Le Guide - Législatives 2024

On the Campaign Trail — Lalit : « La priorité est de renforcer le secteur de la santé »- 80% des Mauriciens adhèrent au système public

- Recruter davantage de membres du personnel soignant et administratif pour les hôpitaux, les médiclinics et les dispensaires - Procurement, Tender & Contrats : « L’Inde est l’interlocuteur idéal pour en finir avec la corruption générée par les partenaires privés du système capitaliste »

Dans le cadre de ses thématiques s’inscrivant dans la campagne électorale, Lalit met en exergue cette semaine la politique que prône le parti en matière de santé publique. D’emblée, Lalit fait ressortir : « 80% dimounn servi sirtou sistem lasante gratis – dispanser, lopital, dantis gouvernman, mediclinics… 20% dimounn servi  sistem prive – dokter peye, lafarmasi, klinik prive, e mem treter, longanist, lapriyer, latizann – ki pa finn neseserman etidye, ni pou so doz, ni pou so efikasite, ni pou so lefe segonder. » Ce qui, pour Lalit, est un terrain parfait pour « le renforcement de tout ce qui est lié au Public Health, qui est prioritaire pour les citoyens.»

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Dans la même veine, Lalit estime que « dans cette perspective, il devient tout aussi important de recruter de manière conséquente de la main-d’œuvre formée et qualifiée, pour ce qui est des médecins, du personnel soignant et aide-soignant, mais tout aussi bien que du personnel administratif ». Et ce, en vue de consolider les hôpitaux et les centres de santé, tels que les dispensaires et autres médiclinics, entre autres.

Lalit trouve regrettable que « deplizanpli, gouvernman pe fer soukontra depi servis Leta, pe nouri servis roule pou profi ». En vue de couper court à ces « mauvaises pratiques », le parti réclame que soient « augmentées les dépenses consacrées au système de santé publique et, incidemment, les dépenses consacrées aux soins universels et gratuits pour tous. »

Mieux encore, propose le parti : « nous devons nous opposer à la privatisation, à la sous-traitance, aux appels d’offres au secteur privé, et viser davantage l’intégration de toutes les cliniques et médecins privés dans le système national universel et gratuit. » Lalit poursuit : « la production de médicaments, notamment de vaccins et de dispositifs médicaux, doit être nationalisée le plus rapidement possible, et ce, au niveau international. Le brevetage privé des médicaments et des vaccins devrait être considéré comme un délit.»

Lalit s’appuie notamment sur le fait que, lors de sa visite à Maurice, Subrahmanyam Jaishankar, ministre indien des Affaires étrangères, a rencontré Xavier-Luc Duval quand celui-ci était encore leader de l’opposition. « À l’issue de cette rencontre, Duval a évoqué la possibilité d’éviter toute la corruption du système capitaliste privé autour des médicaments et des dispositifs médicaux. Bien que ces deux politiciens, Xavier-Luc Duval et Subrahmanyam Jaishankar, sont issus de partis politiques plutôt de droite, ils ont, entre autres choses, discuté du fait que l’Inde possède des usines publiques produisant des médicaments essentiels. » Ce qui pousse Lalit à proposer que le gouvernement mauricien passe des commandes directement auprès du gouvernement indien.

S’agissant de la question des contrats, Procurement et autres tenders, il est clair, pour le parti, que « l’Inde est l’interlocuteur parfait pour en finir avec la corruption avec les partenaires privés du système capitaliste ». La Public Health est la clé aux problèmes de santé dans le pays. « La médecine préventive est le secteur du système de santé qui sauve le plus de vies. C’est également le secteur de la santé le plus invisible – surtout lorsqu’il n’y a pas d’épidémie. En même temps, il est le parent pauvre du système de santé, même s’il est en réalité le plus important. Avec la pandémie de Covid-19, nous en avons fait l’expérience », indique Lalit.

« Notre récente expérience avec la pandémie de Covid-19 nous a permis d’éprouver notre système de santé publique. Dans de telles circonstances, nous apprenons très vite ce qui est prioritaire et ce qui ne l’est pas dans un système de santé. Ce qui est bon pour tous, c’est ce qui permet à une société de survivre pendant une pandémie… Le programme de Lalit est ainsi validé : nous sommes habitués à regarder le peuple dans son ensemble, et pas seulement ‘l’individu’, même lorsque nous ne sommes pas en pandémie » , ajoute Lalit dans ce chapitre de son programme électoral.

