Les candidats de l’Alliance du changement seront présentés lundi
La diffusion sur une page Facebook d’une série d’enregistrements d’écoutes téléphoniques concernant des échanges entre des personnalités politiques, des diplomates et des journalistes a été qualifiée de choquant par le leader de l’Alliance du Changement, Navin Ramgoolam. «Je n’ai pas écouté mais d’après ce qu’on me dit, c’est choquant et toute l’île Maurice est choquée», a-t-il répondu à une journaliste qui l’invitait à faire un commentaire sur l’enregistrement d’une conversation entre Paul Bérenger et lui. La conférence de presse à laquelle participaient également Richard Duval et Ashok Subron était axée sur la campagne électorale et le meeting de lancement organisé par l’Alliance du Changement à Curepipe, ce matin. La rencontre entre les membres de la formation politique avec le président de l’Electoral Supervisory Commission, vendredi, a également été évoquée.
Commentant la diffusion des extraits d’enregistrements des écoutes téléphoniques, Navin Ramgoolam s’est demandé comment se fait-il qu’un gouvernement puisse se permettre de pratiquer les écoutes téléphoniques de son propre commissaire de police qui complotait en vue de piéger Adrien Duval. Même si ce dernier est un adversaire, c’est très choquant, dit-il. “De plus, il est clair qu’ils n’hésiteront pas à utiliser l’Intelligence artificielle pour manipuler les paroles qu’on prononce”, a dit Navin Ramgoolam.
Paul Bérenger a aussi affirmé n’avoir pas écouté, mais les proches qui l’ont fait estiment que la conversation enregistrée n’était nullement controversable. “Toutefois ils ont violé la loi”, dit-il. “Peut-on avoir le moindre doute que ce gouvernement ne pratique pas les écoutes téléphoniques? Les extraits qu’ils ont utilisés ne nous font aucun tort. Toutefois ils chercheront à nous faire du tort et inventeront des conversations. C’est la raison pour laquelle à chaque grand meeting, je mets en garde contre les faux sondages, les fake news et les manipulations avec l’aide de l’intelligence artificielle. Maintenant la population est consciente qu’on l’écoute nuit et jour”, a enchaîné Paul Bérenger. Il ajoute que ce gouvernement est mal élevé et viole la loi.
Ashok Subron a observé que le prochain gouvernement présentera une législation concernant toutes ces questions. “C’est choquant ! Nous réalisons que nous sommes dans une société sous surveillance et que lorsqu’on votera, on votera pour l’introduction d’un droit numérique dans le système juridique mauricien, afin que la population soit à l’abri de toutes les formes de surveillance. Si nous sommes choqués, il nous faut voter pour le changement”, a-t-il dit.
Navin Ramgoolam a, au début de sa conférence de presse, observé que la campagne de l’Alliance du Changement se déroule d’une façon formidable. Par contre, l’Alliance Lepep a très mal démarré la sienne, selon lui. “Notre compagne se poursuit et nous organiserons un premier meeting national, ce dimanche, à Curepipe. J’invite tous nos partisans à y assister en famille”, a-t-il dit.
Concernant les oriflammes installées par le MSM à travers le pays, Navin Ramgoolam estime qu’il revient à la police d’agir et le public ne doit pas prendre la loi entre ses mains. Il a annoncé avoir donné des instructions aux membres de l’Alliance du Changement que pour les oriflammes ne soient pas installées sur les rond-points parce que c’est dangereux pour la circulation routière.
S’agissant de la réunion avec la nouvelle présidente de l’ESC, Navin Ramgoolam laisse entendre que Mme Sauzier a été très correcte dans son attitude. Il a affirmé avoir soulevé plusieurs points litigieux, notamment la décision d’autoriser la présence d’un seul agent, par parti politique, par classe, dans les centres de vote.
Cette décision a été prise sans consultation avec les parties concernées, a-t-il déploré. Pour lui, cette décision est inacceptable car l’agent choisi serait condamné à rester sur place toute la journée. Ce qui n’est humainement pas juste.
Il s’étonne, d’autre part que la police ait décidé que les partisans ne seront pas autorisés à dépasser une limite de cent mètres du centre d’enregistrement, le jour du dépôt des candidatures. Il a demandé aux autorités de revoir leur décision.
