Les ouvrières de l’usine Princes Tuna (Mauritius) de Riche-Terre sont en grève depuis hier. À l’origine de ce débrayage : le non-respect d’un accord collectif signé en 2013. Tout porte ainsi à croire que des centaines d’ouvrières de l’usine comptaient maintenir leur mouvement après l’échec des négociations avec la direction de cette entreprise de transformation de thon pour les marchés européen et local.
Rencontrant les ouvrières de Princes Tuna hier, le président de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, a indiqué qu’un accord collectif existait avant que l’entreprise ne passe sous le nom de Princess Tuna (Mauritius). « Cet accord collectif est en vigueur », maintient-il. « Lorsque nous avons porté l’affaire devant la Commission for Mediation, nous avons insisté sur la nécessité de revoir les salaires et les conditions de ces travailleurs selon cet accord collectif. Ce matin (hier, NdlR), j’ai fait savoir que cet accord n’avait pas été revu pour que les salariés touchent leur salaire réel, raison pour laquelle les ouvrières ne reprendront pas le travail », s’appesantit-il .
Lors d’une rencontre avec les ouvrières de la compagnie, le président de la CTSP a demandé à celles-ci de « garder leur calme, car personne ne pourra prendre de sanctions à leur encontre ». Dans une déclaration, il a affirmé que les employées sont toujours en grève, « car depuis deux ans, elles attendent toujours une structure salariale appropriée ». Il ajoute que « les travailleurs qui comptent entre cinq à dix années de service touchent le même salaire, alors qu’il existe un accord avec l’ancien propriétaire de l’usine. »
Comme l’accord n’a pas été respecté, « le mouvement de grève se poursuit », reprend le syndicaliste. Rappelant qu’un accord collectif avait été signé avec IBL en 2013 pour maintenir leur temps de service, « la direction de l’usine dit maintenant qu’elle ne reconnaît pas cet accord. » « C’est par le biais d’une vidéoconférence que j’ai pu prendre contact avec le département des ressources humaines. Ce dernier a expliqué qu’il était en contact avec l’état-major de l’entreprise pour décider de la marche à suivre. Nous voyons maintenant que le réajustement salarial n’a pas été appliqué pour beaucoup d’employés de l’entreprise, surtout ceux au bas de l’échelle. Résultat : ceux ayant une vingtaine d’années perçoivent un salaire prévalant depuis cinq ans. »
Le syndicaliste a ainsi annoncé que le mouvement de grève se poursuivrait. Les inspecteurs du ministère du Travail en ont été informés. Quant aux ouvrières de l’usine, elles disent être dans la confusion totale en ce qui concerne le réajustement salarial proposé par le gouvernement. « Li pa kapav gard enn mwa lapey ar li. Kot kas-la ete ? » ont lancé les ouvrières de l’usine.
Dans tous les cas, pour ces ouvrières, la situation est « très embarrassante », et ce, d’autant plus que la fin de l’année approche à grands pas et qu’elles devront redoubler les efforts pour les commandes de décembre. « Ce n’est pas à travers une réunion dans un petit bureau que nous arriverons à nous faire comprendre. Cette situation a assez perduré », estiment-elles.
Relations industrielles: Grève des employées de l’usine Princes Tuna
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