Dans l’attente de la liste définitive des candidats

Un pas important a été franchi dans le processus électoral avec l’enregistrement des candidats, qui a pris fin vendredi. Aux côtés des deux principaux blocs politiques, à savoir l’Alliance Lepep et l’Alliance du Changement, qui regroupent respectivement cinq et quatre partis différents, on retrouve une vingtaine de partis, dont Linion Moris et le Reform Party. L’alliance de l’opposition, soit l’Alliance du Changement, se présente comme le principal challenger de l’Alliance Lepep, qui a passé dix ans au pouvoir. Ils s’affrontent en vue de prendre le pouvoir et former un gouvernement, soit sous la houlette de Pravind Jugnauth, soit sous celle de Navin Ramgoolam.
Les bookmakers se délectent devant cette course, qui s’annonce serrée, et ont déjà livré leurs premiers pronostics. Les autres partis nourrissent de grandes ambitions et se présentent comme des alternatives face aux deux principaux blocs politiques. Comme le souligne l’ancien président de la République Cassam Uteem, « l’enjeu pour les deux leaders de la plateforme de l’opposition, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, est de taille car les prochaines élections sont celles de la dernière chance : ça passe ou ça casse…. tandis que les partis extraparlementaires, en raison de toute la sympathie qu’ils pourraient susciter, feront objectivement le jeu de l’Alliance Lepep dans un système qui continue à favoriser le bipolarisme ».
Les regards sont désormais tournés vers une étape considérée comme cruciale par les leaders politiques, à savoir l’enregistrement des candidats. Les candidats des principaux partis politiques sont déjà connus dans un grand nombre de circonscriptions. L’expérience nous apprend qu’il faut attendre le Nomination Day pour être fixé définitivement. Nous connaissons des cas de candidats affichés qui ont été remplacés à la dernière minute le jour du Nomination Day.
Les leaders politiques reconnaissent que le choix des candidats constitue un des exercices les plus difficiles qu’ils sont appelés à accomplir. Le leader de l’Alliance Lepep, Pravind Jugnauth, l’a lui-même reconnu. Les incidents qui se sont produits dans la circonscription No 6 concernant le choix des candidats de l’Alliance Lepep et le retrait forcé d’un de ses candidats dans la circonscription No 18 sont significatifs des problèmes auxquels les leaders sont confrontés. Même l’Alliance du Changement n’a pas encore mis la dernière main à sa liste de candidats. Les permutations sont encore possibles. C’est donc à partir de 22 octobre, date du Nomination Day, que la course électorale prendra une nouvelle dimension, avec une accélération sans compromis jusqu’au 10 novembre.
Pour l’heure, réunions et exercices de porte-à-porte battent leur plein. Affiches et banderoles ont déjà fait leur apparition. L’alliance gouvernementale a pris les devants en envahissant les principaux ronds-points du pays d’oriflammes de couleur orange, laissant très peu de place à leurs adversaires politiques.
Chez l’opposition, l’Alliance du Changement a conclu son alliance avec Rezistans ek Alternativ jeudi après qu’une place ait été accordée à un troisième candidat de celui-ci, soit Kugan Parapen, à la veille de l’enregistrement des alliances et des partis. Cet accord est qualifié d’historique au sein de cette formation. Chez les partis extraparlementaires, Linion Moris a annoncé un élargissement du mouvement avec l’arrivée, entre autres, de Patrick Belcourt.
Enfin, une bonne nouvelle pour tous ceux qui suivent de près l’organisation des élections générales : le commissaire électoral, Irfan Rahman, se remet graduellement de sa convalescence, et a même animé une séance de travail avec la présidente de l’Electoral Supervisory Commission, Christine Sauzier, le Deputy Electoral Commissioner, Moun Seetaram, et la Deputy Chief Electoral Officer, Prema Ramwodin, à son domicile mercredi.
Le ton devait monter cette semaine avec l’annonce des meetings nationaux de part et d’autre, alors que l’électorat silencieux sort graduellement de son silence. Souhaitons que la campagne continue dans le calme, comme elle a commencé, et que les principaux intéressés arrivent à contenir tout dérapage de langage et évitent les attaques personnelles ou les propos d’ordre sectaire.

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Jean Marc Poché

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