Education préscolaire gratuite : les conditions imposées aux propriétaires décriées

Depuis l’entrée en vigueur du Free Pre-Primary Education Scheme en janvier de cette année, certains gérants d’écoles préprimaires déplorent de nombreuses lacunes impactant le bon déroulé des classes ainsi que l’apprentissage des tout-petits. Et ce, malgré l’annonce budgétaire selon laquelle des dispositions allaient être prises par les autorités pour compenser les owners of pre-primary buildings. À ce jour, rien n’a, semble-t-il, été fait.

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« Ce n’était qu’un effet d’annonce », fustige un propriétaire d’école maternelle qui suit de près ce dossier. En effet, depuis l’entrée en vigueur de l’éducation préscolaire gratuite, plusieurs centaines d’écoles maternelles se sont enregistrées auprès de la Early Childhood Care and Education Authority (ECCEA) afin de bénéficier du Grant-in-aid (GIA) Scheme. Ce système de subventions a été mis en place pour couvrir les coûts récurrents liés au fonctionnement des écoles, y compris les coûts de personnel et les coûts opérationnels. Les frais de personnel couvrent les salaires des directeurs, des enseignants, des enseignants adjoints et des auxiliaires scolaires, tandis que les frais de fonctionnement comprennent les dépenses liées au matériel pédagogique, à l’équipement de bureau, aux services publics et aux réparations mineures. Les écoles éligibles à cette subvention devaient obligatoirement avoir un directeur par école ; un enseignant pour 15 enfants ; un enseignant adjoint pour 15 enfants ; et un accompagnateur scolaire pour 50 enfants.

Si sur le papier les choses semblent claires, dans la pratique, c’est une tout autre affaire. « Il y a des propriétaires d’écoles maternelles qui ont pris des prêts bancaires conséquents, mais qui, avec cette nouvelle loi, n’arrivent plus à joindre les deux bouts, car si le ministère de l’Education prend en charge le paiement des salaires des directeurs et autres employés, les propriétaires des bâtiments ne sont pas concernés par cela », nous confie un autre propriétaire d’école. Il indique ainsi que si dans le budget l’on avait annoncé que les autorités devaient « make provision for compensation equivalent of rental payment for use of building », rien n’a été fait. « Le gouvernement a pris nos écoles, et a laissé les propriétaires sur la touche », déplore-t-il.

Par ailleurs, lui comme plusieurs autres propriétaires d’école parle de la « mise à mort » du secteur de l’éducation préscolaire. « Il y a aussi un autre problème, notamment au niveau de la reconnaissance du travail qu’accomplissent ces enseignants du préscolaire. L’on demande désormais 5 Credits aux Assistant Teachers pour pouvoir exercer, alors que beaucoup d’entre eux ont suivi des formations au Mauritius Institute of Education (MIE), il y a quelques années de cela, sans que ces 5 Credits ne soient mentionnés », fustige-t-il. « Que doivent-ils faire maintenant ? Qu’est-ce que les autorités ont prévu pour ces employés ? » Pour lui, imposer de telles conditions ne fait aucun sens et démontre que « ces personnes qui décident ne sont pas conscientes de la réalité du terrain et surtout de la réalité des enseignants du préscolaire. »

Par ailleurs, il soutient que ces conditions imposées deviennent sources de démotivation pour les employés du secteur. « Une enseignante de maternelle avec plus de 25 ans de service gagne à ce jour un salaire de Rs 17 100, soit le même salaire qu’un attendant qui vient d’entrer dans le service. Ce n’est pas normal. Ces personnes-là ont une dignité et méritent de gagner plus pour le travail accompli », indique notre interlocuteur. « L’ECCEA ne fait rien pour nous ! C’est vraiment très triste pour le secteur. » Il nous revient, par ailleurs, qu’une manifestation devrait bientôt se tenir pour exposer les conditions de travail de plus en plus difficiles dans le secteur.

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