La campagne électorale tant attendue ayant enfin démarré, quels sont les divers moyens pour les citoyens comme pour les hommes politiques de contribuer à des élections réussies ?
Avocat spécialisé en droits humains et directeur de la Pro Bono Law Clinic, Erickson Mooneapillay, fait ressortir que c’est le moment où le pouvoir revient au peuple. « C’est maintenant au peuple de décider qui doit partir et qui doit gouverner ». Il incombe, dit-il, au citoyen, de pouvoir discerner entre les charlatans qui défendent leur leader à tout prix et ceux qui prennent un engagement solennel d’œuvrer pour leurs mandants. Quant au type de leadership de mise pour relever les défis actuels, il estime qu’il faut un leadership jeune et à la fois mature. « Un leadership qui allie intransigeance quant à notre politique extérieure sur les dossiers tels que les Chagos et notre zone économique exclusive et souplesse quand il s’agit de politique intérieure sur les sujets tels que la liberté d’expression », appuie-t-il. Aux politiciens, il invite à placer l’humain au centre de toute décision et de respecter leurs engagements.
Ancien secrétaire du Conseil des Religions, Bashir Nuckchady, considère que les leaders religieux ont un rôle important à jouer lors de cette campagne, notamment en tant qu’«agents pour le maintien du bien-être de la société ». Les leaders religieux peuvent encourager les électeurs à choisir « des représentants dotés de valeurs humaines qui s’engagent à améliorer la société pour tous ». D’autant que, souligne-t-il, les électeurs ont accès à une grande quantité d’informations par le biais de divers canaux, « ce qui peut entraîner la confusion ou des décisions mal informées ». Les chefs religieux ont en outre, selon lui, un rôle de pacificateur en appelant à la non-violence, à la tolérance et au respect mutuel pour le respect de la démocratie : « Ils peuvent également encourager les politiciens à élaborer des politiques qui profitent à tous, en particulier aux personnes marginalisées ».
Alain Ahvee, de Lalit, appelle les électeurs à voter d’après un programme. Plusieurs des partis s’étant associés, regrette-t-il, ne présentent pas de véritable programme. « À Lalit, nous allons vers les élections avec 12 points, qui ne sont pas une liste de produits qu’on va acheter dans un centre commercial, comme cela semble le cas pour les autres partis. Nos points découlent d’une longue réflexion. Ce n’est pas un programme électoral mais un programme de lutte ». Il dénonce le fait que des campagnes soient axées sur les leaders, présentés comme des sauveurs. « Nous n’avons pas besoin de sauveur mais de nous-mêmes, pour discuter, réfléchir et trouver un consensus sur les stratégies en vue de relever les défis ». Il invite à se focaliser sur les programmes et non sur les attaques personnelles et communales ; « Il faut se concentrer sur les problèmes dans la vie réelle. »
ERICKSON MOONEAPILLAY (avocat):
« Placez l’humain au centre de toute décision ! »
Les élections sont importantes pour l’avenir du pays. Durant cette campagne électorale, faut-il sensibiliser les gens sur comment ‘voter intelligent’ ? C’est quoi ‘voter intelligent’ pour vous ?
Les élections générales sont une étape importante dans l’existence de toute démocratie. C’est le moment où le pouvoir revient au peuple. C’est maintenant au peuple de décider qui doit partir et qui doit gouverner. Chaque électeur aura l’opportunité de se faire entendre en inscrivant trois croix sur un bulletin de vote auprès des noms des candidats de sa circonscription. C’est primordial que chaque électeur analyse le bilan du gouvernement sortant. Est-ce que les promesses faites ont été réalisées ?
Est-ce que l’inflation a baissé ? Quid de nos libertés fondamentales ces dernières années ? Les gaspillages publics ont-ils diminué ou non ? Est-ce que la sécurité de chaque citoyen a été améliorée ? Les services d’urgences sont-ils plus rapides et efficaces ? Est-ce que chaque Mauricien a un toit ou peut facilement accéder à un toit ? Ce sont là autant de questions à se poser avant de voter.
