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Dans une lettre « Vérité pas bonne à lire » : L’AMCCA dénonce le non-respect des promesses du CEO, Charles Cartier

L’Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA), le syndicat majoritaire représentant les membres du personnel navigant d’Air Mauritius, a récemment fait entendre sa voix à travers une lettre ouverte adressée à Charles Cartier, le CEO de la compagnie aérienne. Dans cette missive, l’AMCCA exprime une profonde déception face à la direction actuelle et au non-respect des promesses faites aux employés, suscitant des préoccupations sur les conditions de travail et la rémunération des membres de l’association.

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Depuis sa nomination, Charles Cartier avait suscité de grands espoirs parmi les employés d’Air Mauritius. Avec sa promesse de restaurer l’harmonie et d’améliorer les conditions de travail, de nombreuses initiatives avaient été mises en avant, telles que la journée familiale, des séances de team-building et la distribution de t-shirts. Cependant, après plusieurs mois d’attente, les employés ont été confrontés à une réalité amère. Le nouveau plan de gestion, loin d’apporter les améliorations espérées, propose une augmentation salariale nulle, se limitant à un paiement unique déplore le syndicat.

L’AMCCA souligne que, dans les 36 années d’histoire de l’association, une telle situation — un accord collectif se soldant par le statu quo des salaires — n’avait jamais été observée.

Gel des salaires inédit

Les membres du syndicat se sentent trahis, alors que la compagnie avait affiché des résultats positifs et une reprise substantielle depuis la crise liée à la pandémie de Covid-19. En effet, le conseil d’administration de la compagnie a même établi un calendrier de réunions pour discuter des augmentations de salaire en mai 2024, ce qui témoigne d’une volonté de progresser dans ce sens.

Depuis l’expiration de leur dernier accord collectif en 2018, les membres de l’AMCCA travaillent sans protection légale adéquate, car ils sont soumis à des contrats imposés par les administrateurs volontaires. La Workers Rights Act, qui est censée protéger les droits des travailleurs, n’a pas été appliquée à leur situation, ce qui les place dans une position précaire.

Proposition honteuse

Cette absence de cadre légal adéquat a été une source de frustration pour les employés, qui estiment qu’ils sont pénalisés par un manque de reconnaissance de leur travail et de leurs sacrifices.

L’AMCCA n’hésite pas à faire entendre son mécontentement face à la proposition actuelle, qu’elle qualifie de « honteuse ». Le syndicat rappelle que, même si l’entreprise prétend rencontrer des difficultés financières, la situation actuelle ne justifie pas un gel des salaires, surtout dans un contexte où d’autres entreprises du secteur aérien, ayant également souffert durant la pandémie, ont réussi à offrir des augmentations à leurs employés. Il est essentiel de noter que les salaires des membres du personnel navigant d’Air Mauritius sont inférieurs à ceux de leurs concurrents, ce qui soulève des questions sur l’équité et la viabilité de ces offres.

De plus, la lettre évoque des déclarations contradictoires de la direction. Alors que les médias rapportent des prévisions de profits importants pour la fin de l’année, les dirigeants de la compagnie ont également fait savoir aux syndicats qu’une demande d’augmentation salariale pourrait conduire à un nouvel état d’administration pour l’entreprise. Une telle déclaration crée une confusion et un sentiment d’inquiétude parmi les employés, qui se retrouvent dans l’étau intolérable de décider s’ils doivent se battre pour des augmentations salariales méritées ou rester passifs par crainte de perdre leur emploi.

Une offre décente
et acceptable

L’AMCCA exige une révision des propositions faites par la direction, demandant une nouvelle offre « décente et acceptable » d’ici au 30 septembre. En cas d’absence de réponse satisfaisante, le syndicat n’hésitera pas à envisager des actions industrielles, conformément aux dispositions légales. Les membres de l’AMCCA estiment qu’il est juste de demander une augmentation salariale, étant donné que le climat économique actuel est favorable à l’industrie aérienne, avec une forte demande de voyages, des prix du pétrole stables et une monnaie locale en dépréciation.

Le syndicat souligne également l’importance d’une discussion sérieuse sur la mise en place d’un système de partage des profits, mais insiste sur le fait que cela doit être distinct d’une augmentation salariale. Il est primordial que les membres de l’AMCCA soient protégés contre des situations similaires à l’avenir, où leurs efforts seraient de nouveau sous-évalués.

L’AMCCA rappelle que, depuis la réouverture des frontières en octobre 2021, les membres du personnel navigant qui ont été des frontliners, jouant un rôle crucial dans le transport de médicaments, de fret et de Mauriciens bloqués à l’étranger, travaillent d’arrache-pied. Malgré des conditions de travail difficiles, y compris une pénurie d’équipages pour opérer les vols, ils ont maintenu leur engagement envers leurs responsabilités. Cependant, l’absence de reconnaissance de leurs efforts, couplée à des refus de congés et à une pression constante, a créé un climat de travail particulièrement tendu.

Sentiment
de favoriser ses propres intérêts

Enfin, l’AMCCA attire l’attention sur les nouvelles récentes concernant des billets d’affaires à prix réduit attribués aux membres du conseil d’administration d’Air Mauritius pendant la haute saison, renforçant le sentiment que la direction favorise ses propres intérêts au détriment des employés qui, eux, continuent de se battre pour des conditions de travail justes.