De fait, poursuit le parti : « Toultan anfet sa seksyon lasante apel “lasante piblik” oubyin “lasante prevantiv”, li inportan. Pa zis pandan enn lepidemi. Li osi inklir : swin pandan groses, e apre akousman, pou tou fam; revokasyon lalwa represiv ki fors fam fer lavortman klandestin, kan fam trouv li inposib kontiyn enn groses; fournitir dilo prop dan robine pou sak fami dan tou landrwa, viz 24/7; enn repa pou sak zanfan lekol, sa osi li form parti enn bon “lasante piblik”; ek netwayaz kanal, bordir larivyer ek drin, osi byin ki travo piblik pou debaras dilo stagnan partou kote. Koumsa anpes propagasyon moustik, ki asontour, lakoz maladi infeksye kouma malarya, chikungunya ek deng fane. »

Lalit consacre aussi une large part à la vaccination, l’élaboration et de la mise en œuvre d’un programme universel de vaccination contre les maladies infectieuses. « La vaccination est l’une des plus grandes avancées en matière de système de santé dont l’humanité a bénéficié. Pour que les gens soient d’accord avec la vaccination, nous devons tous comprendre comment les vaccins fonctionnent scientifiquement. Cela dépend également de la confiance de la population dans la science, ainsi que de l’autorité qui explique la science », note ce parti.

La formation politique rappelle comment « pendant le Covid, nous avons également appris une deuxième chose connexe : le vaccin doit être développé par l’État, de préférence par un État sous contrôle démocratique au niveau local, de manière transparente, et surtout en dehors de la logique du profit privé ». Et ce, « afin que la population soit convaincue que le vaccin est dans l’intérêt du peuple tout entier et non dans l’intérêt du profit du propriétaire d’une entreprise privée ».

HT

Le projet pilote de Bambous et le Covid-19

Une douzaine de membres du Lalit ont aidé les villageois de Bambous à créer un mini-service national de santé Bambous Health Project, qui a dirigé cette coopérative de santé autogérée et unique au monde pendant 25 ans, soit de 1975 à 2000, explique le parti.
« Cela a guidé notre premier programme de santé populaire, que nous avons adopté lorsque nous sommes devenus un parti politique en 1982, et ce, depuis lors. (…) Ce projet met l’accent sur la médecine préventive, la santé universelle, gratuite et démocratique pour contrer la santé commerciale, proposée par le secteur privé et la santé bureaucratique, proposée par l’État. »

Douze autres membres de Lalit ont suivi une formation en physiologie et en pathologie pour en apprendre davantage sur la santé et la maladie, le tout organisé par la coopérative de santé, et sous la férule du Dr Ram Seegobin. « Notre parti a résisté en 1986 aux réglementations qui autorisent la médecine spécialisée à faire appel à des clients privés. Nous avons mené une série d’actions très réfléchies et très calmes au sein de différents hôpitaux. »

Ces membres ont été actifs au sein de la  All Workers 1996-2000, « qui s’est opposée à toute forme de privatisation » des services de santé. « Nous nous sommes opposés à la fermeture des guichets anti-paludisme dans les aéroports et nous avons lutté contre l’abus de pesticides et d’herbicides par l’establishment. Nous nous sommes opposés à la décision du MSM de retirer les fonctionnaires du service universel, grâce à une assurance privée. Nous nous sommes opposés à la politique consistant à lancer des appels d’offres pour des soins de santé privés, au lieu que l’État embauche davantage de personnel », avance Lalit.

Le parti précise : « C’est un symbole de la politique désastreuse du MSM lorsqu’un médecin qui est chargé de guider le pays à travers l’épidémie de Covid-19, en l’occurrence le conseiller du gouvernement, le Dr Zouberr Joomaye, a obtenu l’autorisation d’ouvrir des cliniques privées, ce qui veut dire faire du profit sur la tête des malades. »

Pendant le Covid, maintient encore le parti politique, « nous avons vu comment le système capitaliste bloquait les vaccins, d’une part, et nourrissait la corruption, voire le vol, grotesque sur appel d’offres ». Et de conclure : « Nous avons aidé des masses de travailleurs à traverser la pandémie avec un blog quotidien sur notre site Web et notre page Facebook, ainsi qu’à travers une Déclaration commune de soutien aux agents de santé signée par les organisations de travailleurs. »

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