Le programme de chaque parti politique est une base importante avant toute décision. Voter intelligent équivaut aussi à voter un député de proximité. Se demander pourquoi le candidat a changé de circonscription est une question tout aussi pertinente. Surtout si ce dernier est un député sortant du gouvernement. Si le candidat n’a pas de lien dans la circonscription, les chances sont qu’il soit un député Fay Pat sont grandes.
Et, même si nous voulons qu’un parti politique ou une alliance spécifique soit au pouvoir, il est important de permettre à une opposition de se former afin que le débat au parlement soit démocratique. La majorité de trois-quarts est toujours une mise dangereuse et c’est à éviter. Si les partis politiques veulent une refonte de la Constitution, ils peuvent toujours le faire par l’entremise d’un référendum. Je pense en outre qu’un vote de sympathie est important afin de permettre l’émergence d’autres partis minoritaires.
Le vote ne doit pas seulement être un exercice de punir ou récompenser ou de gratitude mais surtout une décision pour les prochains cinq ans. Il faut éviter surtout de vandaliser ou de faire des graffitis sur un bulletin de vote puisque le vote ne sera cependant pas comptabilisé.
Face à un sentiment de ras-le-bol des clichés politiques, soit un duel entre deux alliances qui se forment, se cassent et se reforment, il y a une tendance à se tourner vers le vote d’individus plutôt que de partis/alliances. Est-ce une bonne façon de voter ?
Effectivement. Le député de proximité est une bonne mise. Ce sera alors à ce dernier de jouer ses cartes comme il se doit auprès de son parti pour leur faire comprendre qu’il est redevable envers ses mandants d’abord. Ce système permettrait une plus grande démocratie au sein même des formations politiques au lieu du système traditionnel où un candidat est élu grâce à son parti. Dans ce cas-là, il ne sera redevable qu’envers son parti. Ce système maintient alors le leader toujours au pouvoir au sacrifice de la démocratie.
Quel type de leadership faudrait-il pour Maurice pour relever les défis du temps moderne et pour guider le pays dans la bonne direction ?
D’abord, un leadership où le leader lui-même a été élu de façon démocratique au sein même de son parti. Il doit pouvoir convaincre ses membres de sa vision politique avant de convaincre l’électorat. Un leader catapulté grâce à son patronyme est un affront à la démocratie. C’est pour cela que nos dirigeants ont une tendance autocratique parce qu’ils se sentent omnipuissants en termes de partis politiques. Cette attitude est alors reproduite une fois au pouvoir.
Face aux défis actuels et à venir, il nous faut un leadership jeune mais mature. Un leadership qui allie intransigeance quant à notre politique extérieure sur les dossiers tels que les Chagos et notre zone économique exclusive et souplesse quand il s’agit de politique intérieure sur les sujets tels que la liberté d’expression.
Notre leadership doit être un mélange de capitalisme et de socialisme. Il n’y a rien de contradictoire dans le fait de donner aux entrepreneurs l’opportunité de faire un maximum de profits tout en aidant ceux qui sont au bas de l’échelle. Notre modèle de leadership doit être une inspiration pour l’Afrique. Il faut penser au-delà de nos frontières quand on vit dans un village global. Il nous faut investir plus dans nos ambitions régionales et dans le sport. Enfin, notre système de leadership doit créer la nation mauricienne. Pour cela il nous faut une âme. L’art, la musique, l’écriture et le théâtre sont les ingrédients qui peuvent nous permettre d’atteindre nos potentiels. Un pays sans âme est un arbre sans feuilles.
Quelles sont les responsabilités des politiciens d’une part et des électeurs d’autre part dans le cadre des élections ?
En bref, les politiciens ont avant tout le devoir d’articuler avec précision leurs programmes électoraux alors que les électeurs ont le devoir de choisir avec discernement nos dirigeants pour les cinq prochaines années.
Un message aux alliances, partis et autres candidats à ces élections ?
Respectez l’environnement et évitez les pollutions sonores. Passez au vert. Placez l’humain au centre de toute décision. Respectez vos engagements pour le pays et surtout n’oubliez pas que le monde nous observe.
