Autoroute M2 à Bois-Marchand : les jets de projectiles deviennent légion !

C’est un phénomène qui commence à prendre des proportions aggravantes. Depuis plusieurs années, des automobilistes sont la cible de jets de pierres sur l’autoroute M2 à la hauteur de la passerelle de Bois-Marchand. D’aucuns imputent la faute à de jeunes délinquants en mal de sensations fortes, mais ces délits auraient d’autres visées : contraindre les conducteurs à se ranger sur le côté pour les dépouiller de leurs bien. Le nombre de plaintes pour des véhicules endommagés montent en flèche. Ricardo Moutou, résidant à Pamplemousses, en a fait l’amère expérience dimanche dernier à 7h30, alors qu’il se dirigeait vers Port-Louis en compagnie de son épouse et ses deux enfants. « Un homme vêtu d’un sweat-shirt à capuche noire marchait près de la passerelle lorsque, dans un geste brusque, a balancé deux pierres sur ma voiture. Les projectiles n’ont pas atteint mon pare-brise ou les vitres, mais mon capot a été sérieusement endommagé. » En se confiant à Week-End, Ricardo Moutou souhaite alerter l’opinion publique sur ces « actes criminels. »

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Jusqu’où iront l’inconscience et la bêtise de certaines personnes ? Elles semblent ne plus avoir de limites si on se fie à ces actes indignes des jets de projectiles ciblant les usagers de la route la nuit et aux petites heures du matin, sur l’autoroute M2, à la hauteur de la passerelle de Bois-Marchand. Des témoignages relayés sur la toile attestent la thèse selon laquelle cette zone constitue le terrain de chasse privilégié des auteurs de ces délits. Interrogé par nos soins à ce sujet, la cellule de communication des Casernes centrales condamne ces actes et promet de multiplier les patrouilles autour de ladite zone : « On pense avoir affaire à des jeunes qui ne mesurent pas la gravité de leurs actes. Si cela ne cesse pas, ils tueront quelqu’un. Une dizaine de faits ayant donné lieu à des dépôts de plaintes ont été recensés. Des investigations ont été diligentées et les patrouilles se feront du matin au soir là-bas. »

Les Casernes centrales disent être au courant des faits qui se sont déroulés dimanche dernier aux abords de la passerelle. Les quatre victimes sont sortis saines et sauves de cet incident, quand bien même le capot de leur véhicule a été sérieusement endommagé. Des habitants ayant assisté à la scène n’en croyaient pas leurs yeux et d’aucuns pointent du doigt un groupe de jeunes adolescents qui se sent pousser des ailes dans le quartier. Ricardo Moutou n’en revient pas.

« Mo lazourne inn gat net. Je roulais tranquillement en direction de la capitale pour ensuite rejoindre le village de Tamarin en compagnie de mon épouse et mes deux gosses. J’ai vu quelqu’un de loin qui marchait sur le trottoir, mais il n’avait rien de louche. Je suis tombé des nues lorsque subitement je l’ai vu lancer ces deux pierres sur ma voiture avant de prendre ses jambes à son cou. L’impact et le bruit que ça a produits a choqué ma famille. Mo’nn pez enn frin sek ! Gran mersi pa ti ena loto ti pe vini deryer sinon maler », confie Ricardo Moutou. Le cœur battant à rompre, son épouse implore son mari d’être prudent, car elle a eu vent que de petits délinquants sévissent dans ce genre de cas.

La série noire

« Il était 7h30 et je n’ai pas hésité à descendre de ma voiture pour constater les dégâts. J’ai demandé à mon épouse de faire une vidéo que j’ai postée sur les réseaux sociaux afin que les automobilistes et les autorités prennent l’ampleur de ce fléau qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour ma famille et moi », soutient Ricardo Moutou. La police a intérêt à mettre hors d’état de nuire ces malfrats, car le cas de Ricardo Moutou n’est pas isolé. Plusieurs cas semblables, relayés par Week-End et d’autres médias, surviennent tous les ans, à l’instar du cauchemar vécu, le 10 août 2018, vers 22h45, par Shamsheed Sobha, un chef d’entreprise, qui a reçu une pierre pesant environ 1 kg sur le parebrise de sa voiture. Pire, il a sérieusement été blessé lors de ce fâcheux incident. Le quadragénaire avait été transporté à l’hôpital où il a reçu des soins. Les médecins ont constaté qu’il a eu « la cornée éraflée ».

En 2019, durant les Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), une voiture de location utilisée pour véhiculer des membres de la délégation mahoraise avait été vandalisée. Le conducteur a confié que le dimanche 21 juillet matin, il était au volant d’une voiture de la marque Mitsubishi Outlander sur la nationale, plus précisément à Bois-Marchand et roulait en direction d’un hôtel du nord à une vitesse de 60 km/h en vue de récupérer des membres de la délégation mahoraise. Mais arrivant à la hauteur de la passerelle de Bois-Marchand, le chauffeur, âgé de 45 ans, a eu la désagréable surprise d’entendre un bruit assourdissant provenant du toit de son véhicule. Sans perdre de temps, il a arrêté sa voiture pour constater la situation. C’est à cet instant qu’il a constaté la présence d’un morceau de brique qui a endommagé le toit ouvrant de la voiture. Suite à cet incident, le conducteur s’est rendu au poste de police de Terre-Rouge où il a consigné une déposition.

La série noire s’est poursuivie. On retient le cas d’une habitante de Grand-Baie qui a eu la peur de sa vie, le 23 décembre 2023, aux petites heures du matin. Alors qu’elle se dirigeait vers Port-Louis, à bord d’une Mini Cooper, deux individus ont lancé des projectiles sur son pare-brise qui a volé en éclat. Elle s’était rendue directement aux Casernes centrales…

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