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Alliance du Changement – À Saint-Pierre (No 8) — Ramgoolam : « Mo’nn amenn enn vanpir mo’nn fer li eli isi »

Le leader de l’Alliance du Changement, Navin Ramgoolam, a admis avoir commis une grosse erreur politique. « Mo admet mo’nn fer enn gro erer. Mo’nn amenn enn vanpir. Mo’nn tir li dan presipis ek mo’nn mett li la ek fer li eli. Li ti atrap drapo Ptr. Nou pou fer tou pou remet li dan presipis kot li sorti », a-t-il lancé lors d’un meeting organisé hier dans la cour du Mohit Hall, à Saint-Pierre. Les leaders de l’Alliance du Changement – à savoir Paul Bérenger, Richard Duval et Ashok Subron – ont pris la parole à cette occasion, en dépit d’une pluie qui a arrosé la région.

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Navin Ramgoolam est d’avis que Maurice est arrivée à la croisée des chemins. « De la même manière qu’une personne a un destin, un pays l’a également », a-t-il dit, avant de se demander ce que serait devenu le pays si Paul Bérenger et lui, ainsi que quelques amis, n’étaient pas là. « Il y a un Dieu pour Maurice. J’ai survécu au Covid ainsi que tout ce que m’a fait subir le gouvernement. Et je suis toujours là. Il y a une raison à cela », a-t-il estimé.

« En 1967, il y a eu les élections pour l’indépendance. En 1969, Gaëtan Duval nous a rejoints afin de nous donner un coup de main. 57 ans plus tard, il nous faut nous battre pour notre liberté », a-t-il constaté. Il a ensuite dénoncé la perte de pouvoir d’achat, parce que, dit-il, la roupie a perdu près de 50% de sa valeur. Aussi a-t-il annoncé qu’une semaine après l’arrivée de l’Alliance du Changement au pouvoir, les prix de l’essence et du diesel baisseront.

Avec le nouveau gouvernement, le pouvoir quittera Lakwizinn pour revenir à nouveau au Cabinet. Il a aussi accusé L’Alliance Lepep d’avoir « copié » ses propositions, dont l’abolition de la redevance télévision de Rs 150 et l’accès gratuit aux médicaments.

Auparavant, Paul Bérenger s’était adressé à l’assistance. L’occasion pour lui de féliciter la Commission électorale pour la façon dont le dépôt des candidatures s’est déroulé, et ce, non seulement grâce aux membres de la Commission, mais aussi des services de police. Il a ensuite noté que L’Alliance Lepep est « gagnée par la panique » et que son programme électoral « ne vaut rien, car il comprend n’importe quoi ». Pour lui, l’enjeu des prochaines élections est la nécessité de baisser les prix, de combattre la corruption et de remettre la démocratie sur les rails, aussi bien au Parlement que dans le pays en général.

Rappelant ensuite que le commissaire de police, Anil Kumar Dip, impliqué dans une affaire de blasphème, est parti rencontrer l’évêque de Port-Louis pour lui signifier qu’une enquête est en cours dans les Missie Moustass Leaks, il met celui-ci au défi de se rendre à la police ou de jurer un affidavit pour nier qu’il ne s’agit pas de sa voix sur les bandes sonores. « Personne ne peut mentir dans des déclarations sous forme d’affidavit », dit-il.

Le leader du MMM a par ailleurs dénoncé l’absence d’un membre de la communauté sino-mauricienne dans la liste des candidats de L’Alliance Lepep. Avant d’inviter l’électorat de Quartier-Militaire/Moka (No 8) à voter pour les trois candidats de l’Alliance du Changement.

De son côté, Richard Duval s’est dit d’avis que la circonscription No 8 est « spéciale », notamment du fait de « multiples cas de mort d’homme liés au scandale de Procurement ». Il ajoute : « Ou kone komie dimounn inn mor akoz Procurement ? Sa tas nwar-la ankor la lor gouvernma-la, ki pa’nn fer narien. Il n’a eu pitié de personne. Ni pour la veuve de Kistnen, ni pour son fils, jeune orphelin. »

Pour Richard Duval, « il faut changer le cours de l’histoire ». Il affirme ainsi : « Destin nou pei dan zot lame. Nou bizin kapav amenn sanzman-la. Nou bizin enn demokrasi kot fer bon viv. Nou kone MSM inn detrwir lepei e nou bizin pa donn zot okenn drwa rant kot ou. » Dénonçant les cas « où la police débarque chez des citoyens aux petites heures du matin, kot inosan vinn koupab », il estime que « nou napa kapav aksepte sa ».

L’érosion du pouvoir d’achat et le niveau élevé du coût de la vie a été également un point fort de son intervention. Richard Duval déplore en outre que des interpellations parlementaires soient demeurées sans réponses, avant de dire qu’il serait « suicidaire que la population donne un troisième mandat au gouvernement sortant ».

Pour Ashok Subron, les électeurs du No 8 ont une responsabilité supplémentaire, soit de « tir parin ek marenn lamafia ». Il note ainsi que, le 18 novembre 2022, les membres de ReA et lui avaient fait l’effort d’assister au meeting du Ptr dans cette circonscription car une première ligne rouge avait été franchie avec le meurtre de Kaya Kistnen.

Le gouvernement sortant est « mafieux », dit-il, car « il y a eu complicité pour tuer son propre agent ». Selon lui, l’affaire Kistnen est une « haute trahison du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et de ses deux anciens colistiers, Yogida Sawminaden et Leela Devi Dookun ». Ashok Subron a ensuite rappelé que lorsque le gouvernement MSM avait pris le pouvoir en 2019, « la taxe indirecte payée par chaque famille était de Rs 14 000, alors qu’aujourd’hui, au bout de cinq années, elle a doublé pour atteindre les Rs 28 000 par ménage ».

Babita Thannoo a pour sa part dénoncé les assassins de Kaya Kistnen, tout en se demandant si ceux qui ont essayé de ternir la réputation de sa veuve sont de « vrais hommes ». Elle a aussi critiqué le fait que « ceux qui ne sont pas partisans du MSM sont victimes de discrimination ». Cependant, elle se dit d’avis que les Mauriciens « qui deviennent des chatwas sont en réalité des victimes de la peur qui s’est installée sous le régime de Jugnauth ». Et de conclure en affirmant que le prochain gouvernement « rendra à la population sa liberté ».

Dhaneshwar Damry s’est félicité de son côté de la synergie entre les partis de l’alliance, avant de parler de « la douleur des familles dont les enfants sont tombés dans l’enfer de la drogue ». Quant à Anil Baichoo, qui a également pris la parole, il s’est demandé « où sont les associations socioculturelles alors que le commissaire Anil Kumar Dip a blasphémé des divinités hindoues ».

Le meeting était présidé par Govinden Venkatasami, qui a fixé rendez-vous à Port-Louis pour le dimanche 3 novembre.

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