Dans un contexte où la compagnie aérienne a enfin commencé à montrer des signes de rentabilité, l’AMCCA insiste sur la nécessité de redresser la situation et de régler les problèmes en suspens. La colère et la frustration parmi les membres du personnel navigant ne cessent de croître, et si la direction ne prend pas rapidement des mesures pour répondre aux préoccupations exprimées, elle risque de faire face à des répercussions majeures sur la performance et l’engagement de ses employés.

Cette situation met en lumière les défis auxquels fait face Air Mauritius, non seulement en termes de rentabilité, mais aussi en ce qui concerne la gestion de ses ressources humaines. Les paroles et les promesses du CEO, Charles Cartier, faites aux employés qui avaient engendré un espoir se sont vite estompées. Elles ne sont pas traduites par des actions concrètes pour éviter une détérioration de la confiance et de la motivation au sein des équipes. La balle est désormais dans le camp de la direction, qui devra faire preuve de transparence et de bonne foi pour restaurer la confiance perdue… ou se préparer à plier bagage !

Dans une lettre au CEO, Charles Cartier, le 26 septembre  — Les employés du service technique critiquent la gestion du département 

Une tempête gronde au sein du service technique (SR) d’Air Mauritius, où un groupe d’employés mécontents a adressé une lettre explosive au CEO de la compagnie, M. Cartier, avec copie au bureau du Premier ministre et au Leader de l’Opposition. Révélatrice de tensions internes, cette lettre dénonce la récente nomination de M. SP en tant que directeur adjoint par intérim des services techniques, une décision jugée catastrophique pour la réputation de la compagnie aérienne nationale.

Selon les signataires, M. SP, bien qu’ayant fait ses preuves en tant qu’ingénieur et contrôleur de maintenance, se révèle être un manager incapable, voire nuisible. Ils reprochent à l’actuel directeur adjoint de n’avoir ni les qualifications requises ni l’expertise pour assumer ses nouvelles responsabilités. Les auteurs de la lettre reviennent sur ses années en tant que directeur de la production, un poste où il aurait fait l’objet d’une opposition généralisée de la part des ingénieurs en raison de son “incompétence”.

Une gestion
désastreuse aux impacts financiers et humains

Plus alarmant encore, M. SP est accusé de favoriser des « cliques » au sein du département, divisant les équipes et compromettant l’efficacité des opérations techniques d’Air Mauritius. Cette accusation fait écho à un management défaillant, marqué par des décisions lourdes de conséquences pour l’entreprise.

Les employés déçus ne se contentent pas de remettre en cause les compétences managériales de M. SP. Ils dressent un bilan accablant de son passage au sein de la direction, pointant plusieurs décisions qui ont eu un impact financier conséquent pour Air Mauritius. La plus emblématique : l’approbation de la location des A330 Classic. Ces appareils, rapidement immobilisés et désormais hors service jusqu’en janvier 2025, auraient engendré des pertes financières importantes pour la compagnie. Une faute de gestion qui, selon eux, aurait pu être évitée.

Par ailleurs, la lettre souligne un impact délétère sur le moral des employés. La gestion de M. SP aurait conduit au report des augmentations salariales, ce qui a alimenté la frustration parmi le personnel du département technique. Les auteurs de la lettre vont plus loin en accusant le directeur adjoint de mettre en danger la sécurité des opérations avec un manque flagrant de discipline et de respect des procédures, notamment en prenant régulièrement des pauses cigarette durant les heures de travail, compromettant ainsi la vigilance nécessaire à la sécurité des avions et des passagers.

Un autre point de crispation soulevé par les employés est l’affaire du recrutement et du licenciement de trois techniciens indiens. La lettre critique une opération marquée par un manque de transparence et des pratiques douteuses. Ces recrutements, suivis de licenciements, auraient coûté plus de Rs 13,5 millions à la compagnie en compensation. Cette affaire jette une lumière inquiétante sur les pratiques de gestion et la supervision des ressources humaines au sein du service technique. Les auteurs de la lettre dénoncent un processus de sélection sans transparence et des compensations jugées excessives, au détriment des finances d’Air Mauritius.

Face à ces multiples griefs, les employés réclament une réponse immédiate de la part du CEO d’Air Mauritius. Ils demandent, notamment,la rétrogradation de M. SP à son poste précédent et une enquête approfondie sur les pratiques de gestion du département technique. Pour faire pression, les employés ont pris soin de mettre en copie de leur lettre des personnalités influentes telles que le PM et le Leader de l’Opposition, signalant ainsi la gravité des problèmes soulevés.

Une demande d’intervention urgente

Cette lettre s’inscrit dans un contexte délicat pour Air Mauritius, qui, après des années de turbulences financières, cherche à retrouver son envol. Si les allégations des employés sont fondées, cela pourrait avoir des répercussions non seulement sur la gestion interne de la compagnie, mais également sur sa réputation et celle de ses dirigeants à l’échelle nationale et internationale.

Le CEO M. Cartier se retrouve, donc, face à une situation sensible, où une intervention rapide et transparente semble cruciale pour restaurer la confiance des employés et redresser la barre, avant que la situation ne s’aggrave.

 

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