Trois jeunes touristes françaises mineures ont failli perdre la vie en mer, à la mi-journée, dimanche, à Caverne Provert.
Elles faisaient partie d’un groupe d’une dizaine à effectuer une sortie en mer qui était démontée. La Météo avait émis un avis de grosses houles. À un certain moment, les trois jeunes filles ont été repoussées par les grosses vagues avant d’être entraînées vers l’endroit appelé Ti-Trou, hors du lagon. Une des filles a pu se hisser sur un rocher et a appelé au secours en levant les deux mains au ciel.
Un propriétaire de gîte, Jean-Marc Bègue, témoigne : « Moi, j’habite Jean Tac dans le Nord de Rodrigues, et dimanche, vers 11h20, j’étais en train de prendre mon déjeuner sous la varangue qui fait face à la mer. Je regardais la mer quand j’ai distingué un groupe de personnes sur les récifs. J’étais étonné car la mer était démontée et il n’y avait aucun bateau en vue. Me disant que c’était étrange, je prends mes jumelles pour voir. »
Alors, Jean-Marc voit six personnes qui s’empressent de regagner la côte et trois autres se trouvant debout sur un rocher. Il se disait que ce n’était pas normal car les six personnes tentaient de s’orienter vers la côte. Les trois personnes semblaient en difficulté. « J’ai contacté un pêcheur qui a un bateau, mais il n’a pas répondu à son téléphone ; j’appelle un deuxième, mais en vain. Finalement, je contacte un certain Josime qui répond. Je lui dis : Josime, ena trwa dimounn an danze la, gete ki to kapav fer, desann nou gete. »
Josime avait ses deux bateaux en mer et il est parti le rejoindre. Un autre ami, Frédéric Limock, est heureusement venu leur prêter main-forte. En naviguant vers les personnes en quête d’assistance, l’une des filles a levé les deux mains pour appeler au secours. Les trois filles étaient apeurées et l’une d’elles était très affaiblie par la situation, sur le point de lâcher ; elle s’était également blessée au mollet. « Nous n’avons pas pu nous approcher davantage d’elles car il y avait de grosses vagues qui risquaient de faire chavirer le bateau. Nous avons donc lancé une corde en leur direction, et elles s’y sont agrippées. Nous les avons tirées vers le bateau. C’était une manœuvre difficile avec ces grosses vagues qui faisaient tanguer le bateau. Nous les avons mises dans l’embarcation et elles ont toutes pleuré », poursuit-il.
En même temps, les gardes-côtes sont arrivés, mais le bateau faisait déjà route avec les trois rescapées vers la côte. « Nous avons appris que c’étaient trois élèves françaises en vacances chez nous. Si mo pa ti trouv zot ek vinn sov zot, zot ti pou fini mor sa, sa kalite vag ki ti ena la. Elles ont lutté pendant plus d’une demi-heure. Je leur ai dit qu’elles avaient un grand courage. Elles étaient émues et ne cessaient de verser des larmes. Mo pa trouve ki mo finn fer enn zafer xtra, me selman dan sa ler la mo finn trouv zot. Mo mont finn tom dan lamer ek finn abime ek ler mo ariv lakot, bann responsab la finn demann mwa komien zot dwa mwa, mo dir zot pena problem, pa dwa nanye », confie-t-il encore.
Pour Jean Marc, les touristes doivent être conseillés avant de s’aventurer en mer. Josime, le propriétaire du bateau, relate aussi que quand Jean-Marc a fait appel à lui, il n’a pas hésité une seule seconde. Les vagues étaient très grosses et son embarcation ne pouvait s’approcher des trois jeunes filles. « Coast guard ti bizin fer patrol regilie ek ti bizin ena lespri met pankart lamer move. Koumsa touris pou trouve. Les trois filles ont vraiment eu de la chance », devait-il conclure, soulagé après ce sauvetage.