Le climat social avec les polémiques à caractère religieux qui défraient la chronique peut malheureusement nourrir des idées machiavéliques dans des esprits malsains. En cette présente campagne électorale inédite, puisque Pravind Jugnauth fait tout son possible pour repousser au plus loin l’échéance des législatives, ce terrain fragile peut devenir propice pour des pyromanes en mal de sensations fortes et autres simagrées pour justifier leurs sombres desseins !
Plus Pravind Jugnauth retarde l’annonce de la tenue des élections générales, plus il donne la chance à ces énergumènes de semer doutes et graines du fanatisme auprès de ceux qui ne prendront pas la peine de réfléchir et qui carbureront au quart de tour. Exacerber les tensions existantes entre les différentes communautés ne résultera en rien de moins que des violences. Cela peut prendre la forme de bagarres et de disputes a priori inoffensives. Mais certaines prises de becs peuvent rapidement déraper en bataille rangée et dégénérer en… émeutes. À qui profite le crime ? Chacun ira de son laïus.
Nous pouvons et devons absolument éviter d’en arriver là. Il convient de prime abord de ne pas faire d’amalgames. Ni les manifestants de Rann Nu Later ni l’imam Khodadin ne prêchent la division, et encore moins le recours aux violences. Une telle posture de leur part équivaudrait à leur faire perdre toute crédibilité aux yeux des citoyens qui comprennent et adhèrent à leur démarche. L’excès de zèle des officiers de police envers les manifestants de Rann Nu Later, il y a quelques semaines, et la démarche engagée par le Maulana Shameem Khodadin pour savoir où sont passés les US 6 millions offerts en donation par l’Arabie Saoudite pour la construction de mosquées dans l’île, pour ne citer que ces deux exemples, ne doivent en aucun cas devenir des soupapes pour des pyromanes assoiffés de négativité.
Si dans sa tour d’ivoire, Pravind Jugnauth ne prend pas la mesure des événements, il faut qu’il comprenne qu’une telle posture pourrait lui coûter très cher. Ses pseudos spin doctors gagneraient à lui expliquer que simplement jouer au père Noël avant l’heure, en soufflant le chaud et le froid sur l’échéance des élections nationales, peut devenir une bombe à retardement qui lui explosera en pleine figure à tout moment !
De même, il incombe aux citoyens de faire preuve de maturité, de responsabilité et de bon sens. Par exemple en ne cédant pas aux provocations gratuites des fichus pyromanes qui useront des arguments les plus “cheap” et les plus grossiers pour parvenir à leurs fins ! Nous sommes en 2024. Nous avons survécu au Covid-19 et plus d’un d’entre nous a vu la mort en face. Autant en tirer les bonnes leçons et avancer vers un avenir solide, bâti sur des fondations solides de vivre-ensemble pluriel dans le respect de chacun. Et non de se plier, pour une énième fois, tels des moutons de Panurge, qui ont valu à bon nombre d’entre nous la qualification fortement teintée d’ironie de « pep admirab » ! Religion et politique ne font pas bon ménage. Seuls les politiques sans scrupule s’en servent.
Des pyromanes, ce sont aussi et surtout ces soldats sionistes qui, depuis presque un an très bientôt, bombardent, délogent, massacrent, déshumanisent, forcent à l’exode et éliminent impunément des milliers de Palestiniens aux yeux du monde entier. Il y a, avant et surtout, ces enfants, dont des bébés, mutilés et sacrifiés. Qui peut rester insensible à une telle horreur ? Il y a, outre les bénévoles des organisations caritatives mondiales, gens des médias du monde et locaux, ces Frontliners, le personnel médical palestinien, qui est directement visé. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des médecins, des infirmiers et autres membres du personnel soignant et aide-soignant, qui sont enlevés, pris en otages, torturés par les membres de l’armée sioniste sous la férule de Benjamin Netanyahou.
L’Unicef fait état de 41 020 victimes, dont 14 100 enfants, tuées depuis l’escalade du 7 octobre 2023. Parmi les 94 925 personnes qui auraient été blessées figurent plus de 12 000 enfants. Cette unité des Nations Unies estime qu’un enfant est tué ou blessé chaque dix minutes. Chaque parcelle de réaction compte.