En conclusion, quels sont les ingrédients pour des élections réussies et de bonnes décisions de la part des électeurs ?
Je dirais que c’est de pouvoir discerner entre les charlatans qui défendent leur leader à tout prix et ceux qui prennent un engagement solennel d’œuvrer pour leurs mandants.
Et, surtout, les électeurs ne doivent en aucun cas décider des candidats sur la base de gains financiers. L’enjeu est beaucoup plus grand que cela.
BASHIR NUCKCHADY (observateur religieux) :
« Les chefs religieux comme pacificateurs »
Durant la présente campagne électorale, pensez-vous que les leaders religieux ont un rôle à jouer ?
Les leaders religieux, en tant qu’agents pour la sauvegarde et la dissémination du code moral et pour le maintien du bien-être de la société, ont un rôle très important à jouer.
En conséquence, ils peuvent utiliser leurs plateformes, lors des sermons, pour encourager les électeurs à choisir des représentants qui sont dotés de valeurs humaines, qui travaillent activement à réduire les inégalités, à améliorer les soins de santé, l’éducation et la lutte contre la pauvreté et qui ont de l’empathie, un sens de la justice, de l’égalité et qui s’engagent à améliorer la société pour tous.
Nos leaders religieux peuvent fournir des conseils éthiques et moraux à leurs communautés respectives et aider les électeurs à réfléchir sur des valeurs telles que la justice, la compassion et le bien commun. Ils peuvent également encourager la participation civique basée sur des principes religieux qui mettent l’accent sur la responsabilité, l’honnêteté et l’équité. Ils peuvent inciter les politiciens à écouter sincèrement les préoccupations de leurs électeurs et s’efforcer d’élaborer des politiques qui profitent à tous, en particulier aux personnes marginalisées.
Quel est le poids des leaders religieux dans le rappel de ces valeurs essentielles lors de cette campagne ?
Les leaders religieux ont accès à tous les niveaux : communautaire, national et international, ce qui leur donne la capacité d’aborder les problèmes nationaux à plusieurs niveaux. Les communautés religieuses sont les institutions civiles les plus importantes et les mieux organisées de notre pays, au-delà des divisions raciales, de classe et nationales.
Ces communautés de foi ont des compréhensions culturelles, des infrastructures et des ressources particulières. Lorsque les Mauriciens de n’importe quelle confession adoptent la vision audacieuse de la coexistence pacifique et de la solidarité, ce n’est qu’à ce moment-là que nous pouvons faire face à des problèmes insurmontables, tels que la pauvreté, les problèmes de santé, l’injustice, les inégalités et la dégradation de l’environnement.
Les leaders religieux peuvent utiliser leurs différentes plateformes pour organiser des sessions de sensibilisation pour leurs fidèles, organiser des événements et prier dans le but de s’assurer qu’il y ait l’espoir, la paix et la cohésion dans le pays.
Les électeurs ne sont-ils pas suffisamment intelligents pour savoir qui voter ? Pourquoi les sensibiliser ?
Bien que de nombreux électeurs soient effectivement capables de prendre des décisions éclairées, l’intelligence et les capacités de prise de décision des électeurs varient considérablement. Les électeurs ont accès à une grande quantité d’informations par le biais de divers canaux, notamment les médias d’information, les réseaux sociaux, les publicités politiques, et le porte-à-porte qui est privilégié ces jours-ci par les partis politiques, ce qui peuvent entraîner de la confusion ou des décisions mal informées. Souvent, les électeurs sont influencés par leur environnement social, y compris la famille, les amis et les normes communautaires.
Les personnes ayant un niveau d’éducation plus élevé peuvent être mieux équipées pour évaluer de manière critique les candidats. Donc, sensibiliser les électeurs qui sont dans la confusion, leur expliquer l’importance de leur participation et l’importance de chaque vote qui contribue au bon fonctionnement de la démocratie.
Croyez-vous que le chef religieux a le pouvoir de mettre en garde les politiciens contre certains comportements ?