La question de same day counting a également été évoquée avec la présidente de l’ESC. Faute de same day counting et du maintien des urnes dans les centres de vote, Navin Ramgoolam dit avoir insisté pour que ce soit uniquement les camions qui soient utilisés pour le transport des urnes dans des centres de dépouillement. “Nous veillerons à ce qu’il n’y ait pas de fraude électorale parce que le vote est un droit sacré”, a-t-il dit, ajoutant qu’il faudrait interdire l’utilisation des téléphones portables dans les salles de vote. De plus, a-t-il insisté, les boîtes contenant les bulletins de vote doivent être totalement transparentes. Il s’est dit satisfait qu’il n’y ait plus de computer room.
Paul Bérenger est, lui aussi, revenu sur le same day counting, considérant que c’était possible et est encore possible. Puisque c’est peu probable qu’il soit introduit et que les urnes seront aux centres de dépouillement, il a demandé que ce soit uniquement les camions qui soient utilisés avec un nombre accru d’agents électoraux. Interrogé sur les raisons avancées par la commission électorale pour ne pas organiser le same day counting, Navin Ramgoolam a dit que c’est en raison de l’insuffisance de membres du personnel. De plus, certaines écoles sont trop petites pour le faire. À quoi Paul Bérenger a ajouté que “nous ne sommes pas d’accord, mais nous respectons l’opinion du commissaire électoral.” Il a aussi souhaité bon rétablissement à Irfan Rahman.
Richard Duval a, pour sa part, observé que depuis l’annonce de la dissolution du Parlement, les Mauriciens sont entrés dans l’ambiance du changement. “Aussi bien les adultes que les enfants sont d’humeur à participer au changement qui amènera l’alliance vers la victoire.” Il a remercié ceux qui, après avoir soutenu le MSM durant plusieurs années, ont découvert que les dirigeants de ce parti sont extrêmement dangereux et ont opté pour le soutien de l’Alliance du Changement. Il a souligné la nécessité de rester vigilant et a lancé une mise en garde contre l’utilisation de l’arme communale et des attaques personnelles. Il a souligné que la campagne de l’Alliance du Changement sera constructive et respectueuse. Il a, lui aussi, lancé un appel en faveur de la présence de la foule à Curepipe. Ce sera un encouragement, afin de poursuivre le combat politique.
Ashok Subron a aussi expliqué que le réajustement salarial, qui doit se faire à la fin du mois, est mérité par les travailleurs. Il s’est élevé contre le fait que ce réajustement soit utilisé comme une arme électorale durant la campagne électorale. “Ce réajustement aurait dû être fait depuis décembre de l’année dernière, mais le gouvernement de Pravind Jugnauth a choisi de le faire maintenant et, en ce faisant, il prend un risque grave parce qu’il met les travailleurs mauriciens à risque. Business Mauritius a entamé les procédures pour contester les législations sous lesquelles les compensations sont payées”, a-t-il affirmé, en rappelant qu’il avait déjà souhaité le rappel du Parlement, afin d’introduire une législation pour s’assurer qu’il y ait un paiement effectif garanti. Il estime qu’il y a un grand risque que l’augmentation salariale accordée actuellement soit déduite des salaires plus tard. Il a pris l’engagement “qu’un gouvernement de l’Alliance du Changement amendera la loi afin d’éliminer ce risque à travers des amendements à l’Employment Relations Act.” Il a lancé un appel aux travailleurs pour qu’ils soient présents à Curepipe.
Il a, de même, déploré la façon dont le Premier ministre sème la division communale. Pour cela, il attaque l’accord signé par ReA avec l’alliance du Changement. “Pravind Jugnauth se trompe d’élection. Cette élection se déroule en 2024, et non pas en 2014. Il fait des amalgames dangereux et mensongers”, a-t-il dit. Les prochaines élections auront pour objectif de décider si Pravind Jugnauth et Lakwizinn sera au pouvoir une 3ème fois. Il ne faut pas mettre le poison communalo-religieuse dans la tête des jeunes et empêcher que ces derniers ne tombent dans le piège de Pravind Jugnauth.
Les candidats de l’Alliance du Changement seront présentés lundi. Paul Bérenger s’est dit convaincu que l’Alliance du Changement s’achemine vers un raz-de-marée électoral, y compris dans la circonscription no 8. “Pas question, toutefois, d’être overconfident”, a-t-il dit.