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Inde : des prières dans l’espoir de donner naissance dans le pays le plus peuplé

Varanasi, anciennement Bénarès, est connue comme le lieu où des fidèles de toute l’Inde viennent incinérer leurs proches décédés au bord du Gange, mais c’est aussi dans cette capitale spirituelle de l’hindouisme que se rendent les couples souhaitant d’un enfant.

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« Nous espérons simplement que Dieu nous bénisse », affirme Rita Vishwakarma, 30 ans, en pèlerinage avec son mari Deepak dans l’ancien puits Lolark Kund, situé non loin du long fleuve sacré.

Marié depuis huit ans, le couple demeure traumatisé par plusieurs bébés morts-nés ou décédés quelques jours après la naissance.

Si Varanasi est célèbre pour être le lieu où les hindous viennent mourir afin que leurs corps soient incinérés sur les rives du Gange pour interrompre le cycle de la réincarnation et reposer dans la paix éternelle, c’est aussi un lieu où l’on prie pour une nouvelle vie.

Les rites de fertilité au puits Lolark Kund remontent à plusieurs  siècles et ils atteignent leur apogée lors du festival de Lolark Shasthi, qui a lieu cette semaine.

Des milliers de couples et de fidèles affluent de tout le pays pour se rassembler autour de cet ancien réservoir d’eau dont ils descendent l’escalier raide pour se baigner dans une eau trouble.

Mme Vishwakarma, a parcouru 1.500 kilomètres depuis l’Etat de Goa, dans le sud du pays, pour prier dans ce puits dans l’espoir de donner un jour naissance.

« Si cela a marché pour ma sœur, il y a des chances que cela marche aussi pour nous », espère-t-elle, expliquant que sa soeur a mis au monde deux filles après son pèlerinage.

Elle fait partie des milliers de personnes qui viennent accomplir des rituels religieux, en prenant un bain sacré et en faisant des offrandes de fruits et de légumes.

– « Seul espoir » –

« J’ai la foi », explique Sarita Yadav, 22 ans, mariée depuis quatre ans et qui vient se baigner depuis trois ans dans l’espoir d’avoir un enfant. Pour elle, une telle affluence « signifie quelque chose ».

Rinky Devi et Maya Devi, deux cousines d’une vingtaine d’années, ont fait la queue pendant deux jours avant que n’arrive leur tour. Elles ont prié pour avoir un bébé avec leur mari.

« Nous n’avons qu’un seul espoir: que Dieu nous écoute et nous bénisse en nous donnant un enfant », explique Rinky.

Outre ceux qui prient pour une naissance, des fidèles sont retournés à Varanasi afin d’adresser leurs remerciements pour les naissances qu’ils pensent liées à l’intervention divine consécutive à leur venue à Varanasi.

« Pendant 17 ans, nous avons essayé d’avoir un enfant », raconte le fidèle hindou Yashwant Singh, accompagné de sa femme Soni, qui dit avoir tout essayé et « fait de notre mieux » en allant notamment dans « de nombreux endroits ».

Il pense que c’est grâce à leur pèlerinage au puits de Lolark Kund qu’ils ont donné naissance à leur fille, aujourd’hui âgée de deux ans. La fillette est du voyage à Varanasi pour une cérémonie spéciale au cours de laquelle ses cheveux ont été rasés en signe de gratitude.

« Nous avons eu la chance d’avoir une petite fille », se félicite-t-il, heureux que « notre souhait se soit réalisé. C’est pourquoi nous l’avons appelée +Mannat+, ce qui signifie prière ou souhait ».

Sadhna Mishra et son époux Chandraprakash sont également retournés à Varanasi pour la même raison. Neuf mois après leur visite au puits, ils ont eu un garçon, après avoir donné naissance à deux filles.

« Nous avons toujours rêvé d’un petit garçon », se félicite Mme Mishra.

L’Inde, qui compte 1,4 milliard d’habitants, représente près d’un cinquième des naissances mondiales chaque année, avec quelque 25 millions de nouveaux-nés, soit la population de l’Australie, avec plus de 68.000 naissances par jour.

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