Jack Bismohun (Rasanbleman Pou Lavansman Moris) : « Notre objectif est de rassembler toutes les forces politiques et sociales du pays »

Le Rasanbleman Pou Lavansman Moris (RPLM) n’est pas un parti politique, mais un regroupement de plusieurs partis politiques, notamment l’Union socialiste mauricienne (USM), le Mouvman Travayis Militant (MTM), le MMSP, soutenu par Jack Bismohun, son secrétaire général. Dans l’entrevue qui suit, il explique pourquoi cette plateforme a été créée et quels sont ses objectifs. Il indique que le RPLM alignera des candidats aux prochaines élections générales. Le RPLM sera-t-il en mesure de rivaliser avec des partis politiques du mainstream ? « Sincèrement et définitivement, oui, parce que c’est un peuple qui est arrivé à bout de souffle, qui vit un calvaire au quotidien pour nourrir sa famille avec une grande majorité qui travaille le matin pour la nourrir le soir, ce qui est inacceptable dans notre paradis, et qui aussi n’arrive pas à payer ses factures », répond-il.

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Concernant la décision prise par le gouvernement pour corriger les anomalies dans les grilles salariales à la suite de l’introduction du salaire minimum en janvier, il trouve que le gouvernement était « coincé » en raison de la colère de la classe laborieuse, que ce soit dans le secteur public ou privé.

Est-ce que RPLM va se faire enregistrer finalement comme un parti politique ?

Le Rasanbleman Pou Lavansman Moris (RPLM) n’est pas un parti politique, mais un regroupement de plusieurs partis politiques, notamment l’USM, le MTM, le MMSP et un groupe de la diaspora mauricienne en Europe. Il y aura, dans les jours à venir, plusieurs autres partis politiques avec qui nous sommes en pourparlers qui rejoindront le RPLM. Comme mentionné durant notre rencontre avec la presse le jeudi 12 septembre, pour les élections générales de 2024, nos candidats brigueront les suffrages sous le nom du RPLM avec notre emblème qui est un flambeau.

Pourquoi la nécessité d’une plateforme politique ?

On peut l’appeler plateforme, alliance ou regroupement. Nous avons choisi de nous appeler un regroupement politique parce que notre objectif est de rassembler toutes les forces politiques et sociales du pays qui partagent la même philosophie et idéologie qui nous anime, dans le but de présenter une alternance aux partis politiques mainstream qui ont eux-mêmes formé des alliances avec plusieurs partis politiques pour convaincre leur électorat.

La différence entre eux et le RPLM, c’est que nous mettons l’accent sur l’intégrité, la vision, la crédibilité et l’expérience autour d’une vision. Surtout pour servir le peuple et redresser le pays qui, depuis 2010, a pris une descente accélérée vers la catastrophe dans l’économie et le social, avec des déficits et défaillances partout. Notre approche, donc, c’est de présenter cette force qui est tant sollicitée par le peuple, prenant compte des derniers sondages publiés qui font mention de plus de 55% des électeurs demandant ce regroupement de l’alternance pour redresser le pays et le sortir du précipice.

La formation de RPLM est quelque chose de bien réfléchi : en prenant en considération l’attente des électeurs partout dans le pays et après une série de consultations avec eux et nos partenaires, nous avons constaté que la nécessité de se regrouper en une seule force est bel et bien là pour frapper fort et rassembler le peuple avec nous pour un vrai changement.

A-t-elle une chance sur l’échiquier politique pour face aux partis politiques du mainstream ?

Sincèrement et définitivement, oui, parce que c’est un peuple qui est arrivé à bout de souffle, qui vit un calvaire au quotidien pour nourrir sa famille, avec une grande majorité qui travaille le matin pour la nourrir le soir, ce qui est inacceptable dans notre paradis, et qui aussi n’arrive pas à payer ses factures. Il faut ajouter à cela toutes ces familles qui ont des jeunes accrochés à la drogue, qui est un fléau grandissant dans notre pays depuis plusieurs années.

