Brutalité policière alléguée : Le DPP initie une enquête judiciaire sur la mort suspecte de Jacquelin Juliette

« Inn montre mwa enn gro leker. Enn leker pa kapav sa groser-la ». Varsha, la sœur cadette de Jacquelin Juliette, décédé le 4 janvier suite à une intervention policière à Cité Ste Claire, Goodlands, refuse de croire que son frère est mort de causes naturelles. Elle affirme avoir vu le cœur de son frère lors de l’autopsie et ne comprend pas comment il pouvait être de cette taille. « Mon frère n’avait aucune maladie, comment peut-on parler de cause naturelle ? » s’interroge-t-elle. Déterminée, elle ne compte pas abandonner tant que justice n’aura pas été rendue.

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Depuis les révélations des « Missier Moustass Leaks », la famille a consulté plusieurs avocats, dont Mes Rama Valayden et Sanjeev Teeluckdharry, pour discuter des prochaines étapes. Ils réclament une contre-expertise médicale pour déterminer si les causes invoquées officiellement sont réelles, ou si elles sont le résultat de brutalités policières, comme le suggèrent clairement les écoutes téléphoniques.
La mort de Jacquelin Juliette, un habitant de Cité Ste Claire, Goodlands, décédé en janvier dernier après une intervention musclée de l’ADSU, prend un nouveau tournant. Bien que l’autopsie initiale ait conclu à une mort naturelle due à une crise cardiaque, de récentes révélations sèment le doute. Des enregistrements audio, diffusés sur les réseaux sociaux, suggèrent que des pressions auraient été exercées pour orienter les conclusions de l’autopsie vers une cause naturelle, dissimulant ainsi d’éventuelles brutalités policières. Ces éléments ont suscité une vive émotion et incité la famille à trouver la vérité dans la mort de Jacquelin Juliette.
Le 4 janvier, lors d’une opération de l’ADSU à Cité Ste Claire, Goodlands, Steve Jacquelin, alors âgé de 36 ans et père de deux enfants, est décédé dans des circonstances tragiques. Selon Varsha Juliette, la police a tenté de pénétrer dans leur cour, ce qui a provoqué une altercation. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on voit Jacquelin Julietteêtre forcé à monter dans un véhicule de police. À un moment, un officier semble l’étrangler. Après avoir été relâché, Jacquelin Juliettea confié à sa famille souffrir de douleurs atroces aux parties intimes. Affirmation confirmée dans les fameux leaks postés sur les réseaux sociaux.
« Li senti enn somey lamor »
« Il ne semblait pas bien. Il disait avoir de terribles douleurs », raconte Varsha. « Li dir mwa li santi enn somey lamor, lerla mem mo desid pou amenn li lopital. », a-t-elle confié à Week-End. Transporté à l’hôpital de Pamplemousses, Jacquelin Julietten’a pas survécu à ses douleurs atroces.
Une plainte a été déposée auprès de la police, évoquant une affaire de brutalité policière. Cependant, l’autopsie initiale n’a révélé aucune blessure et a conclu à une crise cardiaque. Neuf mois après le décès, les « Moustass Leaks » ont révélé de possibles falsifications dans les conclusions de l’autopsie. Sur un enregistrement, des voix attribuées au commissaire de police, Anil Kumar Dip, et au chef du département médico-légal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, semblent discuter d’une orientation des résultats de l’autopsie vers une cause naturelle.
Face à ces accusations, le bureau du Directeur des Poursuites publiques a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire, et ce, après avoir reçu une copie des dossiers de la part de la police et de l’Independant Police Complaints Commission. La première séance se tiendra devant la Cour de Pamplemousses le lundi 28 octobre à partir de 13h30.
Jacquelin Juliettelaisse derrière lui deux enfants et une veuve. La famille ne compte pas abandonner sa quête de justice pour sa mémoire, mais aussi pour dénoncer et faire cesser la brutalité policière surtout envers les plus démunis et ce qui constitue un délit de faciès récurrent dans notre république.

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Monica Juliette, une veuve en quête de vérité
Monica, la veuve Steve Juliette, dit vivre un calvaire depuis la révélation des Missie Moustass Leaks. Ces enregistrements audio, faisant état d’une conversation suspecte entre des hauts responsables, ont relancé ses doutes sur les circonstances du décès de son mari. Déjà en situation précaire, la perte de son époux a aggravé sa condition et celle de ses deux enfants. Elle réclame justice et souhaite comprendre les véritables causes de ce drame. La famille, profondément marquée par ces révélations, s’est tournée vers les Avengers pour obtenir une aide juridique. Malgré la douleur, Monica Juliette dit trouver du réconfort dans la prière.

Les Moustass Leaks

La diffusion des Moustass Leaks a secoué le gouvernement, mettant en lumière des intrigues troublantes au sommet de l’État, mais sussi au plus haut de la police mauricienne. Ces enregistrements, issus d’un vaste réseau d’écoutes, révèlent un système d’espionnage sophistiqué et des comportements controversés de certains membres du gouvernement sortant, de proches du pouvoir, ainsi que du commissaire de police, Anil Kumar Dip. Dans l’une des bandes sonores, une voix, attribuée — et qui y ressemble beaucoup — au chef de la police, ordonnant en implorant le chef du département médico-légal, le Dr Gungadin, de falsifier les conclusions sur le décès de Steve Juliette.
Bande Sonore de Missie Moustass (les voix sont attribuées aux intervenants)
CP : Ki dir dok ?
Médecin légiste : Yes patron bonzour.
CP : Kisannla pou fer sa lotopsi-la ?
Médecin légiste : Mo pou al laba, mwena 2 kes Candos, mo bat sa vit mo pou al Porlwi.
CP : Kifer ou pa fer amen li isi mem ?
Médecin légiste : Kes la Porlwi mem.
CP : Samem kouyon ki’nn mor sipoze ADSU so soz lala
Médecin légiste : Li Porlwi mem la
Dip : Eh fer sa ou mem. Inside Information zot pe dir sipa fin bez li kout pie dan so p***, lagrain sipa ki.
Médecin légiste : Dakor ! Dakor !
Dip : Fode pa tousala trouve. Sinon zot pou vinn hostile, zot pe atan samem-la.
Médecin légiste : Bizin trouv p*** la ou pa trouve ?
Dip : Ou pa bizin trouv nanye. Inn mor sipaki g** pain. B*** in mor natural cause. Ok ?
Médecin légiste : Ale korek

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Brutalités policières : l’IPCC enregistre 4 259 plaintes depuis 2018
Bien que certains soutiennent que de telles pratiques ont toujours existé, les technologies contemporaines et les réseaux sociaux ont contribué à mettre en lumière ces comportements répréhensibles au regard de la loi. Depuis sa création en 2018 jusqu’en juin 2024, l’Independent Police Complaint Commission (IPCC), l’institution chargée d’enquêter sur les allégations de brutalités policières, a enregistré un total de 4 259 plaintes. Ce chiffre a été communiqué par le Premier ministre sortant, Pravind Jugnauth, en réponse à une question parlementaire du député Ashley Ittoo le 25 juin. « Comme le montrent les statistiques, les mesures prises par la police portent leurs fruits. Cependant, chaque cas reste inacceptable », a déclaré le Premier ministre, exprimant sa confiance dans une amélioration future de la situation.

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