas d’accord avec ce qui se passe, et je pense qu’il faut des gens comme moi et il y en a beaucoup qui veulent apporter un changement radical dans le pays. Il y a beaucoup d’offres et d’opportunités à Maurice, mais qui ne sont pas mises en avant.
Comment se passe la campagne au No 16 ? Quel est le retour sur le terrain ?
Contrairement aux sondages biaisés de part et d’autre, notamment sur les réseaux sociaux, nous constatons, à notre niveau, autre chose. J’ai fait campagne au No 10 dans le cadre des partielles, puis j’ai bougé au No 16 et les gens sont très positifs à notre appel.
Il y a effectivement, en ce moment, des offres en tout genre, il y a des bribes électoraux et des données qui faussent quelque part la démocratie. D’ailleurs, il faudrait trouver un moyen pour arrêter cela, car ce n’est pas à la veille des élections que vous allez trouver des mesures pour plaire à la population ! Pourquoi attendre la veille des élections ? Pour faire basculer les votes ? Et nous savons très bien qu’il y a des gens qui sont dans le besoin et qui ont besoin de cet argent, mais est-ce que cela est correct d’annoncer de telles mesures, là, maintenant ? Après il y a évidemment la cherté de la vie.
Que vous disent les habitants du No 16 ?
Il y a encore une petite partie qui est habituée à demander aux politiciens qui viennent les voir : “ki ou pou fer pou nou ?” J’ai la simple réponse : nous nous occuperons de vous, mais pas tout de suite, car le plus urgent c’est de travailler pour le pays, de redresser le pays. L’urgence c’est d’assainir le pays, c’est de se débarrasser de la mafia !
Comment réagissent-ils à cela ?
Ils sont plus réceptifs une fois que ce premier choc de cette réponse est passé. Ils deviennent plus raisonnables et avouent que le problème est particulièrement complexe. Ils savent qu’il y a un problème avec ces familles qui ont accaparé le pays. Il y a une masse silencieuse extraordinaire complètement acquise à notre cause. Évidemment, on a un déficit de communication du côté des médias, des réseaux sociaux, car vous le voyez comment les grands partis investissent massivement dans les campagnes en ligne avec les faux comptes, etc.
Au vu de tout ce que vous dites, pensez-vous que Linion Reform puisse créer la surprise lors des prochaines législatives ?
Il y aura définitivement quelques surprises. Linion Reform peut surprendre. Bon, je n’ai pas toutes les données en mains, car j’ai actuellement la tête dans le guidon et je me concentre essentiellement sur le No 16, mais les Mauriciens sauront choisir. Ce sont eux qui décident.
Le mot de la fin.
Je voudrais surtout m’adresser aux jeunes politiciens, et ce peu importe où ils sont. Il faut qu’ils se réveillent. Ce n’est pas parce qu’ils sont jeunes qu’ils doivent rester tranquilles. Ils ne peuvent pas laisser faire la mafia dans le pays. Ils ne peuvent pas continuer à avaler les couleuvres de ces grands partis. C’est un cri du cœur d’un parent aux jeunes: nous avons besoin de jeunes politiciens intègres et soucieux de l’avenir du pays. Il ne faut pas continuer de laisser penser qu’il y a à Maurice des gens indéboulonnables. Non ! Quand la mafia nous dirige, il faut avoir le courage de dénoncer.
(Propos recueillis par Kovillina Durbarry)