Réalignement salarial : Le secteur privé se plie aux ordres du GM mais met en garde

Anil Currimjee : « La question est maintenant de savoir comment mitiger les conséquences économiques qui pourraient être très négatives, si nous ne faisons pas attention » Business Mauritius confirme son intention de saisir la Cour suprême pour une Judicial Review

Les membres de Business Mauritius, réunis en assemblée générale à l’hôtel Hennessy, hier -, sont arrivés à la conclusion qu’il n’y a pas de solution aux points de principe qui les opposent au gouvernement. « La question de paiement aux employés n’est plus en question.

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La question est maintenant de savoir comment mitiger les conséquences économiques qui pourraient être très négatives si on ne fait pas attention », a déclaré le président de Business Mauritius, Anil Currimjee, à l’issue de l’assemblée d’hier. Quant à savoir si le ministre a agi en toute légalité, la question sera portée devant la Cour suprême à travers une demande de Judicial Review qui sera effectuée dans les semaines à venir.

Dans une déclaration à la presse, Anil Currimjee, qui avait à ses côtés Kevin Ramkaloan, a confirmé que le 23, Business Mauritius avait dit à ses membres qu’il y avait un problème de « compréhension légale » à la suite de la publication à l’officiel de nouveaux règlements concernant le réalignement salarial. « Nous avions dit que nous sommes en train de discuter avec le gouvernement. Et nous avions demandé à nos membres, en attendant la conclusion de ces discussions, de maintenir le statu quo. Nous avions confiance que peut-être nous allions trouver une solution. Aujourd’hui, il est clair qu’il n’y a pas de solution. Le gouvernement croit à une chose, nous à autre chose. Et nous respectons cela », a-t-il dit.

Le président de Business Mauritius reconnaît le point le plus important. « Le problème n’est pas de payer ou ne pas payer. Nous avions même dit au gouvernement que le problème n’est pas le montant. C’est de savoir si cela a été bien fait dans la loi. Et là, nous n’avons pas de clarté. Certaines firmes auront beaucoup de problèmes pour payer. D’autres, moins, et d’autres, peut-être, n’auront pas de problèmes du tout. Mais il y a certaines, spécialement les PME, qui auront des problèmes considérables », concède-t-il. Il a annoncé qu’il y a un travail qui a commencé avec le ministre Finances, Renganaden Padayachy, pour voir comment mitiger les problèmes au niveau de certaines firmes rencontreront.
Poursuivant son argumentation, il s’est appesanti sur le fait que les conseils légaux de

Business Mauritius disent une chose à laquelle ils y croient fermement. « C’est un problème de principe très important pour le futur parce que, si cela a été fait par un ministre qui n’a pas les pouvoirs conformément à la loi, quelque part nous commençons à devenir un pays qui ne suit pas ses propres lois. Et ça, c’est la base de notre modèle économique, et de notre développement qui est concerné. Nous sommes dans un État de droit avec un système judiciaire très fort. Et c’est ça notre vrai souci », dit-il encore.

Business Mauritius, considérant qu’elle ne peut résoudre ce problème, a décidé ainsi d’avoir recours à la justice. « Nous demanderons une Judicial Review afin que la Cour puisse décider si ces règlements ont été faits selon la loi. Est-ce que le ministre a agi avec les pouvoirs que la loi lui confère ? Ou est-ce qu’il a agi sans les pouvoirs de la loi ? Et ce n’est pas à nous de décider, nous croyons ce que nous croyons. Laissons la Cour suprême se prononcer », maintient-il en ajoutant que « cela prendra peut-être 12 mois, un an et demi. Mais cela va nous aider pour le futur. Parce qu’il nous faut une clarté sur ce qui est possible sous la loi ou non. Il faudra éviter les problèmes de compréhension de la loi. Nous devons être alignés pour que nous puissions travailler ensemble. Voilà la conclusion à laquelle nous sommes arrivés . »

Répondant à des questions de la presse, Anil Currimjee considère « que c’est mieux de payer et de se concentrer sur la coopération et la paix sociale ». Toutefois, il s’est dit convaincu qu’une fois cette décision mise en pratique, il y aura des risques économiques. « Il faut les attaquer. Il y a des firmes qui ne pourront pas payer. J’ai un petit entrepreneur aujourd’hui. Il a 25 employés. Et tout de suite, il doit retirer Rs 75 000 roupies de sa poche. C’est un problème. Où est-ce qu’il va les trouver ? Il faut que nous parlions avec le gouvernement pour qu’il agisse vite, pour que nous puissions venir en aide aux entrepreneurs qui ne peuvent pas », prévient-il.

Invité à dire s’il appréhende des risques de fermeture, il n’écarte pas qu’il y a beaucoup de risques. « Il y a le risque concernant la confiance des investisseurs. Il y a des risques avec des firmes qui bougent. Il y a des risques avec les firmes qui veulent venir à Maurice et qui se disent Mais attendez, qu’est-ce qui se passe? Je ne viens pas. Il y a le risque d’inflation. Il y a des risques d’Employment Shopping. Il y a beaucoup de risques. Pour chaque secteur, il y a différents risques. Pour chaque compagnie, il y a différents risques. Il faut que nous travaillons ensemble pour régler cela », a-t-il lancé tout en insistant que « we have to move forward. »

Il a déclaré qu’il y aura des problèmes après qui vont survenir. « Nous sommes d’accord qu’il faut payer, mais qu’est-ce qui va nous faire devenir un Sustainable High Income Country. » Il estime finalement qu’ayant à cœur l’intérêt et le bien-être des employés et le développement du pays, Business Mauritius renouvelle son engagement de favoriser le dialogue entre le secteur public, la communauté des affaires et les employés. « Ayant si bien servi notre nation, ce même principe fort continuera à faire avancer l’île Maurice », a-t-il conclu.

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