Les partis mainstream aujourd’hui n’ont plus de crédibilité avec tous les cas de fraude et corruption dont nous sommes tous au courant, comme cela a été rapporté dans la presse et surtout chaque mardi durant les PNQ de l’ancien leader de l’opposition qui exposait tous les scandales, dysfonctionnements et favoritismes au sein du présent gouvernement et de nos institutions avec qui il négocie une alliance pour les élections qui arrivent à toute vitesse.

Aujourd’hui, comme lors des élections précédentes, le peuple aurait le choix entre deux blocs, celui du gouvernement en place et l’opposition parlementaire, et les petits partis. Aujourd’hui, cela change et continue à changer avec les élections qui ne sont pas loin parce que le peuple demande un vrai changement en profondeur de notre système, le fonctionnement de nos institutions comme la police, le judiciaire, le bureau du Directeur des poursuites publiques, la Financial Crimes Commission, la Mauritius Investment Corporation et d’autres qui sont financés par l’argent des contribuables, dixit le peuple. C’est pour ces raisons, et aussi pour apporter un développement durable, soutenable, juste, équitable et pour travailler pour l’avancement de notre pays que le RPLM doit être dans le prochain gouvernement. Et nous sommes confiants que le peuple se rassemblera derrière nous pour sauver le pays, pour que nos enfants soient assurés d’un avenir sain, prospère et joyeux.

Est-ce qu’elle va aligner des candidats dans toutes les circonscriptions ?

Cela dépendra du temps disponible avant le Nomination Day. Aujourd’hui, nous avons avec ce regroupement bon nombre de membres réunis sous le RPLM et qui sont tous très motivés pour présenter 60 candidats. Et nous travaillons ensemble pour arriver à cela d’ici fin octobre ou avant le Nomination Day. Notre approche pour l’alignement des candidats dans les 20 circonscriptions a commencé par la nomination de 20 têtes dans les circonscriptions, par exemple, moi au numéro 11, le Dr Bunwaree au numéro 12, Rajesh Mittoo au numéro 7, Madan Dulloo au numéro 6, et comme nous l’avions mentionné durant notre dernière conférence de presse, nous présenterons nos 20 têtes des circonscriptions qui sont connues déjà en interne. Ils ont eu la responsabilité de choisir nos membres ou de recruter de l’extérieur les meilleurs colistiers/colistières pour les accompagner dans leurs circonscriptions respectives.

Le RPLM ne veut pas faire comme les autres partis, c’est-à-dire présenter des novices pour atteindre les 60. Pour revenir à votre question, oui, notre objectif est de présenter 60 candidats.

Quel est votre point de vue sur la décision prise par le gouvernement de corriger les anomalies liées à la relativité salariale ?

Le gouvernement était coincé car il y avait beaucoup de mécontentement dans la classe laborieuse, que ce soit dans le secteur public ou le secteur privé, suite à l’augmentation du salaire minimum qui est passé à Rs 16 500 comme excuse pour amortir la cherté de la vie tout en oubliant les autres travailleurs. Ce qui a eu comme résultat des anomalies dans la relativité salariale. Finalement, les règlements tant attendus par les salariés sur les corrections dans les grilles salariales ont pris effet depuis le vendredi 13 septembre.

D’après les ministres concernés, une formule distincte serait appliquée dans le cadre de cet ajustement salarial. Pour moi personnellement, et d’ailleurs, c’est ce qui ressort de plusieurs employeurs, il n’y a pas eu de consultations avec les différentes parties prenantes et tout le monde attendait la publication dans La Gazette du gouvernement pour en savoir plus. Ce qu’on sait, c’est que tous les salariés touchant dans la fourchette de Rs 20 00 à Rs 50 000 bénéficieront d’un ajustement salarial de Rs 2 925. Je suis sûr que le gouvernement regrettera cet exercice mal planifié et qui a causé un énorme stress à tous ceux concernés.

« Nous avons avec ce regroupement un bon nombre de membres réunis sous le RPLM qui sont tous très motivés pour présenter 60 candidats et nous travaillons ensemble pour arriver à cela d’ici fin octobre ou avant la Nomination Day »

« Nous sommes confiants que le peuple se rassemblera derrière nous pour sauver le pays, pour que nos enfants soient assurés d’un avenir sain, prospère et joyeux »

«  Le peuple demande un vrai changement en profondeur de notre système »

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