Relations industrielles : les travailleurs du transport haussent le ton sur la relativité salariale

En l’absence d’une réponse claire de leurs employeurs, ils ont investi les locaux du ministère du Travail

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Manque à gagner de près de Rs 400 000 sur des Lump Sums en raison d’un mauvais calcul

Des employés du secteur du transport, regroupés au sein de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW), se sont rendus au ministère du Travail, hier, en vue d’obtenir des éclaircissements sur le paiement de la relativité salariale. À ce jour, ils n’avaient aucun engagement formel de la part de leurs employeurs respectifs à l’effet de savoir si les réajustements seraient apportés à la fin d’octobre. De plus, six anciens employés de l’United Bus Service (UBS) se sont retrouvés avec un manque à gagner sur leur Lump Sum en raison d’un mauvais calcul. Dans un cas, cela représente près de Rs 400 000.

Ils viennent de l’UBS, du Triolet Bus Service, du Mauritian Bus Transport et de Rose-Hill Transport, entre autres. Menés par Saleem Bacsoo de l’UBIW, ils se sont rendus au ministère du Travail pour obtenir un engagement de la part de leur employeur au sujet du paiement de la relativité salariale. Saleem Bacsoo explique : « la CNT a déjà procédé au réajustement. Mais les employés de l’UBS, de la TBS, de la MBT et de la RHT ne l’ont pas eu. C’est une discrimination envers les travailleurs du transport. »

Même si les officiers du ministère ont tenu à rassurer, expliquant que les compagnies ont fait comprendre que le nécessaire serait fait à la fin de ce mois, le syndicat n’est pas rassuré. « En septembre, ils avaient dit la même chose. C’est pour cela que nous ne voulons pas nous fier à leur parole. Nous voulons un engagement écrit », s’insurge le syndicaliste.

Saleem Bacsoo ajoute que de janvier à août 2020, les travailleurs du transport, à l’exception de ceux de la CNT, n’ont pas eu leur allocation de Rs 1 000. « Ce n’est qu’en septembre 2020 qu’ils ont été payés. Mais nous attendons toujours le remboursement de ces huit mois écoulés. Le paiement devait se faire avec effet rétroactif », ajoute-t-il. De plus, poursuit-il, en mai 2022, les employés de la CNT ont obtenu une augmentation de Rs 1 000. Les autres ont dû attendre janvier 2023. « Là encore, il n’y a pas eu d’effet rétroactif. » Même scénario en 2024, ajoute-t-il, où les employés de la CNT ont eu Rs 500, plus leur Attendance Bonus. Ceux des autres compagnies n’ont rien eu. « Il faut appliquer la politique d’Equal Pay for Equal Work », prône-t-il.

De plus, indique Saleem Bacsoo, des employés de l’UBS, partis à la retraite récemment, ont été payés sur la base de 26 jours par mois, alors que le Remuneration Order du secteur du transport mentionne 22 jours. « L’un de nos collègues a ainsi perdu près de Rs 400 000 sur son Lump Sum. Après 40 années de service, après avoir passé toute sa jeunesse dans cette compagnie, il se retrouve avec un énorme manque à gagner. Ce qui est le plus grave, c’est que c’est le ministère du Travail qui a conseillé à l’UBS d’appliquer 26 jours par année de service, parce que la loi a été amendée », dénonce le syndicaliste.

Il indique avoir déjà alerté la direction de la compagnie au sujet de cette anomalie, mais qu’il n’y a eu aucune réponse à ce sujet. Le syndicat s’est tourné vers le ministère du Travail. « Lorsque le ministère a convoqué une réunion, le conseil légal de la compagnie, Shakeel Mohamed, ne s’est pas présenté. C’était en avril dernier. Depuis, nous attendons. Les travailleurs concernés ont dû à leur tour chercher un avocat pour discuter de leur cas. Le ministère a reconnu qu’il y a eu une erreur et a demandé à la compagnie de rectifier. Mais nous attendons toujours », dit-il.

Un troisième litige était à l’agenda de la réunion d’hier. Des chauffeurs et receveurs de l’UBS n’ont en effet pas reçu d’allocation de transport depuis trois ans

Saleem Bacsoo invite ceux qui aspirent à diriger le pays à venir rencontrer les travailleurs du transport pour prendre connaissance de leur situation. « L’économie démarre avec les travailleurs du transport. Si nous ne mettons pas les bus en marche, les autres secteurs seront paralysés. Nous demandons donc le respect. Nous voulons un engagement de la part de ceux qui aspirent à diriger le pays. Qu’ils viennent nous dire quel est leur programme pour les travailleurs du transport », plaide-t-il.

Il attire aussi l’attention sur les conditions des Relief Workers, qui n’ont même pas droit au salaire minimum. Il déplore également la « colonisation » des lignes 1, 2 et 3 desservant Port-Louis par le Metro-Express.

La direction de l’UBS réagit

Des représentants de l’UBS ont répondu à l’appel du ministère du Travail pour une réunion hier. Le responsable des ressources humaines a pris l’engagement de faire publier un Notice dès aujourd’hui pour préciser que le réajustement salarial se fera fin octobre. Il a également indiqué que le manque à gagner sur les Lump Sums sera versé d’ici à la fin décembre. Idem pour le paiement rétroactif sur les allocations. « Pour le moment, ce n’est qu’un engagement verbal. Nous attendons donc que tout cela se traduise par écrit. Faute de quoi, le syndicat se mobilisera de nouveau pour défendre les droits de ses membres », note le syndicaliste, qui souhaite que les autres compagnies d’autobus donnent également une indication écrite au sujet du paiement de la relativité salariale, ainsi que le Back Pay, et ce, « au plus vite.»

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