En 2022, une alliance de dernière minute avait vu le jour entre deux blocs politiques majeurs à Rodrigues, à savoir l’UPR-MMR-MIR d’un côté et le FPRe-PMSD de l’autre. Une coalition mise sur pied avec un objectif clair : barrer la route à l’Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR) lors des élections régionales. Et à la surprise générale, cette alliance avait réussi à se défaire de l’équipe dirigée par Francisco François, qui avait pris les rênes de l’OPR après le départ du leader historique Serge Clair.
Aujourd’hui, à l’approche du scrutin, la tension est palpable du côté de l’alliance dirigeante au sein de l’Assemblée Régionale de Rodrigues, et ce, alors que l’OPR préfère rester silencieux. Un silence toutefois brisé dans les coulisses, où les murmures grandissent : Francisco François et Roxana Collet seraient en effet pressentis pour être candidats du parti aux élections du 10 novembre. Roxana Collet, seule avocate en activité sur l’île, avait pour rappel déjà vainement tenté sa chance en 2017 dans la région 2 de Rivière-Coco.
Pour sa part, samedi dernier, à La-Ferme, l’UPR a choisi, lors d’une élection en interne, Dianette Manan, qui a donc été préférée à Aurel André, Rosaire Perrine et Claudarel Botsar. Cette enseignante de profession s’était présentée lors des précédentes élections régionales dans la région 3 aux côtés de Vincent Perrine du PMSD. Elle avait finalement perdu face à Franchette Gaspard Pierre Louis et Ramdally, de l’OPR.
Le choix de l’UPR ne semble toutefois pas faire l’unanimité, notamment au leader du FPRe, Johnson Roussety, qui affirme ne pas avoir été informé de la nomination de Dianette Manan. À ce titre, il fait comprendre que le processus d’enregistrement des partis politiques, prévu pour le 9 octobre, devait précéder le choix des candidats, et il n’y avait donc pas urgence. Il ajoute que l’alliance « prendra le temps qu’il faut » pour choisir deux candidats, et ce, en concertation avec les deux blocs, « et sans précipitation, car la date limite pour soumettre les candidatures est le 22 octobre. »
« Il ne faut pas se précipiter. Il y a beaucoup de candidats potentiels et il est crucial de bien choisir afin de maximiser nos chances de gagner et de représenter l’alliance avec force. Rien ne presse… » poursuit-il. Ainsi, le nom de Christian Léopold, du MMR, actuel président de l’Assemblée régionale, revient souvent, et l’on pense qu’il pourrait se présenter comme candidat tout en soumettant sa démission de la présidence de l’Assemblée Régionale de Rodrigues. Dans le même temps, d’aucuns estiment que sa position actuelle, ainsi que son salaire et sa pension d’ancien député de l’Assemblée nationale ne joueront pas en sa faveur.
Avec ces petits tiraillements au sein de L’Alliance Libération, le climat général reste instable. D’autant que l’incertitude règne quant à la capacité des différentes forces à s’unir derrière deux candidats solides. Dans la conjoncture, l’OPR pourrait tirer les marrons du jeu lors du prochain rendez-vous des législatives.