« Cosmic Kucha » : quand créativité et spiritualité se conjuguent dans l’art

La dernière semaine d’août a vu l’exposition de l’artiste britannique d’origine mauricienne Pameladevi Govinda, qui présentait « Cosmic kucha », à Lakaz Flanbwayan, Medine. Une vingtaine de tableaux témoignaient de l’expérience spirituelle de l’artiste, qui se mit à l’art depuis une dizaine d’années.

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« I am a self-taught artist », souligne Pameladevi à Le Mauricien. Elle ajoute toutefois, que « c’est une période douloureuse de sa vie, la perte d’un être cher qui l’a menée à la thérapie artistique ». Elle y a découvert la peinture d’abord. Et, elle s’est ensuite orientée vers l’utilisation des matières pour faire du collage notamment. Depuis, elle crée tous les jours et explore de nouvelles matières.

Notre interlocutrice tire son inspiration des traditions védiques, de « l’astrologie tropicale », de la mythologie, de l’archétype et de l’animisme, indique-t-elle. « L’animiste croit que tout être et toute chose ont une certaine énergie », poursuit-elle. D’où son recours aux matières pour ses créations artistiques : « This is why I love using multi-media in my collages. You’ll find seashells from the Atlantic, Pacific and Indian Oceans, semi-precious gemstones, clay diyas, even a piece of a fatak broom, sari material, and more in my work. I don’t use these things just because they are pretty or have an aesthetic fit – I use them because they carry an energy that feels right for the art piece », affirme-t-elle. Elle utilise aussi de la peinture acrylique, de l’aquarelle et du pastel gras ; elle aime les teintes métallisées et travaille même, parfois avec des feuilles d’or de 18 carats. « But that is quite rare and luxurious, so I mostly use gold paint ».

Pameladevi Govinda procède directement sur le canevas sauf si elle est en phase d’expérimentation comme lorsqu’elle mélangeait « de  la terre à l’acrylique » – la terre étant une matière qui l’intéresse particulièrement – elle préfère alors le carton. Par exemple, fait-elle ressortir, le tableau « I am my father’s daughter », a été réalisé sur du carton. Elle note qu’elle crée de manière intuitive. Son tableau « Lunations in love » a été réalisé à la nouvelle lune. « On dit que la nouvelle lune est de bon augure ». Ainsi, poursuit-elle, « j’ai peint le canevas blanc, une couleur associée à la lune ». Et à mesure qu’elle élaborait sa composition, elle remarqua qu’elle commençait à ressembler à une carte, celle de Maurice. Elle décide alors d’en faire « a sort of love letter between New York (ndlr : où elle vivait jusqu’à ce qu’elle décide de revenir à Maurice en novembre dernier). « When I first started this piece I literally had no idea what I was going to do but it unfolded as I went along », soutient-elle.

En outre, Pameladevi s’inspire de la flore, de la faune et de la géologie ainsi que des prières et des rituels pour créer. « Souvent, j’imprime des images de mon téléphone portable pour ensuite créer des compositions », fait-elle ressortir. Pour elle, chaque œuvre travaillée est un rituel en lui-même, « to either heal something or manifest ». « I often created art pieces while reading or listening to podcasts about these Gods or Goddesses and it influences how the art will evolve in a synchronistic way. Prometheus, the name of one of my pieces on view at Lakaz Flanbwayan, is an example of this. I learned all I could about the figure of Prometheus while creating that piece and it was probably my most challenging piece to work on and no wonder — the story of Prometheus is quite intense ». Ainsi, elle espère que « l’énergie que porte chacune de ses œuvres touche chaque nouvelle demeure où elle se loge ».

Si au départ, l’artiste créait de petits tableaux de 7 pouces X 7 pouces, sur encouragement de ses amis, elle en a fait des cartes de vœux qui se sont très bien vendues. « C’était pendant le confinement », dit-elle. Cependant, une commande d’une grosse entreprise américaine l’a menée à la création des œuvres de grandes dimensions, jusqu’à 40 pouces par 40 pouces, fait-elle ressortir. Aujourd’hui, elle travaille sur des supports de dimensions et de formes différentes. « I love the visual and feel of the oval pieces and circular canvas. It allows for a different flow and feels softer, more feminine ».

L’exposition de Pameladevi Govinda a pris fin dimanche, elle laisse place à celle d’Erwin Angeline dont le vernissage est prévu pour le samedi 7 septembre.

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