La coalition électorale concourra sous la bannière de Linion Reform
Roshi Bhadain rétropédale. Après avoir clamé haut et fort que le Reform Party (RP) irait seul aux législatives en présentant 60 candidats dans les 20 circonscriptions, il a cédé aux sirènes de Linion Moris. La coalition électorale concourra sous la bannière de Linion Reform. L’annonce a été faite par les dirigeants des deux mouvements, hier, lors d’un point de presse. Au cas où Linion Reform remporte la majorité des sièges au Parlement, Nando Bodha sera d’abord Premier ministre pour une durée de deux ans et demi, avant que celui du Reform Party ne prenne le relais et termine le mandat. En coulisse, les négociations se poursuivent sur les orientations politiques de la campagne et l’épineuse question de la constitution de la liste des 60 candidats, quand bien même les tickets seront répartis de manière équitable entre les deux nouveaux partenaires.
Il est notoire que Linion Moris faisait des appels du pied à Roshi Bhadain depuis belle lurette, mais l’intransigeance affichée par ce dernier pour le poste de Premier ministre, sur une période de cinq ans, fait que les négociations patinaient. Le leader du Reform Party (RP) soutient que la discussion qu’il a eue, récemment, avec un homme religieux a valu son pesant d’or dans cette volte-face : « Cette homme m’a demandé si j’étais arrogant et supérieur aux autres. Mo pakrwar mo koumsa, sinon pa ti pou ena otan dimounn kontan mwa dan Moris. Il m’a demandé d’accepter de prouver mon humilité et de m’abaisser, pas devant l’homme, mais devant Dieu. En d’autres mots, de m’associer, bon gré mal gré, à un autre mouvement pour sauver le pays. C’est la deuxième raison de mon rétropédalage. Sauver le pays pou li pa tom dan lame Jugnauth ek Ramgoolam. »
Roshi Bhadain a annoncé qu’un accord en huit points a été signé entre les deux partenaires. Ainsi, outre le nom adopté, tout sera partagé à parts égales. En cas de victoire, ce sera Nando Bodha qui occupera le poste de Premier ministre pour les deux premières années et demie, après quoi le relais sera pris par le leader du Reform Party.
En cas de défaite, et si cette alliance est la plus représentée dans l’opposition, le poste de leader de l’opposition sera occupé par Roshi Bhadain pour cinq ans. Les postes constitutionnels seront alloués par les deux partenaires en un commun accord.
Finalement, les candidats aux élections devront signer un affidavit concernant les réformes proposées par le RP et le code de conduite offert par Linion Moris. Reste la question de la liste des candidats et le fait que certaines circonscriptions se retrouvent avec plus de trois prétendants compte tenu de la concrétisation de cette alliance. Roshi Bhadain déclare que « chaque mouvement a déjà arrêté une liste de 10 candidats chacun qui sont d’ores et déjà assurés de briguer les suffrages. Les discussions se poursuivent pour le reste. Des personnes seront forcément amenées à faire des sacrifices et je reste persuadé qu’ils le feront pour le bien-être du pays. »
Avec la désignation de Roshi Bhadain comme éventuel successeur de Nando Bodha, Rama Valayden est donc appelé à se sacrifier. Un scénario qui ne semble pas l’agacer outre mesure. « Je ne suis intéressé par aucun poste. Je dois donner l’exemple et je l’ai fait. La démarche pour réunir tout ce monde autour de cette plateforme n’a pas été une mince affaire, mais les négociations ont accouché d’une très belle équipe qui est prête à prendre le pouvoir et mettre fin à plus de 50 années de dynastie politique. L’objectif est de changer le système et refaire de Maurice un pays phare dans l’océan Indien », a fait ressortir Rama Valayden, qui a été encensé par Nando Bodha.
« C’est grâce à l’esprit de combativité, la sagesse et la perspicacité de Rama qu’on est réunis. Le pays est écrasé par des problèmes financiers et l’heure du grand changement et du grand nettoyage et venu. Avec l’arrivée de Roshi, je voudrais crier le slogan Together we can », souligne Nando Bodha.