- L’organisateur historique des courses hippiques à Maurcie en a informé les autorités par voie de lettre officielle en fin de semaine dernière
Les négociations entre le Mauritius Turf Club et le Prime Minister’s Office pour un retour éventuel du Mauritius Turf Club comme organisateur des courses hippiques ne sont plus d’actualité. En effet, c’est ce qu’a fait savoir le président du MTC, Gavin Glover, dans une lettre officielle adressée au PMO vendredi dernier. Jusqu’ici, le MTC n’a reçu aucune communication, ni par écrit ni verbalement, de la part du Prime Minister’s Office. Lors d’une réunion des commissaires, hier, la décision d’adresser une communication aux membres du MTC a été prise, correspondance qui est en voie de préparation et qui retracera les différentes étapes des pourparlers entre les deux parties et exposera les raisons de l’arrêt de cet exercice, qui s’est échelonné sur plus de trois mois.
Depuis que le Premier ministre Pravind Jugnauth avait invité Gavin Glover en juin dernier pour lui faire part de ses intentions de restaurer l’organisation des courses hippiques au MTC, il y a eu pas moins de quatre rencontres avec l’équipe mise en place par le PMO, composée de Premode Neerunjun, Ravi Yerrigadoo, Yogida Sawmynaden et Lovesh Ramlochun qui, agit en lieu et place du Senior Advisor au PMO Dev Beekharry.
Au départ, le souhait du Premier ministre était que le MTC reprenne l’organisation dès le mois de novembre en vue d’organiser au moins trois journées avant la tenue des élections générales. Cela en raison de l’état catastrophique du sport hippique sous le PTP, avec la parenthèse Soy de Jean-Michel Lee Shim au Champ-de-Mars. D’emblée, le MTC a fait comprendre à ses interlocuteurs que c’était pratiquement une mission impossible car il y avait trop à faire et que le MTC ne serait jamais prêt et capable de relever ce défi d’autant qu’il ne disposait d’aucun moyen financier, peu de ressources humaines et que l’hippodrome du Champ-de-Mars a connu une nette dégradation depuis qu’il est occupé par la People’s Turf Plc.
Cette réponse négative du MTC avait complètement refroidi l’ardeur des représentants du PMO et possiblement du PM également. Malgré tout, le MTC a élaboré un Blue Print avec également un état des lieux de la situation hippique. Dans un document soumis il y a plus d’un mois, il avait établi un récapitulatif des grandes lignes de la restructuration nécessaire qu’il proposait au gouvernement, comprenant quelques conditions sine qua non, à savoir que :
le MTC soit le seul et unique organisateur des courses à Maurice
le MTC retrouve ses prérogatives en tant qu’organisateur des courses
Jean Michel Lee Shim ne soit ni de l’organisation des courses ni des paris sur les courses hippiques locales
Dev Beekharry ne soit pas partie prenante des discussions et ne siège sur aucun comité traitant des courses hippiques à Maurice.
Silence
Les recoupements d’informations effectués par Le-Mauricien de sources concordantes indiquent que les représentants du PMO avaient pris note des doléances, des craintes et des attentes du MTC. Et en au moins deux occasions, ils ont promis que le Premier ministre viendrait faire une déclaration officielle sur toute la question, y compris sur les conditions qui seraient proposées au MTC. Mais à ce jour, Pravind Jugnauth a brillé par son silence. Apparemment mettre JMLS, un généreux financier, sur la touche n’est pas si simple que cela pour le PM et le GM.
AU MTC, Gavin Glover et ses collègues administrateurs étaient sous pression des membres concernant “la sincérité et l’honnêteté” des autorités dans sa démarche. “C’était trop beau pour être vrai”, disaient-ils en maintenant avec force que ”c’était une ruse, un piège et que le gouvernement menait le Club bicentenaire encore une fois en bateau”. Ces derniers temps, des membres envisageaient même de demander une assemblée générale extraordinaire mais avec la lettre des dirigeants aux membres qui annonce qu’ils ont mis fin aux négociations, ce projet est devenu caduc.
D’autre part, même si les représentants du PMO étaient unanimement d’accord que Jean Michel Lee Shim constitue un obstacle de taille, voire un poids lourd, ils ne voulaient aucunement prendre la responsabilité de confirmer sa mise à l’écart et c’est la raison pour laquelle, ils ont toujours maintenu que c’est le PM qui s’en chargera lors de sa déclaration officielle.
Abonnés absents
En deux occasions la semaine dernière, le MTC a voulu prendre contact avec ses interlocuteurs mais ces derniers étaient aux abonnés absents. Lovesh Ramlochun n’a pas répondu aux appels sur son cellulaire alors que Yogida Sawmynaden est, semble-il, à l’étranger. Las d’être traités de la sorte, les dirigeants du MTC ont décidé donc de mettre un terme à cet exercice de Koz-Koze – qui visait officiellement à déboucher sur un accord pour l’organisation des courses en 2025, mais au final, rien de concret n’est sorti de ces rencontres.
Cette donne signe donc un retour à la case départ pour le club bicentenaire qui, en clair, a pour seul salut pour un retour au Champ-de-Mars, un changement de régime aux prochaines élections générales. Au cas contraire, ce sera tout bonnement le clap de fin pour le MTC.
Un membre de longue date du MTC a précisé à Le-Mauricien : « Cette fois-ci, on ne pourra pas venir dire que c’est la faute au MTC. Les représentants du PMO peuvent du reste en témoigner mais auront-ils le courage de dire au Premier ministre le nom de celui qui a fauté ? Le PM a demandé de rencontrer Gavin Glover, il est allé le voir. Il lui a demandé de négocier avec ses représentants, il l’a fait. Il lui a demandé de faire un état des lieux, il l’a fait. Aujourd’hui, alors que le PMO a promis que le PM allait faire une déclaration officielle, ce dernier joue aux abonnés absents depuis plus de dix jours. À qui la faute ? Certainement pas au MTC ! »
Si Pravind Jugnauth ne doit aucune explication au MTC en revanche, il aura à en trouver de bonnes pour convaincre, son éventuel allié, le leader du Parti Mauricien Social-Démocrate, Xavier-Luc Duval , qui avait fait du retour du MTC une des conditions d’une alliance électorale Orange/Bleue. Le PMSD, tout comme le MTC, avait exigé la mise à l’écart du magnat des paris Jean Michel Lee Shim de l’organisation des courses et des paris parce que les courses et le Champ-de-Mars étaient devenus méconnaissables depuis que la PTP avait pris la barre et surtout que les revenus du gouvernement avaient lourdement chuté depuis que JMLS organise des courses.
Affaire à rebondissements…