Jeunesse, autant de signes à espérer

Avec la campagne électorale qui s’annonce, prenant son envol en marge de l’imminente dissolution de l’Assemblée nationale, un épais brouillard de récriminations et de dénonciations, avec un langage et un ton, dont le quotidien aurait bien pu en faire l’économie, s’apprête à descendre aux quatre coins du pays. Les placards se videront de leurs fantômes en tous genres. De quoi repousser les plus ténébreux d’entre nous.

- Publicité -

Mais la démocratie exige-t-elle une telle ambiance ? Surtout à intervalle de cinq ans au maximum, le temps que les Mauriciens, âgés de 18 ans et plus, sont appelés à exercer leur droit de vote, pour décider à qui seront confiées les affaires de la Cité. Pour au maximum les cinq prochaines années.

N’empêche que ce sera la première fois. Pour la douzième fois depuis les consultations décisives du 7 août 1967, avec le pays accédant au statut d’indépendance— même si le processus de décolonisation est loin d’être complété avec l’exercice de la souveraineté sur l’archipel des Chagos— encore dans la zone d’incertitude, les Mauriciens se rendront aux urnes. Jusqu’ici, aucune atteinte à l’intégrité intrinsèque à la nation mauricienne.

Même si la virulence des échanges sur les estrades politiques a tendance à dépasser les limites parfois, cela ne doit pas nous laisser sombrer d’autant plus que les séquelles de la pandémie, qu’elle ait été bien ou mal gérée par les autorités, ont irrémédiablement légué un héritage de difficultés et d’obstacles à surmonter.

Pas nécessairement un optimisme de quatre sous. La jeunesse mauricienne présente des vertus comme un antidote sans égal à cette poussée de sinistrose envahissante et colportée à une vitesse exponentielle sur les réseaux sociaux. Les exemples de cette jeunesse porteuse d’espoir dans l’avenir, ou encore pourquoi pas aujourd’hui, foisonnent. Les plus blasés diront implacablement qu’une hirondelle ne fait pas le printemps pour se donner bonne conscience.

Mais Anjalee Appigadoo, qui a débarqué, hier, à bord d’un monoplace, venant d’Afrique du Sud au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport, est la preuve que l’intrépidité ne connaît pas de frontière pour la jeunesse, avide d’aller à la conquête du monde. Cette jeune Mauricienne, à qui la vie n’a pas fait de cadeau depuis sa tendre enfance sur le plan de la santé, a quitté sa zone de confort pour s’approprier du Yes We Can de l’ancien président américain, Barack Obama.

Une dimension d’extrême générosité se greffe à ce goût d’aventure. Cette jeune femme a non seulement une pensée pour les enfants en détresse médicale. Elle agit en affirmant contribuer financièrement à alléger leur situation. De la magnanimité sans ficelles. Une démarche qui n’a rien d’une promesse avec en retour des gains attendus. De l’abnégation dans le sens le plus large du terme au prix d’un effort incommensurable pour cette jeune Mauricienne.

En parlant d’effort, les images retransmises lors des récents Jeux Paralympiques de Paris, peu importe la discipline sportive, ne sont-elles pas qu’une ode au surpassement de soi, que ce soit sur le plan physique ou encore la détermination psychologique pour surmonter tout handicap, de la part de chacun des participants.

Le fait même de s’aligner sur la ligne de départ pour les différentes compétitions individuelles ou sur le terrain pour toute épreuve mérite nulle autre chose qu’une médaille d’OR sur l’adversité. Traverser la ligne d’arrivée, peu importe le rang, demeure un exploit à saluer très bas. Dans cette perspective, la performance de Noemi Alphonse, dans son fauteuil roulant, terminant à la quatrième place sur la piste du stade de France, est tout à son honneur. Rares sont les athlètes mauriciens, qui auront brillé ainsi.

Et alors, décrocher une médaille de bronze, comme l’a fait Yovanni Philippe lors de ces mêmes Paralympiques, a ouvert la porte pour faire flotter dignement sur le front international le quadricolore de la république de Maurice. Faire vibrer la fibre patriotique au fond de chaque Mauricien, où qu’il se trouve sur Planète Terre.

Au cours de la semaine écoulée, Kenny Lent en a ajouté une nouvelle couche avec sa médaille d’or aux championnats d’haltérophilie du Commonwealth. Le cycliste Aurélien de Comarmond a failli d’une poignée de secondes être sur la plus haute marche du podium du Tour de La Réunion. Sans compter la fierté que procurent Stéphanie Lee Yu Voon et ses camarades, participant aux Olympiades d’échecs de Budapest.

Autant d’instants de célébrations d’unité autour du drapeau aux couleurs nationales. Avec les jeunes montrant la voie qu’il n’y a d’autre voie que l’effort et l’engagement personnels. Plus encore l’esprit de sacrifice pour faire son chemin et permettre à la république de prendre ses marques dans un monde sans pitié.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -