– Un partenariat signé avec la National Social Inclusion Foundation à cet effet
– Des formations de niveau NC1 et NC2 proposées
L’école Père Henri Souchon, gérée par l’ONG Oasis de Paix, pourra accueillir des élèves de l’Extended Programme n’ayant pas réussi aux examens du National Certificate of Education (NCE). Elle intègre ainsi le réseau de la National Social Inclusion Foundation (NSIF) pour le Bright Up Programme. La vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a participé à une cérémonie officialisant ce partenariat hier.
Riche de ses 18 années d’expérience dans l’encadrement des enfants en difficultés scolaires, l’école Père Henri Souchon a été approchée pour apporter sa contribution au dernier-né du secteur de l’éducation, le Bright Up Programme, à partir de 2025. Un Memorandum of Understanding (MoU) a été signé entre l’école et la NSIF en ce sens. Lors d’une cérémonie officialisant ce partenariat à Pointe-aux-Sables hier, le président de l’ONG Oasis de Paix, Amédée Poupard, a souligné que l’école est née de la vision du père Henri Souchon, qui voulait donner une deuxième chance aux enfants en difficultés scolaires. « Nous accueillons des enfants blessés de la vie », dit-il.
Inaugurée le 3 février 2006, l’école, co-fondée par le père Souchon et Monique Leung, a d’abord opéré dans un petit local, rue Saint-Georges, sous le nom d’Oasis de Paix. Afin d’offrir un meilleur environnement aux enfants, des démarches ont été entreprises pour la construction d’une nouvelle école en 2011 sur un terrain du diocèse de Port-Louis, obtenu sous bail du gouvernement. « Nous avions le terrain, mais nous n’avions pas d’argent. C’est ainsi que le père Souchon a approché François Woo, de la CMT, qui a pris en charge la construction de la nouvelle école », confie-t-il encore.
Depuis, l’école Père Henri Souchon, qui fait partie du réseau ANFEN, a réalisé un long parcours avec un palmarès non-négligeable. Les élèves y bénéficient d’une éducation de base, incluant l’alphabétisation fonctionnelle et le calcul, ainsi qu’une formation technique, dont le travail du bois, de la soudure, la couture et la coiffure. Certains élèves repassent le Primary School Achievement Certificate (PSAC). « Nous avons un élève qui a même réussi son HSC », précise Amédée Poupard avec une fierté, difficilement dissimulable.
Avec ce partenariat, les formations seront dorénavant certifiées de niveau NC1 et NC2. Pour cela, il a fallu des réajustements afin que l’enseignement et les infrastructures correspondent aux normes du Mauritius Institute of Training and Development (MITD). L’école a formé 2 714 enfants à ce jour, et accueille actuellement 80 élèves, qui en plus de l’encadrement académique et technique, bénéficient d’un accompagnement psychosocial.
Présente à la cérémonie officielle marquant le partenariat avec la NSIF, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation a indiqué que ce projet permettra de contribuer au développement des enfants vulnérables. Elle a aussi insisté sur l’importance de la synergie entre les différents partenaires. « Le but de la réforme de l’éducation est d’assurer que tous les enfants aient une éducation de base. Nous sommes conscients que certains ne parviendront pas à réussir le NCE, mais au moins, ils auront cette éducation de base », poursuit-elle.
Souvent, a-t-elle souligné, les enfants qui sont accueillis dans le Bright Up Programme ont des problèmes situés en dehors du système éducatif. D’où l’importance d’un bon encadrement. Ainsi, selon elle, il convient de consolider leurs Lifeskills et de développer leur Self-Esteem. « Chaque enfant a son potentiel. Il suffit qu’il soit bien encadré et bien guidé. C’est pour cela que nous avons introduit cette année la Technology Education Stream pour les jeunes se retrouvant plus dans les travaux pratiques qu’académiques. C’est une nouvelle pédagogie. Il y a ensuite des passerelles pour qu’ils puissent poursuivre leurs études, même jusqu’à l’université », fait-elle ressortir.
Menon Munien, président de la NSIF, a, pour sa part, rendu un vibrant hommage au père Henri Souchon et à Monique Leung pour leur vision. Il a lui aussi salué la synergie créée entre Oasis de Paix, la NSIF et le ministère de l’Éducation pour ce projet. « Nous allons tout faire pour respecter l’objectif premier de l’école », rassure-t-il.
Le Bright Up Programme accueille cette année 1 200 élèves pour un parcours axé sur le développement personnel. Menon Munien ajoute que 2 000 autres jeunes pourraient potentiellement rejoindre ce parcours après le NCE 2024. Selon le programme, les élèves y passent deux années et suivent un parcours menant au NC2. Suite à cela, ils seront dirigés vers un centre du MITD pour une formation de niveau NC3, et pour laquelle ils bénéficieront également d’une allocation mensuelle.
Le NSIF dispose d’une Fortified Learning Environment Unit offrant un soutien psychologique et pédagogique aux élèves des cycles du primaire et du secondaire. On compte actuellement des tuteurs dans 30 écoles primaires et 50 collèges. Un accompagnement des parents est assuré en parallèle.
ENCART
Cardinal Maurice E. Piat :
« Une petite plante dans le désert qui reprend vie »
Le cardinal Maurice E. Piat, évêque émérite du diocèse de Port-Louis, « grand ami de l’école Père Henri Souchon », selon Lindsay Thomas, Manager de l’école, n’a pu faire le déplacement pour la cérémonie. Il a toutefois transmis un message pour encourager toute l’équipe dans ce nouveau partenariat. « Je suis touché par la beauté et la force de votre engagement auprès des jeunes. Vous avez compris qu’il y avait une autre manière d’apprendre. Vous avez développé une pédagogie nouvelle et vous y avez mis de l’amour », s’appesantit le cardinal.
Grâce au programme proposé, a-t-il poursuivi, les élèves peuvent affirmer leur personnalité et développer leurs talents. « L’espérance renaît. C’est comme une petite plante dans le désert qui reprend vie. » Il a remercié le ministère de l’Éducation et la NSIF pour leur collaboration afin d’aider les enfants à trouver leur place dans la société.
En développant leur confiance en soi, a-t-il fait ressortir, les enfants pourront avoir foi en leur potentiel. Il a également assuré aux enfants que « le père Souchon veille sur eux ».