Pendant les campagnes électorales, certains politiciens adoptent des comportements négatifs qui sapent l’intégrité du processus démocratique. Plutôt que de se concentrer sur des débats politiques ou constructifs, ils ont recours à des insultes personnelles, attaquant la famille ou le passé de leurs adversaires, prononçant des discours de haine et faisant des promesses vides, détournant ainsi l’attention des questions de fond.
D’autres font des déclarations trompeuses pour manipuler l’opinion publique ou discréditer leurs adversaires. Certains candidats exploitent les divisions sociales, ethniques, raciales ou économiques existantes pour polariser l’électorat et rallier le soutien de groupes spécifiques en favorisant une mentalité de « nous contre eux ». Les chefs religieux doivent jouer un rôle de pacificateur en appelant à la non-violence, à la tolérance et au respect mutuel et contribuer à faire en sorte que les élections restent pacifiques, préservant ainsi la démocratie.
Comment concilier le fait que les leaders politiques ont un rôle à jouer pendant la campagne électorale alors qu’on prône la séparation entre religion et politique ?
Tous les leaders religieux peuvent indéniablement jouer un rôle important et constructif dans les élections en soutenant la balance entre des considérations éthiques et la responsabilité civique, mais leur implication devrait être attentive à la préservation des principes démocratiques, y compris la séparation de la religion et de la politique, en particulier dans les sociétés où la religion exerce une influence culturelle ou sociale substantielle, comme la nôtre.
Nos traditions religieuses sont parmi les rares sources morales qui parlent d’une seule communauté humaine. Notre unité n’implique ou n’exige pas l’uniformité ou la similitude. Notre famille humaine célèbre la vie dans la richesse des cultures et la profondeur des traditions religieuses. Par conséquent, les leaders religieux devraient avertir les politiciens, lors de leurs réunions politiques, d’éviter d’utiliser des discours communautaires et de haine, ce qui peut inciter à la violence et saper nos valeurs démocratiques.
En conclusion ?
En conclusion, je dirai que tous les chefs religieux doivent lancer une campagne nationale en appelant tous les électeurs à choisir le représentant avec des valeurs qui seraient la première étape vers la transformation de notre pays en une nation forte, pacifique et cohésive. Il est crucial pour le gouvernement nouvellement élu de s’atteler au travail immédiatement pour aborder les problèmes prioritaires et de se concentrer à la fois sur la stabilité économique et l’harmonie sociale. Il a le devoir de construire une société inclusive et socialement cohésive en engageant les différentes communautés dans une action collective en vue de l’avancement d’une démocratie durable et prospère basée sur la responsabilité mutuelle, l’égalité civique et une vision commune de l’avenir.
ALAIN AHVEE (Lalit) :
« Voter sur la base d’un programme »
Les élections sont importantes pour l’avenir du pays. Durant cette campagne électorale, faut-il sensibiliser les gens sur comment ‘voter intelligent’ ? C’est quoi ‘voter intelligent’ pour vous ?
Il faut voter sur la base d’un programme. Nous voyons qu’il y a une tendance pour les électeurs à ne pas voter pour un programme. Nous voyons, en effet, plusieurs partis qui se sont associés sans qu’ils ne présentent de véritable programme.
À Lalit, en revanche, nous allons vers les élections avec 12 points qui ne sont pas une liste de produits qu’on va acheter dans un centre commercial comme cela semble le cas pour les autres partis. Nos points découlent d’une longue réflexion qui a fait l’objet d’un document philosophique de plus de 80 pages.
Par la suite, nous avons condensé les idées en 12 points. Dans notre programme, donc, nous avons énuméré des priorités. Pour que cela se concrétise, il nous faut mobiliser la population. La grande différence avec notre programme, c’est que ce n’est pas un programme électoral mais un programme de lutte. Nous ne disons pas ‘telle personne aura telle chose’.
C’est un programme de réflexion en profondeur que la population peut comprendre et défendre et se mobiliser pour le réaliser. C’est un projet collectif. Or, de l’autre côté, nous invitons à voter un Premier ministre, un leader, etc. Nous avons de grands défis qui nécessitent une coopération pas juste nationale mais internationale. Par exemple, le problème de guerre qui se généralise au Moyen-Orient. Il faut une coopération internationale pour faire pression sur des institutions pour les forcer à sortir de cette crise.
Face à un sentiment de ras-le-bol des clichés politiques, soit un duel entre deux alliances qui se forment, se cassent et se reforment, il y a une tendance à se tourner vers le vote de candidats plutôt que de partis/alliances. Est-ce une bonne façon de voter ?
C’est vrai que quand nous prenons les trois principaux blocs, ils sont composés de plusieurs partis. L’Alliance Lepep se base sur son bilan de cinq ans. Mais, il faut remonter à 30 ans de cela, et nous verrons qu’il y a des politiciens qui ont participé avec les précédents gouvernements ayant adopté une politique qui a détruit notre économie. Aujourd’hui, nous n’avons pas de sécurité alimentaire. Viendra un moment, pendant la guerre, où les bateaux ne viendront pas. Nous n’aurons pas de produits alimentaires. Ils n’ont pas promu la sécurité alimentaire. Si les aliments sont chers, c’est parce que nous les importons.
Lalit a proposé la transformation alimentaire depuis les derniers 30 ans. Il ne faut pas voter les partis qui ont eu une politique de destruction de l’économie. Le programme de Lalit est sur le long-terme.
Quel type de leadership faudrait-il pour Maurice pour relever les défis du temps moderne et guider le pays dans la bonne direction ?
Le danger, c’est que nous sommes dans une époque populiste. Nous voyons des leaders, des individus qui viennent de l’avant. Les individus ne résoudront pas ces problèmes car il est question d’un travail collectif. C’est un travail de mobilisation ensemble. Or, nous voyons davantage des campagnes sur un leader, où nous le présentons comme un sauveur. Nous n’avons pas besoin de sauveur mais de nous-mêmes, pour discuter, réfléchir et trouver un consensus sur les stratégies en vue de relever les défis.
Nous, nous voulons une transformation de la nature du pouvoir. Non pas seulement aller au Parlement mais changer la nature du pouvoir où une poignée de personnes contrôlent l’économie entière. Ce sont elles qui décident quoi planter, quoi produire, alors que la population souffre car il n’y a pas suffisamment de production alimentaire par exemple.
Quelles sont les responsabilités des politiciens d’une part et des électeurs d’autre part dans le cadre des élections ?
Nous devons nous assurer que la campagne se déroule de manière correcte dans les limites de la démocratie. Maurice a une longue tradition électorale et les Mauriciens savent comment cela fonctionne. Nous n’avons pas eu de grands problèmes.
Il faut s’appuyer sur les valeurs qui existent déjà et se focaliser sur les programmes et non sur les attaques personnelles, communales. Il faut se concentrer sur les problèmes dans la réalité. Comme je l’ai dit, il y a aussi des défis internationaux à relever. Il y a la question de génocide en Palestine et la responsabilité du gouvernement de l’arrêter. Il y a aussi l’affaire
Diego-Garcia, qui se retrouve à la 2e place parmi nos thèmes.
Quand nous avons une base militaire à côté et que nous aspirons à la paix, comment aurons-nous la paix ainsi ? Une base militaire a pour fonction de faire la guerre. Il faut la fermer. Comme la Cour internationale de Justice nous a donné raison et la souveraineté, il nous faut faire un forcing pour un Time Frame pour démanteler cette base et pour que nous récupérions le territoire.
Ensuite, il y a la question de sécurité alimentaire et de la langue kreol au Parlement. Nous avons aussi un point contre la répression car ces derniers temps, il y a une tendance des régimes au pouvoir à être répressifs. Il faut davantage de liberté.
Un message aux alliances, partis et candidats et électeurs ?
Il faut utiliser ce rare moment que nous retrouvons chaque année pour apporter un vrai débat sur des thèmes nationaux et internationaux. Nous nous trouvons dans une période noire et il nous faut en sortir. Il nous faut en sortir, ensemble, sur la base d’un programme.