Poste de Superviseur à la MDFP: L’appel à candidatures “taillé sur mesure” controversé

Les employés dénoncent des critères de sélection modifiés au profit de protégés du système

L’appel à candidatures pour le poste de superviseur, un poste clé dans les boutiques hors taxes de l’aéroport, fait l’objet de vives contestations. Alors que lors du précédent exercice de recrutement, les candidats devaient posséder soit dix ans de service avec un diplôme, soit quinze ans de service sans diplôme, les nouveaux critères exigent désormais seulement cinq années d’expérience accompagnées d’un diplôme. Un changement que de nombreux employés considèrent comme injuste, car il écarte les travailleurs plus anciens.

- Publicité -

« L’ancienneté, les compétences, et la vraie expérience n’a plus aucune valeur », déplorent plusieurs d’entre eux. La colère est d’autant plus vive que les employés possédant cinq ans d’expérience n’ont, selon leurs dires, pas travaillé pendant les deux années de fermeture des boutiques à cause de la pandémie de Covid-19. « Ki 5-an lexperians zot ena ? Zot inn travay zis 3-an dan laboutik », expliquent les employés.

Ce n’est pas la première fois que les processus de recrutement à la MDFP sont décriés. Lors du dernier exercice, plusieurs candidats laissés de côté, malgré leurs compétences, avaient même porté l’affaire devant le Tribunal of Appeal. Ils affirment aujourd’hui être témoins du même scénario, dénonçant une manœuvre politique destinée à favoriser des proches du pouvoir.
Les employés mécontents pointent dès lors également du doigt la nomination d’une manager au niveau de la logistique. Ce poste, historiquement attribué à des employés avec un minimum de dix ans d’expérience, a été accordé à cette femme qui ne comptait alors que sept ans de service, en raison d’une modification des critères sur la « notice de vacancy ». Cette nomination est vue par beaucoup comme un « parachutage » politique, la manager étant présentée comme une proche du Premier ministre et agent influente de la circonscription N°8. « Elle n’avait que sept ans d’ancienneté, alors que nous avons assuré l’intérim pendant des années avec plus de trente ans d’expérience », clament certains employés frustrés.

Ce favoritisme perçu est exacerbé par le rôle croissant de cette manager, dont le salaire a triplé en quelques mois, et qui siège désormais sur tous les panels de recrutement, y compris celui pour le poste de superviseur actuellement en jeu. Les instructions pour qu’elle soit impliquée dans ces décisions viendraient directement du Prime Minister’s Office (PMO), selon certaines sources. Les employés dénoncent un contrôle étroit des nominations, visant à favoriser des candidats « ki zot dimounn ».

Le dernier exercice de recrutement pour les employés des boutiques hors taxes et du warehouse illustre, selon les travailleurs, la mainmise du régime sur la MDFP. Sur les 130 nouveaux employés, la majorité serait issue de cercles proches du MSM. Qui plus est, une discrimination communautaire est fortement ressentie parmi les employés de la MDFP, avec une sous-représentaion de population générale et de musulmans. “Une fois de plus, le Père Grégoire n’a pu user de son influence… ”, ironisent les employés de la MDFP. Le précédent exercice pour la promotion au poste de superviseur l’an dernier avait déjà soulevé des critiques similaires face aux sélectionnés, rappellent-ils également.

Les employés se posent également des questions sur la participation exclusive de la manager, agent du MSM au N°8 dans les panels de recrutement, malgré la présence de nombreux managers compétents au sein de la MDFP. Cette omniprésence, disent-ils, ne fait que renforcer le sentiment de favoritisme et d’injustice qui gangrène l’entreprise.
Face à cette situation, les employés espéraient pouvoir compter sur leur syndicat pour défendre leurs intérêts. Cependant, ce dernier est aujourd’hui profondément divisé, avec une scission en deux groupes : l’un opposé aux nouveaux critères de sélection pour le poste de superviseur, et l’autre favorable à ces changements. Cette division affaiblit considérablement la capacité du syndicat à faire entendre la voix des employés, d’autant que des membres du syndicat sont accusés d’être des « chatwas » du régime, eux-mêmes placés à la MDFP grâce à leur proximité avec le pouvoir.
Cette situation crée un climat de découragement profond parmi les employés de la MDFP, qui voient peu d’espoir de changement dans un système qu’ils jugent verrouillé par des intérêts politiques. « Tout est déjà joué d’avance », se lamentent-ils, face à un processus qu’ils estiment manipulé pour servir les intérêts d’un groupe restreint, au détriment des travailleurs dévoués et expérimentés.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -