Le MLF interpelle les partis politiques sur les femmes

Le Muvman Liberasyon Fam (MLF) a identifié huit points essentiels concernant les femmes et invite les partis politiques à dévoiler leurs programmes à ce sujet. Ceux-ci concernent la santé, le logement, la souveraineté alimentaire, la langue maternelle, la citoyenneté, le combat contre le militarisme et le génocide, ainsi que l’utilisation des terres.

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La santé des femmes est une priorité, note le MLF, d’autant que c’est la femme qui s’occupe souvent des malades dans la famille. Dans cette optique, le MLF plaide pour que les soins préventifs soient accessibles à toutes et que les vaccins permettant de protéger les femmes soient « libérés » du privé. Le mouvement réclame également plus de ressources et de personnel dans les dispensaires et hôpitaux, afin d’assurer un service de qualité.

Sur la question de l’avortement, le MLF est d’avis que c’est un choix qui revient à la femme, car cela concerne son corps. « Ni la police, ni le DPP, ni la Cour, ne doit interférer dans la décision d’une femme par rapport à son corps », soutient le MLF. Dans la foulée, la mise sur pied d’une Sexual Assault Unit dans tous les hôpitaux est présentée comme une priorité. Ce qui permettrait aux victimes d’avoir des soins rapides, sans avoir à se tourner d’abord vers des institutions jugées « patriarcales », comme la police.

La souveraineté alimentaire est une autre priorité selon MLF. Notant que c’est la femme qui s’assure du repas dans la famille, le mouvement souligne que la pandémie de Covid-19 et autres guerres ont mis en exergue l’urgence pour Maurice d’assurer sa souveraineté alimentaire. Ce qui se traduit par la production à grande échelle, la transformation et la conservation. Le MLF plaide pour le développement d’une industrie de la pêche, la production de lait, d’œufs et l’élevage.

Cela permettrait également de créer de l’emploi durable, de protéger l’environnement et même de rapporter des devises, à travers l’exportation. Le MLF met l’accent sur le fait que l’eau est un bien public et qu’à ce titre, toutes les sources doivent rester dans le domaine public. Pour la préserver, il est suggéré de s’inspirer des connaissances traditionnelles, comme à Rodrigues, et de les renforcer avec des méthodes scientifiques.

Le droit à un logement devrait s’appliquer pour tous, indique le MLF. Chaque homme et chaque femme devrait avoir l’opportunité d’avoir un toit, avec une priorité pour les personnes vivant dans des maisons dangereuses contenant de l’amiante. « Cela permettra également de diminuer les cas de violence contre les femmes et les enfants. »

Sur la question de la langue maternelle, le MLF souligne que celle-ci est un outil de transmission dont les femmes se sont toujours servies pour transmettre l’interprétation du monde aux différentes générations. Le mouvement insiste ainsi pour que le kreol et le bhojpuri soient les principaux vecteurs de transmission dans la culture, ainsi que dans tous les aspects de la vie démocratique.

Le MLF suggère l’abrogation des amendements à la Citizenship Act 2022, permettant au Premier ministre de révoquer la citoyenneté mauricienne. Car « il s’agit d’une entrave aux libertés fondamentales et constitue trop de pouvoirs entre les mains du Premier ministre ».

Le MLF se positionne contre la guerre, rappelant que la femme est la gardienne de la paix. Dans ce contexte, le mouvement insiste pour que l’océan Indien demeure une zone de paix. Il réitère sa demande pour que la base de Diego Garcia soit fermée et que les ports de la République n’accueillent aucun navire de guerre. « Il faut utiliser le territoire mauricien, incluant l’océan, en respect avec la nature, tout en permettant de nourrir la population. »

Le MLF se prononce contre le génocide par Israël en Palestine. Dans ce contexte, le mouvement appelle à un embargo général contre Israël.  « Il faut couper tous les liens, tout contact et tout commerce avec Israël. Si les États-Unis continuent de soutenir Israël, il faudra aussi appliquer un embargo sur eux. »

Finalement, le MLF plaide pour que les terres soient judicieusement utilisées à Maurice. Le mouvement dénonce le bétonnage et la construction de villas de luxe pour les étrangers. « Les terres doivent être utilisées pour assurer la souveraineté alimentaire. Il faut aussi préserver les forêts et les zones humides. »

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