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Textile – Conditions d’emploi : La FTU dénonce les transferts « abusifs » la CMT

La Fédération des Travailleurs Unis (FTU) monte au créneau pour dénoncer des transferts considérés comme étant « abusifs » à la Compagnie Mauricienne de Textile (CMT). En septembre, des employés de l’unité de Phoenix ont été avisés qu’ils seront dorénavant affectés à l’unité de La-Tour-Koenig. Ce qui pose problème car certains habitent très loin. Le syndicat dénonce une décision « unilatérale » et leur remplacement par des travailleurs étrangers.

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Pour Atma Shanto, ce qui se passe actuellement à la CMT est inacceptable. Il indique que le mois dernier, plusieurs employés de l’unité de Phoenix ont été avisés de leurs transferts à La-Tour-Koenig. Certains ont reçu leurs lettres un vendredi, pour un transfert effectif à partir du lundi suivant. « Parmi ces employés, principalement des femmes, il y en a qui comptent 30 à 35 années de service. D’après les explications du responsable des ressources humaines, cette décision a été prise pour éviter des licenciements », déclare-t-il.

Or, dénonce Atma Shanto, cette décision a été prise de manière unilatérale par la direction. « On ne leur a pas donné le choix. Qui plus est, certains habitent très loin, dans des villages de l’Est et du Sud-Est et c’est très compliqué pour eux de voyager jusqu’à La-Tour-Koenig. D’autant qu’ils devront le faire par leurs propres moyens », dit-il de manière catégorique.

Il invite ainsi le ministère du Travail à initier une enquête pour vérifier si en réalité, les Mauriciens ne sont pas en train d’être remplacés par des travailleurs étrangers à l’unité de Phoenix. « Le gouvernement a donné le pouvoir aux patrons pour faire venir autant de travailleurs étrangers qu’ils le souhaitent. Nous n’avons rien entendu non plus des autres partis politiques qui aspirent à être au pouvoir, s’ils vont changer les règlements à ce sujet », laisse-t-il entendre.

D’autre part, Atma Shanto met en avant que les travailleurs du textile ont travaillé corps et âme pour ce secteur à Maurice et que ce n’est pas une manière de les remercier. « Ce sont les travailleurs mauriciens qui ont fait la richesse de cette compagnie et non pas les étrangers. » Il s’élève également contre les agissements d’un cadre de l’entreprise dans cette affaire. « Environ 200 à 250 travailleurs mauriciens sont menacés de transfert chaque jour. S’ils refusent, ils risquent de perdre leur emploi », affirme le syndicaliste.

Il critique également le ministère du Travail pour son absence de réaction, suite aux plaintes des employés, particulièrement en ce qui concerne les cas de violence au travail : « La loi protège les travailleurs, mais à ce jour, il n’y a pas eu une seule poursuite contre un patron sous cette disposition de la loi. Pourtant, il y a eu de nombreuses plaintes », dénonce-t-il.

Par ailleurs, Atma Shanto condamne la manière dont les enquêtes sont menées. « Souvent, on fait appel aux témoins. Mais un cas de violence au travail ne se passe pas toujours devant témoin. Cela se produit la plupart du temps dans un bureau. Surtout en ce qui concerne la violence verbale », dit-il.

Le syndicaliste dénonce l’absence d’une copie de contrats remis aux travailleurs concernés, ce qui ne leur permet pas de se défendre par rapport à leurs conditions : « Lorsqu’ils ont demandé une copie de leurs contrats de travail, on leur a donné un contrat sans signature », fait-il ressortir.

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Sunil Dowarkasing avance :

« Tout a été fait dans la légalité… »

Sollicité, Sunil Dowarkasing, Administrative Manager à la CMT, a d’abord précisé que le syndicat reconnu par la compagnie est la Textile Manufacturing & Allied Workers Union et non la FTU. Toujours est-il qu’il confirme le transfert d’une quarantaine de travailleurs de Phoenix à La-Tour-Koenig, dans le but de rationaliser les opérations. Tout a été fait dans les paramètres de la loi, a-t-il dit.

Il explique que les unités de Knitting, Spinning et Dyeing, qui se trouvent à La-Tour-Koenig, fonctionnent à plein régime, contrairement à l’unité de Make-Up, à Phoenix. « C’est pour cela que nous avons procédé à une réorganisation des ressources. Ce qui est permis sous l’article 67(2) de la Worker’s Rights Act. Nous avons mis en place une formation pour le Reskilling et accordé un temps d’adaptation. »

Quant à savoir si cela convient aux employés concernés, il indique n’avoir reçu aucune plainte jusqu’ici. « Il n’y a pas eu de transfert abusif, tout a été fait dans la légalité et nous faisons aussi un suivi concernant l’adaptation. » Il rejette également l’argument du remplacement par des travailleurs étrangers. « Je dois dire qu’à la même période où nous avons effectué ce transfert, il y a eu aussi une quarantaine de Malgaches et de Bangladais qui sont rentrés chez eux à la fin de leurs contrats. Pourtant, nous aurions pu les étendre, avec les nouveaux règlements annoncés dans le budget », dit-il.

Il affirme ne pas être au courant des plaintes pour « violence at work ». En revanche, des officiers du ministère du Travail sont venus faire un constat de la situation quant aux transferts. Une autre réunion est prévue avec les employés bientôt.

Affaire à suivre.

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